samedi 30 juillet 2022

224

«Les personnages imaginaires possèdent plus de relief et de vérité que les personnages réels.
Mon univers imaginaire a toujours été le seul univers véritable. Je n'ai jamais connu d'amours aussi réelles, aussi pleines de nerf, de sang et de vie que celles que j'ai vécues avec des personnages créés de toutes pièces. Quel dommage ! Comme je les regrette -car ces amours-là meurent, comme les autres...»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)   

jeudi 28 juillet 2022

Visionnage domestique toulousain (110)


 Coincoin et les z'inhumains. Bruno Dumont (2018)

Rediffusion de la Petite Boutique Fantasque : La bonne est lui

 

Mercredi 3 août 2022 à 19H, nous allons retrouver une émission précédemment diffusée, autour du film de Jean-Paul Le Chanois, Papa Maman la bonne et moi (1954), un beau panorama sociologique de la société d'après-guerre, décrié peut-être hâtivement par la Nouvelle vague.

Il s'agit à la fois d'une émission de la série cinématique et la série universaux.
Cette émission est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Viens à la maison (Robert Lamoureux)
2) Perles de cristal (Jules et son limonaire)
3) Oun bas (André Minvielle)
4) Danse tyrolienne des écuyers (Schernexen)
5) The skatalan logocofobism - A Tombouctou sans mariachi (Pascal Comelade)
6) Polka de Matrei (Famille Engel)
7) Idylle en forêt (Francis Blanche)

+ extraits du film Papa, Maman, la bonne et moi (Jean-Paul Le Chanois)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-bonne-et-lui-la-petite-boutique-fantasque/

Allons-y gaiement et sans mollir et sus aux Béotiens !

mercredi 27 juillet 2022

161

«Dans les petites cavités rugueuses des cailloux, où l'eau choisissait son chemin, nichaient des secrets que nous avions eu tout enfants, des rêves ayant la taille figée de nos soldats de plomb ; ces soldats, on aurait pu les poser sur les cailloux de la cascade, pour l'exécution statique de quelque grande action militaire, sans que rien manque à nos rêves ni vienne freiner notre imagination.»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)   

mardi 26 juillet 2022

Rediffusion de la Petite Boutique Fantasque : La cicatrice intérieure et les rives du désert

Mercredi 27 juillet 2022 à 19H, nous allons retrouver une émission précédemment diffusée, autour du disque de Nico avec John Cale, Desertshore qui sert de bande sonore au film de Philippe Garrel, La cicatrice intérieure
Il s'agit à la fois d'une émission de la série cinématique et la série universaux.
Cette émission est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Janitor of Lunacy
2) The Falconer
3) My Only Child
4) Le Petit Chevalier
5) Abschied
6) Afraid
7) Mütterlein
8) All That Is My Own

+ lecture d'un texte autour du disque Desertshore, d'Aimable Lubin, lu par Jean U. (F3bis)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-cicatrice-intérieure-et-les-rives-du-désert-la-petite-boutique-fantasque/

Allons-y gaiement et sans mollir et sus aux Béotiens !
 

159

«La femme -source idéale pour les rêves n'y touche jamais. 
Apprends à séparer l'idée de volupté de celle de plaisir. Apprends à jouir, de toute chose, non pas de ce qu'elle est, mais des idées et rêves qu'elle suscite. Car nulle chose n'est ce qu'elle est : mais les rêves sont toujours des rêves.
Donc, pour les préserver, ne touche à rien. Si tu touches à ton rêve, il mourra, et l'objet touché occupera toute ta sensation.»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)  

lundi 25 juillet 2022

155

«Je ne rêve pas de te posséder. A quoi bon ? Ce serait une traduction plébéienne de mon rêve. Posséder un corps, c'est être banal. Rêver de le posséder, c'est peut être encore pire (quoique cela soit difficile) : c'est rêver d'être banal -horreur suprême.
Et puisque nous voulons être stériles, soyons chastes aussi, car il n'est rien de plus bas, de plus ignoble que de rejeter ce qui est fécondé dans la Nature, pour garder bassement ce qui nous plaît dans cela même que nous avons rejeté. Il n'y a pas de noblesse au compte-gouttes.
Soyons chastes comme des ermites, purs comme des corps de rêve, résignés à tout cela comme de petites nonnes à demi folles...»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992) 

dimanche 24 juillet 2022

«Pour toute réponse, elle s'agrafa à moi et me passa la langue sur les lèvres.
- Cela rapproche plus qu'un discours, dit-elle. 
Des locomotives du chemin de fer aérien lançaient leur foudre. On entendait l'orage, cinq secondes après sur le pont de Brooklyn.
Je n'indiquerai pas toutes les conséquences que ce baiser eut pour moi. Il faut dire qu'il était exceptionnel. Liquide et durable, comme un bol de lait chaud ; laissant si enivré qu'il fallait faire effort pour ne pas tomber.»

Fermé la nuit. Paul Morand. Le livre de poche (1968)


lundi 18 juillet 2022

121

«On trouve en moi certains traits spirituels des bohèmes, de ces gens qui laissent la vie s'écouler comme une chose qui vous échappe des mains, et chez qui l'effort pour l'obtenir se contente de dormir dans la simple idée de le faire. Mais je n'ai pas connu la compensation, toute extérieure, de l'esprit bohème -l'insouciance facile des émotions immédiates, vite abandonnées. Je n'ai jamais été qu'un bohème isolé, ce qui est absurde ; ou bien un bohème mystique, ce qui est impossible.»


Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992) 

Visionnage domestique toulousain (109) avec Laurie

 

Les deux Alfred. Bruno Podalydès (2020)

«Mon front étincelle, mes cheveux ont les racines délicieusement plantées, ils offrent de petites vagues d'or pâle, bruni dans les milieux et d'où s'échappent quelques cheveux mutins qui disent assez que je ne suis pas une blonde fade et à évanouissements, mais une blonde méridionale et pleine de sang, une blonde qui frappe au lieu de se laisser atteindre.»

Mémoire de deux jeunes mariées. Honoré de Balzac. Folio (2022)

dimanche 17 juillet 2022

Réminiscence personnelle (59)

109

«Il y a toujours eu, entre la vie et moi, des vitres dépolies : je ne les ai perçues ni par la vue ni par le toucher ; et je n'ai vécu ni ma vie ni mes projets, je n'ai été que le songe de ce que je voulais être ; mon rêve a commencé dans ma volonté elle-même, mes plans ont toujours été la fiction première de ce que je n'ai jamais été.»


Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)

samedi 16 juillet 2022

Rediffusion PBF : Un homme se penche sur son passé


 Mercredi 20 juillet 2022 à 19H, nous allons retrouver une émission précédemment diffusée, autour d'extraits du livre de Maurice Constantin Meyer, Un homme se penche sur son passé, autour du film éponyme tourné à l'ISDAT en 2013 avec Yannick Méric et Bastien Abrioux à la caméra. On peut retrouver le film ici : https://vimeo.com/106171622
Il s'agit ici de la déclinaison radiophonique avec lecture du livre agrémenté de quelques morceaux. A l'époque on pouvait penser à un adieu aux bibliothèques, ce qui donne une ambiance un peu automnale à l'émission.
Cette émission est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Ta vie ne fut pas un voyage (Jean-Marc Le Bihan)
2) Josy (Henri Tachan)
3) Sirventes (Joan-Pau Verdier)
4) Je garde les chiens (Claire Diterzy)
5) Micheline (Albert Marcoeur)
6) The letter (Pascal Comelade)
7) Monsieur Paquette (Colette Magny)
8) Bande à Jacky (Giedré)
9) On va tous crever (Môrice Benin)
10) Je t'aime (Michele Bernard)

+ lecture d'extraits de Un homme se penche sur son passé de Constantin Meyer par Juliette

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/un-homme-se-penche-sur-son-passé-la-petite-boutique-fantasque/

Allons-y gaiement et sans mollir et sus aux Béotiens !

jeudi 14 juillet 2022

107

«Une société ainsi dépourvue de toute discipline dans ses fondements culturels ne pouvait bien entendu, qu'en pâtir également en politique ; et c'est ainsi que nous sommes nés dans un monde féru de nouveautés sociales, partant joyeusement à la conquête d'une liberté dont il ignorait ce qu'elle était, et d'un progrès qu'il n'avait jamais su seulement définir.
Ce criticisme frustre de nos pères, cependant, nous a certes légué l'impossibilité d'être chrétiens, mais sans la satisfaction que nous aurions pu en tirer ; il nous a certes légué l'incrédulité à l'égard des formules morales bien établies, mais sans l'indifférence envers la morale et les règles établies pour vivre humainement ; il a certes laissé le problème politique sans solution, mais sans nous laisser pour autant indifférents aux solutions qu'on pouvait lui apporter. Nos pères ont pu détruire allègrement, parce qu'ils vivaient à une époque qui conservait quelques vestiges de la solidité passée. C'était justement ce qui donnait assez de force à la société pour qu'ils puissent détruire sans voir tout l'édifice se fendre de haut en bas. Nous avons hérité, quant à nous, de cette destruction et de ses résultats.»


Le livre de l'intranquillité (tome 2). Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)

dimanche 10 juillet 2022

Commentarium cache-cache cousinal




 

Réminiscence personnelle (58)

 89

«J'ai composé, tout en me promenant, bien des phrases parfaites dont je ne me rappelle pas un mot, une fois rentré chez moi. La poésie ineffable de ces phrases tient-elle à tout ce qu'elles ont été, un bref instant, ou bien, au contraire, au fait même, qu'elles n'ont jamais été ?»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)

samedi 9 juillet 2022

 80

«La jeune fille serre le printemps contre son sein, et me fixe de ses yeux tristes. Elle sourit de tout l'éclat du papier, et ses joues sont du plus beau rouge. Le ciel, derrière elle, est d'un bleu de cotonnade. Sa bouche est bien dessinée, plutôt petite, et au-dessus de son expression de carte postale, ses yeux me fixent toujours avec une peine profonde. Le bras qui tient les fleurs me rappelle celui de quelqu'un. La robe, ou la blouse, s'ouvre sur un décolleté brodé. Ses yeux sont réellement tristes : ils me fixent, du fond de leur réalité de chromo, avec une sorte de vérité. Elle est venue avec le printemps.»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)

Visionnage domestique toulousain (108)

L'école buissonnière. Jean-Paul Le Chanois (1949)

mardi 5 juillet 2022

Réminiscence personnelle (58)

75


«Si d'ailleurs je considère avec toute la lucidité dont je suis capable, ce qu'a été ma vie en apparence, je la vois comme une petite chose colorée -une enveloppe de bonbon ou une bague de cigare- qu'un domestique, tout en écoutant par dessus les têtes, pousse à petits coups de brosse, de la nappe qu'on va enlever vers la pelle où vont tomber les miettes, parmi les croutes diverses de la réalité proprement dite .»

Le livre de l'intranquillité (tome 2). Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)

PBF 2022.20 : La mort de la vieille

Mercredi 6 juillet 2022 à 19H, nous allons retrouver aujourd’hui, un deuxième chapitre de Colas Breugnon de Romain Rolland, intitulé La mort de la vieille. La lecture, comme celle du premier chapitre, est assurée par Jean-Christophe qui a choisi les musiques et qui a supervisé le montage. Le résultat est toujours une émission très différente de celles que vous écoutez habituellement car guidé par une logique et une érudition musicale très différente des nôtres. Il faut remarquer que les extraits musicaux choisis par Jean-Christophe échappe à la logique immédiate de l'illustration. Vous verrez le texte est très prenant avec un parallèle entre la mort de la grand-mère et la maladie de sa petite fille. 
Cette émission est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Symphonie n° 6 Pastorale (Ludwig van Beethoven) par le Chamber orchestra of Europe dirigé par Nikolaus Harnoncourt, extraits du 1er mouvement et du 4ème mouvement
2) Parfaitement parce que (Philippe Léotard)
3) La jeune fille et la mort (Franz Schubert) par le Quatuor Amadeus, extrait de l'andante
4) La cathédrale engloutie (Claude Debussy) par Jean-Efflam Bavouzet
5) Je crois (Claude Nougaro)
6) Une larme (Moussorsky) par Maria Rudina
7) Quatuor pour la fin des temps (Olivier Messiaen) par l'Ensemble Walter Boeykens, extrait de la partie VIII : Louange à l'immortalité de Jésus
8) J'aimerais tant savoir (Bernard Dimey) par Jehan

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-mort-de-la-vieille-la-petite-boutique-fantasque/

Allons-y gaiement et sans mollir et sus aux Béotiens !


dimanche 3 juillet 2022

Réminiscence personnelle (57)

72

«Je me revois enfant, joyeux de rien, adolescent, aspirant à tout, homme enfin, désormais sans joie ni aspiration. Et tout cela s'est passé dans le mou et dans le terne, tout comme cette journée qui m'oblige à m'en apercevoir, ou à m'en souvenir .»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)

samedi 2 juillet 2022

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (49)

«La Jeune-Fille est l'ultime tentative de la marchandise pour se dépasser elle-même, et qui échoue lamentablement.»

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-FilleTiqqun. Mille et une nuit. (2001)

68

«Mes pauvres compagnons, qui rêvez tout haut, comme je vous envie et vous méprise ! Pour ma part, je me sens plus proche des autres -les plus pauvres, ceux qui n'ont personne d'autre qu'eux-mêmes à qui parler de leurs rêves, personne d'autre pour qui faire des vers, ou ce qui serait des vers s'ils écrivaient- tous les pauvres diables qui n'ont d'autre littérature que leur âme, et qui meurent étouffés du seul fait d'exister...
Parmi eux on trouve des héros qui vous abattent cinq hommes d'un coup, à quelque coin de rue du temps jadis. On trouve aussi de ces don Juans auxquels même les femmes inexistantes n'ont osé résister. Ils le croient dès qu'ils disent, et vous le disent parce qu'ils le croient.»

Le livre de l'intranquillité (tome 2)Fernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (1992)