samedi 30 mars 2019


«L'esthétique classique de l'honnête homme repose sur la retenue, la pudeur, la modestie. Elle a fait sienne, au risque du malentendu, la formule de pascal selon lequel le moi est haïssable [...] injuste en soi en ce qu'il se fait le centre de tout [...] incommode aux autres en ce qu'il les veut asservir, car chaque moi est l'ennemi et voudrait être le tyran des autres.»

Georges Focus : la folie d'un peintre de Louis XIV. Beaux arts de Paris (2018)

«Pour moi, peindre un tableau consiste à s'impliquer dans une action dramatique au cours de laquelle la réalité est déchirée. Ce drame balaie toutes autres considérations. L'action (geste) tridimensionnelle est secondaire en ce qui me concerne. Ce qui importe est le drame de l'action lui-même, le moment où l'univers s'échappe seulement pour rencontrer sa propre destruction.»

Vivre avec Picasso. Françoise Gilot et Carlton Lake. Livre de poche (1974)
 

mercredi 27 mars 2019

PBF 2019.09P : Jean Epstein et Fanchon à Compostelle



Cette nouvelle émission diffusée le mercredi 27 mars à 19H sur Radio-Radio (en hertzien pour les auditeurs toulousains 106.8 Mhz ou sur www.radioradiotoulouse.net pour tous les autres) a comme titre : Jean Epstein et Fanchon à Compostelle. Il y a un axe représenté par Jean Epstein qui croise celui de la Bretagne, par sa série de films bretons qu’il réalisera pour se « ressourcer » loin des studios de cinéma. Et nous en trouvons aussi un autre en hommage à mes amis guitaristes en particulier celui de Toulouse et à sa fille accordéoniste.

Liste des morceaux diffusés :

1) Les Berceaux (Gabriel Fauré/ Sully Prudhomme) par Véronique Gens et Roger Vignoles
2) Suite Compostellana (Federico Monpou) transcrit et joué par Julian Bream
3) Extraits du film "Les Feux de la mer" de Jean Epstein (1948)
4) Suite irlandaise (Alan Stivell)
5) Au 31 du mois d'août par Alain Dumestre et le Poème harmonique
6) Fanchon de Saint-Malo [capté sur le vif au Café du coin de la rue, Paris 13e]
7) Conversations avec grand-mère (Lubos Fiser)
8) Your soul (Ibrahim Maalouf)
9) Daughter (Status quo)


Coïncidence remarquable : deux jours avant la diffusion de l'émission, aux détours du film de Caroline Champetier, Berthe Morisot, un acteur chante les Berceaux de Fauré...
 
N'hésitez pas à m'interpeller pour tout problème concernant les podcasts sur le nouveau site www.radioradiotoulouse.net/emissions-podcasts


Photographie : van der Keuken

mercredi 20 mars 2019

Visionnage parisien en salle (4)

Double vies d'Olivier Assayas

Visionnage parisien en salle (3)

Et si toute vie était scénarisée. Pas par Dieu le grand absent du film. Par une équipe de scénaristes plus ou moins dégourdis qui ont du mal à trouver la fin du film. Donc on en aura plusieurs. Le retour de l'ancien amour et la mort sur un banc pour chacun des deux protagonistes. Ou l'échange de situation, le riche devient clochard et réciproquement. En filigrane, l'impact de l'audimat qui permet à certains personnages de revivre après leur mort. Mais sans la magie du miracle. Quelle chance a Christian Clavier au début du film d'avoir le scénario de sa vie (et du film) ! On se retrouve plus dans le rôle de Gérard Depardieu, à en être à improviser toujours notre vie. Un film de jeunes !

mercredi 13 mars 2019

PBF 2019.08P : La polka de l'empereur pour luth et percussions

Cette émission aura été produite sur le fil du rasoir pour être diffusée à temps le mercrerdi 13 mars à 19H sur Radio-Radio (en hertzien pour les auditeurs toulousains 106.8 Mhz ou sur www.radioradiotoulouse.net pour tous les autres). Cette émission a comme titre : La polka de l'empereur pour luth et percussion. Tout s'explique facilement par une étude approfondie des morceaux diffusés : 

1) Smile (Elisa Martial)
2) 3ème chanson pour percussions : chanson au soleil (Claude Vivier)
3) Polar mood polka (Le gros cuble d'Alban Darche)
4) Hayete (Fayçal Sahli quintet)
5) Braun-y-aur (jimmy Page) joué par Luca Pianca au luth et Margret Koll à la harpe

+ lecture par Juliette du conte chinois : l'empereur et le lettré de Michel Dykman


N'hésitez pas à m'interpeller pour tout problème concernant les podcasts sur le nouveau site www.radioradiotoulouse.net/emissions-podcasts

dimanche 10 mars 2019

Éblouissement des prémisses (44) : proposition de Jean-Christophe

«Quelques jours avant la fête patronale de saint Mathieu apôtre, elles furent tirées en haut du clocher ; tirées est le mot juste, car autour des treuils, palans, poulies et cordes installées par l'entreprise Masain et Frères, tout le village s'était réuni pour les hisser, comme dans le grand jeu de tir à la corde. Même les enfants des écoles, par l'entremise des enseignants,fur,y invités à participer. Les cloches avaient été préparées au pied du clocher. Elles furent accrochées l'une après l'autre et montées au moyen d'une grosse corde très longue qui redescendait à terre à travers la charpente préparée dans la cage du clocher. Les gens formaient une longue file qui partait d'en bas du clocher, passait devant la boutique des Stern, remontait le long de la rue de Mazzacavalli et arrivait jusqu'au Croxebech.»

Les saisons de Giacomo. Mario Rigoni Stern. Pavillons poche Robert Laffont (1995)

vendredi 8 mars 2019


«J'avais seize ans, j'ai vu Chaplin la Chevauchée fantastique, la Partie de campagne, le Jour se lève ; ça m'a donné l'esthétique, je crois que depuis on n' a rien fait de nouveau : le zoom, le son, la couleur, ça n'est pas nécessaire ; les anciens n'avaient pas de technique, ils usaient de leur cerveau ; on cherchait le moyen  de dire quelque chose ; c'est comme l'amour avec le coeur ; plus tard on a connu les techniques, on a fabriqué régulièrement des films et l'amour c'est perdu.»

Jiri Menzel. Propos recueillis par A. Tournès et B. Nave.

jeudi 7 mars 2019

Éblouissement des prémisses (43) : proposition de Sophie

«Tu redoutes cet accouchement dont tu prévois que, comme les autres, il sera suivi par des jours de dépression et de profonds bouleversements, souffrances du corps qui se vide et doit retrouver un autre équilibre. Irruption d'un petit être dont tu es désormais totalement responsable. Obsédantes questions sur la vie et sur la mort, resurgissement de l'enfance, de blessures secrètes, de drames oubliés... Modification des rapports à la mère, au père, au mari... Fardeau de cette nouvelle charge alors que les trois autres enfants sont encore en bas âge... Fatigue... Epuisement qui te persuade que tu as tort de donner la vie, puisque toute existence est peur, solitude, souffrance, attente vaine, et pour finir enfouissement dans la fosse...»

Lambeaux. Charles Juliet. POL (1995)

«Je suis ravi de la tempête que j'ai provoquée. C'est notre spécialité. Le jour du vernissage de cette exposition (à minuit), la rue Bonaparte était  militairement investie par quelques policiers. La salle aussi. Les tableaux ont dû être assurés. Plus de mille personnes sont venues, bien qu'il ait neigé ce jour-là. [...]
P.S. : emmerder les cons voilà ce qui m'intéresse le plus.»

Lettre à Sebastia Gasch. Joan Miro

Éblouissement des prémisses (42)

«Il vit à sa droite le groupe sonore que faisaient les amateurs de croquet. Il s'en approcha en traînant les pieds. De vieux messieurs se livraient avec ardeur aux subtilités de ce jeu singulier, s'interpelant avec vigueur, discutant avec âpreté, levant les bars au ciel de désespoir ou de triomphe. Les spectateurs liaient conversation appréciant les coups.»

Les derniers jours. Raymond Queneau. Gallimard (1936)

mercredi 6 mars 2019

PBF 2019.07 : DirectLive du 6 mars 2019

Mercredi 6 mars 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net). Le site est en pleine transformation ! Vous allez le trouver changé. N'hésitez à me faire part des problèmes, difficultés ou interrogations que vous pourriez rencontrer. Nouveau DirectLive avec Jeanne Tympa au studio de RadioRadio à Toulouse. Ah cela change des émissions parisiennes ! Que des valeurs sûres, patinées par le temps et orientées rock !

Liste des morceaux diffusés :

1) Pigs : 3 different ones (Pink Floyd)
2) Station to station (David Jones)
3) More than this (Roxy music)
4) Whole lotta love (Led Zeppelin)
5) Like a hurricane (Neil Young)
6) Toutou mécanique (Les têtes à claques)
7) Encore un petit café (Hubert Félix Thiéfaine)
8) Bois ton café, il va être froid (Rosette)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y aura possibilité de rattrapage avec les podcasts probablement là : https://www.radioradiotoulouse.net/emissions-podcasts.

dimanche 3 mars 2019

«Il y a je le sens, à travers les mots, comme un aiguillon de la chair qui le pousse à une nouvelle passion, ombre plus sombre de la première, assombrissant jusqu'à sa propre compréhension de lui-même.»

Ulysse. James Joyce. Gallimard (1957)
«Elle était belle à voir. Elle avait sa robe bouton d'or, grand décolleté avec tous ses  avantages en montre. Son haleine toujours parfumée au girofle quand elle se penchait au théâtre pour poser une question. Je lui racontais ce que dit Spinoza dans le livre du pauvre papa. Hypnotisée, écoutant. Avec des yeux grands comme ça. Elle se penchait. Un particulier au balcon, qui lorgnait son corsage tant qu'il pouvait. La beauté de la musique il faut deux fois pour la comprendre, la femme et la nature c'est en un clin d'oeil. Dieu a fait l'air l'homme la chanson.»

Ulysse
James Joyce. Gallimard (1957)
«La prédilection des sophistes pour les chemins de traverse de l'apocryphe est une quantité constante, fit observer John Eglington. Les grandes routes ont monotones mais vous mènent en ville.»

Ulysse. James Joyce. Gallimard (1957)

200 : Avoir toujours quelque chose à désirer, pour n'être pas malheureux dans son bonheur

«Le corps respire, et l'esprit aspire. Si l'on était en possession de tout, l'on serait dégoûté de tout. Il est de même nécessaire à la satisfaction de l'entendement qu'il lui reste toujours quelque chose à savoir pour repaître sa curiosité. L'espérance fait vivre, et le rassasiement de plaisir rend la vie à charge. En fait de récompense, c'est l'adresse de ne la donner jamais toute entière. Quand on n'a plus rien à désirer tout est à craindre ; c'est une félicité malheureuse. La crainte commence par où finit le désir.» 

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)
«Pour un mari, passé l'exaltation de la découverte, que reste-t-il de sa femme quand il aime ? L'idée qu'il l'aime, l'idée qu'ils sont unis, l'idée qu'elle lui fait leur enfant commun. Idée bien rangée dans sa petite case, à côté des autres petites cases où sont rangées l'idée de métier, l'idée de culture,l'idée d'amitié, l'idée de sport. Même la religion déborde-t-elle de sa petite case ?»

Les reins et les coeurs. Paul-André Lesort. Éditions du Seuil (1964)
«La vie moderne tend à nous épargner l'effort intellectuel comme elle fait l'effort physique. Elle remplace, par exemple, l'imagination par les images, le raisonnement par les symboles et les écritures, ou par des mécaniques ; et souvent par rien. Elle nous offre toutes les facilités, tous les moyens courts d'arriver au but sans avoir fait le chemin.»

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)
«Car à mes généraux on avait d'abord enseigné l'histoire et ils connaissaient une par une toutes les dates de mes conquêtes et toutes celles de mes défaites et  celles des naissances et celles des morts. Ainsi leur paraissait-il l'évident que les événements se déduisent les uns des autres. Et ils voyaient l'histoire de l'homme sous l'image d'une longue chaîne de causes et de conséquences qui prenait sa racine dans la première ligne du livres d'histoire et se prolongeait jusqu'au chapitre où l'on notait pour les générations futures que la création ainsi avait heureusement about à cette constellation de généraux. Ainsi, ayant pris trop d'élan de conséquence en conséquence démontraient-ils l'avenir.»

Citadelle. Antoine de Saint-Éxupery. Gallimard (1959)

vendredi 1 mars 2019

PBF 2019.06P : La cour magique tchèque, la Moldavie et le Sud syrien

photographie de Pierre Auguste Renoir par Dornac

Mercredi 27 février 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net). Le site est en pleine transformation ! Vous allez le trouver changé. N'hésitez à me faire part des problèmes, difficultés ou interrogations que vous pourriez rencontrer.

 Morceaux diffusés :
1) Grégoire et Sébastien (Anne Sylvestre)
2) Suite de Moldavie (Sirba octet)
3) The magic yard (Lubos Fiser) générique de Valérie au pays des merveilles de Jaromil Jires
4) Choral n° 3 (César Franck) par Marie-Claire Alain
5) La ronde des jurons (Giants of jazz)
6) Invocation (Moondog)

+ Chronique de l'univers de Marius Pinel : Pinéliser la Syrie

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y aura possibilité de rattrapage avec les podcasts probablement là : https://www.radioradiotoulouse.net/emissions-podcasts.