mardi 8 avril 2014


«Non vraiment, il n'y a pas de plus beau moment dans l'année que lorsque le mois d'août bat son plein... Et ce, quelle que soit la région où vous vous trouviez... Tenez, par exemple, dans le gouvernement de Smolensk, pour ne citer que  celui-là... Chacun sait que l'été 1928 fut tout à fait exceptionnel : il avait plu en temps voulu au printemps, le soleil donnait sa pleine mesure, la récolte était excellente...
Dans l'ancien domaine des Chérémétiev les pommes mûrissaient, le forêts resplendissaient de verdure, les champs déployaient leur jaune profond en carrés réguliers... Quand à l'homme, c'est un fait, il s'améliore au contact de la nature. Aussi Rokk aurait-il produit une impression moins désagréable qu'en ville. Et puis, il ne portait pas sa détestable veste de cuir. Son visage présentait un hâle cuivré, sa chemise d'indienne déboutonnée laissait voir une poitrine couverte d'une épaisse toison brune, un pantalon de grosse toile complétait son habillement. Et aussi son regard s'était apaisé, adouci.»

Les oeufs fatidiquesMikhaïl Boulgakov. L'Ȃge d'homme (1987)

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