samedi 27 août 2022

Réminiscence personnelle (62)

270

«Tout plaisir est un vice -car rechercher le plaisir, c'est ce que fait tout le monde dans la vie, et le seul vice vraiment noir, c'est de faire comme tout le monde.»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)  

vendredi 26 août 2022

Réminiscence personnelle (61)

«Mais aucun été, sauf ceux de mon enfance, ne commémore le géranium écarlate et la hampe enflammée des digitales. Aucun hiver n’est plus d’un blanc pur à la base d’un ciel bourré de nues ardoisées, qui présageaient une tempête de flocons plus épais, puis un dégel illuminé de mille gouttes d’eau et de bourgeons lancéolés…»

Sido. Colette. Le Livre de poche (1973)

mardi 23 août 2022

Rediffusion de La Petite Boutique Fantasque : La Bandera

Mercredi 24 août 2022 à 19H, nous allons retrouver une émission précédemment diffusée, issue du Projet poubelle bis, avec la lecture d'extraits de La Bandera de Pierre Mac Orlan. La majorité de l'action se situe au Maroc après la guerre du Rif, vers 1930, dans la légion espagnole. Les récits de combats sont des prémisses de ceux de la Guerre d'Algérie dans des décors et avec une violence assez similaires.

Cette émission est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Kashmir (Page / Plant)
2) Le Bèque - La danse (Chants et musiques berbères du Sous)

+ lecture d'extraits de La Bandera de Pierre Mac Orlan lus par Juliette

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-bandera-la-petite-boutique-fantasque/

Allons-y gaiement et sans mollir et sus aux Béotiens !


dimanche 21 août 2022

«Jouisseur désabusé, il [Schopenhauer] a renversé les croyances, les espoirs, les poésies, les chimères, détruit les aspirations, ravagé la confiance des âmes, tué l'amour, abattu le culte idéal de la femme, crevé l'illusion des coeurs, accompli la plus gigantesque besogne de sceptique qui ait jamais été faite. Il a tout traversé de sa moquerie, et tout vidé. Et aujourd'hui même, ceux qui l'exècrent semblent porter malgré eux, en leurs esprits, des parcelles de pensée.»

Auprès d'un mort. Maupassant. Gallimard (1973)

«Extrême précocité des sponsalia, cérémonie par quoi le pacte était conclu entre les deux familles, le consentement mutuel exprimé, et, lorsque la fillette était trop jeune encore pour parler, un simple sourire de sa part semblait le signe suffisant de son adhésion. Mais précocité également des noces. La morale, la coutume autorisaient d'extraire l'enfant dès sa douzième année de l'univers clos réservé dans la maison aux femmes, où elle avait été couvée depuis sa naissance, pour la conduire en grande pompe vers un lit, pour la placer dans les bras d'un barbon qu'elle n'avait jamais vu, ou bien d'un adolescent à peine plus âgé qu'elle et qui, depuis qu'il était lui-même sorti, vers sa septième année, des mains féminines, n'avait vécu que pour se préparer au combat par l'exercice du corps et dans l'exaltation de la violence virile.»

Mâle Moyen-âge : De l'amour et autres essais. Georges Duby. Champs Flammarion (1988)

jeudi 18 août 2022

«Le vent se lève !… Il faut tenter de vivre !
L’air immense ouvre et referme mon livre,
La vague en poudre ose jaillir des rocs !
Envolez-vous, pages tout éblouies !
Rompez, vagues ! Rompez d’eaux réjouies
Ce toit tranquille où picoraient des focs ! »

Le Cimetière marin. Paul Valéry. Larousse (2016)

250

«La plupart des gens vivent, spontanément, une vie factice et impersonnelle. [...] Les uns gaspillent leur existence à la poursuite de quelque chose qu'ils ne désirent même pas ; les autres passent leur vie à poursuivre ce qu'ils désirent, mais qui ne leur sert à rien ; d'autres encore se perdent (...)»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)  

mercredi 17 août 2022

Visionnage domestique toulousain (113)

Je me souviens (Georges Perec) Sami Frey (1990)

Réminiscence personnelle (60)

279

«Je n'ai jamais rien fait que de rêver. Cela, et cela seulement a toujours été le sens de ma vie. Je n'ai jamais eu d'autre souci véritable que celui de ma vie intérieure, de mon décor. Les plus grands chagrins de mon existence se sont estompés dès lors que j'ai pu, ouvrant la fenêtre qui donne sur moi-même, m'oublier en contemplant son perpétuel mouvement..
Je n'ai jamais voulu être rien d'autre qu'un rêveur.»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)  

Retour prodigue du Foyer de Notre dame de Garaison dans la Petite Boutique Fantasque (11) et toujours le fantôme de Titus

Go far enough and you will reach,
A place where the sea runs underneath.
And we'll see our shadow, high in the sky,
Drying away in the night.

I've sailed the world for seven years,
And left all I love behind in tears.
Won't you come here, wherever you are,
I've been alone long enough.

You, you have your own special way,
Of holding my hand keep it way 'bove the water,
Don't ever let go
Oh no, no, no

You, you have your own special way,
Of turning the world so it's facing
The way, that I'm going, Don't ever
Don't ever stop.

Whose seen the wind not you or I,
But when the ship moves she's passing by.
Between you and me I really don't think,
She knows where she's going at all.

You, you have your own special way,
Of carrying me twice round the world
Never closer to home than the day,
The day I started.

You, you have your own special way,
Hold onto my hand keep it way 'bove the water,
Don't ever let go
No, no, no.

What mean the dreams night after night.
The man in the moons' a blinding light.
Won't you come out whoever you are,
You've followed me quiet long enough.

You, you have your own special way,
Of holding my hand, Don't ever let go.

You, you have your own special way,
Of turning the world so it's facing
The way that I'm going, Don't ever,
Don't ever leave me.

You have your own special way. Genesis (1976)



mardi 16 août 2022

Rediffusion de la Petite Boutique Fantasque : La semence de l'homme

Mercredi 17 août 2022 à 19H, nous allons retrouver une émission précédemment diffusée, autour d'une lecture d'extraits de L'homme semence de Violette Ailhaud, paru aux Éditions Parole. 
Cette émission est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Nigun (Jenny Scheinman)
2) Fugue (Lilium)
3) Ta vie ne fut pas un voyage (Jean-Marc Le Bihan)
4) Ton sourire (La Foire aux chapeaux)
5) Mangeux d'terre (Gérard Pierron)
6) Bouton de rose (Hubert-Félix Thiéfaine)
7) Il était une fois dans le Sud (Monsieur Ferraille)

+ Extraits de L'homme semence (Violette Ailhaud)
+ Comportements sexuels des Françaises : article de Métro du 13 mars 2007


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/homme-semence-la-petite-boutique-fantasque/
Allons-y gaiement et sans mollir et sus aux Béotiens !

Photographie extraite de Asikicollection

«J'étais donc assis à côté de ta grand-mère, et j'écoutais Bach [La Passion selon Saint-Jean]. J'étais alors un jeune homme au col très haut, avec une grosse cravate où une perle était piquée, j'avais des pantalons très étroits, et j'étais préoccupé surtout de la mine que je pouvais avoir, de l'idée que l'on se faisait de moi. J'écoutais Bach, mais comme on ne doit pas l'écouter : en pensant à autre chose. Or à un certain moment, je ne sais plus lequel, j'ai senti s'insinuer en moi, s'y installer, m'occuper tout entier, une émotion, un bonheur, que je n'ai reconnus que bien plus tard. Il faut avoir une fois au moins éprouvé cela, sinon ce ne sont que des mots. Simplement n'étais plus seul, j'étais délivré. Nous sommes ressortis dans la nuit, il y avait les mêmes lampadaires à la même place, les mêmes omnibus, le même mouvement de la rue. Nous avons pris un fiacre. Nous sommes rentrés rue Caumartin. J'étais ému et silencieux. Pourtant j'ai su me persuader que j'avais éprouvé une émotion esthétique, l'art pour l'art, la beauté pure, toutes ces sottises. Je m'étais approché de Dieu bien près, ce jour-là. A le toucher. Cela n'a duré que quelques minutes, et ma vie entière est passée là-dessus, un demi-siècle.»

Le bonheur du jour. José Cabanis. Gallimard (1960)

«La porte est devant nous : que nous sert-il de la vouloir ?
Il vaut mieux s'en aller, abandonnant l'espérance.
Nous n'entrerons jamais. Nous sommes las de la voir...
La porte en s'ouvrant laissa passer tant de silence.»

Oeuvres. Simone Weil. Quarto Gallimard (1999)

Toujours la place primordiale de la notion du péché

«B. C. : Bataille, en voulant le mal comme mal, n'atteint pas la "dépense", qui n'a rien à voir avec la perversité. Ce nietzschéisme ne me convainc pas.»

La Divine comédie : entretiens avec Benoît ChantrePhilippe Sollers. Desclée de Brouwer (2000)
«Ph. S. : Titien, Mozart, Palladio... tout ça, pour eux, ce n'est rien, ou plutôt une dépense du "culturel"... Je suis bien obligé de vous dire que j'ai rencontré des gens comme ça. D'où mon insurrection. Je ne suis pas du tout disposé à passer par profits et pertes, par souci d'économie et de combien d'avarices, tout ce que Dante a permis. Car Dante ouvre la voie. C'est bien entendu parce qu'il y a eu Dante que vous avez eu ce déversement de splendeurs en architecture, en musique, en sculpture, et dans le dire même. C'est la raison  pour laquelle -ce n'est pas pour embêter Péguy- je crois qu'un certain type d'ignorance -pas chez lui, lui a fait ce qu'il a fait- est à l'oeuvre objectivement de nos jours pour faire l'économie de la splendeur.»

La Divine comédie : entretiens avec Benoît ChantrePhilippe Sollers. Desclée de Brouwer (2000) 

Visionnage domestique toulousain en famille (112)


Taking off. Milos Forman (1971)

Visionnage domestique toulousain en famille (111)

 Le grand blond avec une chaussure noire. Yves Robert (1972)

Ambivalence

«Il ne se sentait plus trouble en son tréfonds, mais d'un noir brillant et dur. Il n'espérait plus en ces bondissements joyeux de la vie dont on s'exalte quand on est jeune. Il n'avait pourtant que vingt-six ans. Il se sentait sévère, désabusé et fatigué comme un vieux juge. Les femmes n'éveillaient plus en lui qu'un sentiment pâle et sans fièvre. Toutes celles qu'il avait convoitées, il les laissant maintenant s'évader de son esprit sans plus s'émouvoir de leur nudité imaginée, ou des parures obscènes dont il les avait attifées au fil de ses rêves. La chasteté qu'il avait tant redoutée, lui paraissait désormais facile et morne. Il n'en attendait aucune indulgence, aucun surcroît d'âme, mais il était décidé à l'assumer pour ne pas faillir à sa promesse, et parce qu'il était le chemin tracé.»

Bélibaste. Henri Gougaud. Points Seuil (1996)

«En réalité, une oeuvre est irréductible. Une oeuvre est, justement ce qu'il en reste après ou malgré la sociologie, la psychanalyse, l'économie, le système idéologie-politique, la philosophie, etc..»

Journal en miettesEugène Ionesco. Mercure de France (1967)

dimanche 14 août 2022

Retour prodigue du Foyer de Notre dame de Garaison (10)

Hannah honey was a peachy kind of girl
Her eyes were hazel
And her nose was slightly curved
We spent a lonely night at the Memory Motel
It's on the ocean, I guess you know it well

It took a starry night to steal my breath away
Down on the waterfront
Her hair all drenched in spray

Hannah baby was a honey of a girl
Her eyes were hazel
And her teeth were slightly curved
She took my guitar and she began to play
She sang a song to me
Stuck right in my brain

You're just a memory of a love
That used to be
You're just a memory of a love
That used to mean so much to me

She got a mind of her own
And she use it well, yeah
Well she's one of a kind
Got a mind

She got a mind of her own, yeah
And she use it mighty fine

She drove a pick-up truck
Painted green and blue
The tires were wearing thin
She done a mile or two
When I asked her where she headed for
"Back up to Boston I'm singing in a bar"

I got to fly today on down to Baton Rouge
My nerves are shot already
The road ain't all that smooth
Across in Texas is the rose of San Antone
I keep on a feeling that gnawing in my bones

You're just a memory of a love
That used to mean so much to me
You're just a memory girl
You're just a sweet memory
And it used to mean so much to me

Sha la la la la

You're just a memory of a love
That used to mean so much to me

She got a mind of her own
And she use it well, yeah
Mighty fine
'Cause she's one of a kind

She got a mind of her own
She's one of a kind
And she use it well

On the seventh day my eyes were all a glaze
We've been ten thousand miles
Been in fifteen states
Every woman seemed to fade out of my mind
I hit the bottle I hit the sack and cried

What's all this laughter on the 22nd floor
It's just some friends of mine
And they're busting down the door

Been a lonely night at the Memory Motel

You're just a memory girl, just a memory
And it used to mean so much to me
You're just a memory girl, you're just a memory
And it used to mean so much to me
You're just a memory girl, you're just a sweet old memory
And it used to mean so much to me
You're just a memory of a love that used to mean so much to me

She's got a mind of her own and she use it well yeah
Well she's one of a kind

Memory Motel. Rolling Stones (1976)

mardi 9 août 2022

Rediffusion de la Petite Boutique Fantasque : L'officier sans nom

Mercredi 10 août 2022 à 19H, nous allons retrouver une émission précédemment diffusée, issue du Projet poubelle bis, avec la lecture d'extraits de L'officier malgré lui de Guy des Cars. Cet auteur était peu estimé dans les années 1970 et considéré comme un auteur de romans de gare. Cette lecture ne va pas infirmer ces préjugés !

Cette émission est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Oriental song (Gurdgieff / de Hartman)
2) The band played Mathilda (The Pogues)
3) Silenzio d'amuri (Stefano Accorsi / Arpegiatta)
4) Dite (Uz Jsme Doma)

+ lecture d'extraits de L'officier sans nom (Guy des Cars) par Juliette

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/lofficier-sans-nom-la-petite-boutique-fantasque/

Allons-y gaiement et sans mollir et sus aux Béotiens !

Photographie de Jean-Philippe Charbonnier

samedi 6 août 2022

Retour prodigue du Foyer de Notre dame de Garaison (9)

I remember you well in the Chelsea Hotel 
You were talking so brave and so sweet 
Givin' me head on the unmade bed 
While the limousines wait in the street 

Those were the reasons, that was New York 
We were runnin' for the money and the flesh 
And that was called love for the workers in song 
Probably still is for those of them left 
Yeah, but you got away, didn't you babe? 

You just turned your back on the crowd 
When you got away, I never once heard you say 
I need you 
I don't need you 
I need you 
I don't need you 
And all of that jivin' around 

I remember you well in the Chelsea Hotel 
You were famous, your heart was a legend 
You told me again, you preferred handsome men 
But for me you would make an exception 
And clenching your fist for the ones like us 
Who are oppressed by the figures of beauty 
You fixed yourself, you said "Well nevermind 
We are ugly but we have the music" 
And then you got away didn't you babe? 
You just turned your back on the crowd 

When you got away I never once heard you say 
I need you 
I don't need you 
I need you 
I don't need you 
And all of that jivin' around 

I don't mean to suggest 
That I loved you the best 
I can't keep track of each fallen robin 
I remember you well in the Chelsea Hotel 
That's all, I don't think of you that often

Chelsea Hotel #2. Léonard Cohen

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (50)


«La Jeune-Fille est une réalité aussi massive et friable que le Spectacle. 
Comme toutes les formes transitoires, la Jeune-Fille est un oxymores. Elle est ainsi le premier cas d'acétisme sans idéal, de pénitence matérialiste

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-FilleTiqqun. Mille et une nuit. (2001)