lundi 22 avril 2019

«Figure à part dans l'histoire de l'art, ni vraiment peintre ni tout à fait architecte, Jean-Jacques Lequeu (1757-1826) est-il pour autant aussi énigmatique qu'on a voulu l'écrire ? Ce fils d'un menuisier rouennais, qui se présentait comme un architecte-dessinateur, a échappé à l'oubli grâce aux grands albums dessinés légués à la Bibliothèque royale, en juillet 1825, après plusieurs tentatives pour leur trouver un acquéreur. cet ensemble forme un corpus composite où les projets des temples, de villas, de colonnes votives, d'arcs de triomphe, de fabriques et de palais côtoient les études d'après l'antique, les essais de topographie, les dessins de machines, les croquis techniques, les petites scènes rustiques, quelques paysages, des représentations de plantes et d'animaux, des portraits, des têtes d'expression, des caricatures, d'étranges spéculations anatomiques et des intrigues érotiques. S'y intercalent et s'y superposent, sans ordre apparent, diverses pratiques d'écriture, plusieurs manuscrits d'écriture, plusieurs manuscrits, des lettres, des notes de lecture et de voyage, des essais didactiques, des descriptions des coutumes des antiques peuples de l'Asie, une note sur l'origine des labyrinthes, une autre sur une méthode pour attraper les poissons à la main. Et partout, comme une clé des songes tout aussi prolixe qu'improbable, les annotations manuscrites semblent ajouter un second niveau de sens plutôt que d'élucider le premier.»

Catalogue de l'exposition : Jean-Jacques Lequeu : Bâtisseur de fantasmes. Bibliothèque Nationale de France (2019)

Nouvelle convergence avec Maurice Schérer

«La vraie modernité est dans cette réinvention du passé.»

Balthus

samedi 20 avril 2019

Réminiscence personnelle (35)

«On ne saurait être moins philosophe que Gide : il ne reçoit rien que l'art ne lui ait rendu assimilable.»

D'un bloc-notes à l'autreFrançois Mauriac. Bartillat (2004) 
«Les gens qui sont arrivés à faire quelque chose ont suivi différents chemins, mais aucun ne s'est écarté de son chemin. Cela doit être l'objectif le plus puissant de la vie d'un artiste.»

Lettre à E. Ricart. Joan Miró

263 : Beaucoup de choses qui servent au plaisir ne se doivent pas posséder en propre

«L'on jouit davantage de ce qui est à autrui que de ce qui est à soi. Le premier jour est pour le maître, et tous les autres pour les étrangers. On jouit doublement de ce qui est aux autres, c'est-à-dire non seulement sans craindre de le perdre, mais encore avec le plaisir de la nouveauté. La privation fait trouver tout meilleur. L'eau de la fontaine d'autrui est aussi délicieuse que le nectar. Outre que la possession diminue le plaisir de la jouissance, elle augmente le chagrin, soit à prêter, soit à ne pas prêter ; elle ne sert qu'à conserver les choses pour autrui ; et d'ailleurs le nombre des mécontents est toujours plus grand que celui des gens reconnaissants.»

L'art de la prudenceBalthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)

«La crédulité se porte bien dans nos villes. Le sacré moins bien.»

L'Héritage de la chouette. Chris Marker. Arte éditions (1989)
«La musique est là pour vivre moins douloureusement.»

Iannis Xenakis

vendredi 19 avril 2019

A rebours des idées de Maurice Schérer


«Je ne comprendras pourquoi les gens sont effrayés par les nouvelles idées. J'ai peur des anciennes.»

John Cage

«Je vais de moins en moins au cinéma, parce que les films actuels m'ennuient. Ils m'ennuient parce qu'ils ne m'apprennent rien. Autrefois les films vous apprenaient quelque chose sur l'homme, sur le monde ou sur l'art du cinéma. Aujourd'hui le cinéma ne fait plus rien que se contempler lui-même, s'imiter lui-même ou, à la rigueur, se critiquer. Mais il ne sait plus regarder ailleurs. Donc il ne nous apporte rien que nous ne connaissions déjà : il nous ennuie.»

Éric Rohmer

Visionnage parisien en salle (6) : De la modernité du diaporama

Une audace formelle formidable qui relativise totalement les 24 images par seconde supplémentaires de l'image animée d'un film. De plus, sur le plan narratif, ces images surnuméraires diluent le regard et déconcentrent le propos.

Les Grands squelettes. Philippe Ramos (2019)

A Paris, lors d’une journée printanière, un homme en costume est étendu sur le sol. S’il se relève, c’est sans bien savoir pourquoi il était d’abord tombé. Ses pensées nous parviennent : très vite, elles dérivent, remontent à son réveil, sa compagne endormie à l’ombre des rideaux… Derrière la façade des vêtements, du travail, les grands squelettes sont une foule d’individus perdus dans leurs pensées. Philippe Ramos soumet radicalement la fiction au rythme imprévisible et secret de la rêverie. Une dérive sans barrières et sans juges : reviennent inlassablement des mots simples dédiés à l’amour, au désir et au sexe. L’angoisse se fait discrète, mais omniprésente. Philippe Ramos compose son film avec une majorité d’images fixes, des instantanés d’atmosphères
fugaces (la fraîcheur d’une serre, une main qui nous touche…), mais une fixité qui fuit le trop-plein de beauté. Melvil Poupaud, Françoise Lebrun, Jacques Bonnaffé, Jean-François Stévenin, Jacques Nolot, Denis Lavant, Anne Azoulay, Alice de Lencquesaing… tous impressionnants, leurs corps restent baignés dans une lumière quotidienne, en toute sobriété. Dès lors, paraissent-ils d’autant plus fragiles et familiers à la fois. Dès lors aussi, le mouvement raréfié se fait-il plus précieux. Des gestes esquissés, le simple passage du vent, quelques photogrammes qui suffisent à dire ce qui sépare le mouvement amoureux de l’approche de la mort. Avec ce film aux accents choraux, mais où chaque comédien manquerait de peu l’autre, Philippe Ramos dresse avant tout le parcours de nos petites et grandes solitudes. Présentes jusqu’au plus profond du sommeil, elles suivent les grands squelettes dans leur quotidien, précèdent à leur réception du monde. Elles rendent aussi au bonheur son éclat dès lors qu’il s’annonce. (VP)

FID 29ème festival international de Marseille (2018)

Visionnage parisien en salle (5)

Il est étonnant de voir Casanova quasi mutique. On l'imagine, en tant qu'Italien, volubile dans le discours pour attirer les filles dans ses filets. Mais l'idée de Vincent Lindon en Casanova reste une bonne idée. Il peut être crédible. L'actrice qui joue la Charpillon manque peut être un peu de chair, on l'imagine plus plantureuse, comme il manque au seigneur de Seingalt de la faconde. La tentative de suicide semble presque dans ce film une fin possible aux refus de cette femme, à ses quarante ans plutôt qu'un concours de circonstances, un moment de faiblesse, un moment où l'on se sent désarmé pour continuer à affronter la vie. Probablement à cause du brouillard londonien, quand on n'a plus de vision sur l'avenir, on peut penser en finir. Et on en aurait fini, s'il n'y avait un Deus ex machina sous la forme d'un ami. C'est le problème de mettre en image des textes que l'on connait bien : on s'est fait une idée différente de celle que met en oeuvre le réalisateur.

Dernier amour. Benoit Jacquot (2019)

PBF 2019.11P : Le grand débat nocturne de Punky et Pinel

Une nouvelle citation pour commencer la présentation de cette nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque : "Je ne comprends pas pourquoi les gens sont effrayés par les nouvelles idées. J'ai peur des anciennes." de John Cage. 
  Cette nouvelle émission diffusée le mercredi 24 avril à 19H sur Radio-Radio (en hertzien pour les auditeurs toulousains 106.8 Mhz ou sur www.radioradiotoulouse.net pour tous les autres) a comme titre : Le grand débat nocturne de Punky et Pinel. Cette émission comprendra une nouvelle chronique de l'Univers : Place Pinel et un hommage musical à l'émission Vraiment autre chose diffusée je jeudi à 21H sur l'antenne de RadioRadio.

Liste des morceaux diffusés :

1) A night in Tunisia (Gillespie / Parker)
2) Punky's whips (Zappa / Bozzio)
3) Hip pockets (Cobham / Duke)
4) I heard it through grapevine (Credence clearwater revival)

+ la chronique de l'univers, Le grand débat : Place Pinel 2020




N'hésitez pas à m'interpeller pour tout problème concernant les podcasts sur le nouveau site www.radioradiotoulouse.net/emissions-podcasts

Allons-y gaiement été sans mollir !

Visionnage domestique parisien (6)

1ère partie : L'heure bleue
2ème partie : Le garçon de café
3ème partie :  Le mendiant, la kleptomane, l'arnaques
4ème partie : La vente du tableau

Quatre aventures de Reinette et MirabelleÉric Rohmer. Les Films du Losange (1987)

La dérive selon Maurice Schérer

«L'homme aime à se réserver la possibilité d'aller à un endroit de deux manières différentes. Il faut que rêverie puisse cheminer.»

Éric Rohmer

mardi 16 avril 2019

Réminiscence personnelle (34)

«Avec la belle ingénuité de ma jeunesse, je m'étais mis en tête de pratiquer une sorte d'ascèse aussi rigoureuse que celles des peintres cubistes que je découvrais sur de pâles reproductions en noir et blanc, rigueur qui était aussi à cette époque celle des dodécaphonistes de l'école de Vienne dont j'ignorais jusqu'à l'existence.»

Élisabeth. Éric Rohmer. Gallimard (2007)

dimanche 14 avril 2019

Réminiscence personnelle (33)


«Il y a tellement de gens qui montrent des instants  des instants désespérés qu'il faut avoir de la reconnaissance envers ceux qui montrent des instants où la vie se présente de façon tonique, exaltante. C'est vrai, un instant de bonheur, on veut le conserver, je me souviens d'instants de bonheur de la jeunesse où l'on regardait les nuages qui filaient en se disant : Non, de non, le crépuscule se prépare et cette journée, on ne la vivra plus jamais... Oh c'est cela, cette envie d'agripper le temps qui passe.»

Robert Doisneau In Doisneau et la musique. Clémentine Deroudille. Flammarion (2019)

Réminiscence personnelle (32)

«Quand je ne vais pas bien, quand je doute ou quand je suis malade, je n'aime pas en parler aux autres, et surtout pas à ma femme, qui n'est pas là pour cela. Je me retrouve seul avec moi-même, avec ce qui ne va pas, et je tiens à surmonter cet obstacle solitaire.»

Éric Rohmer (1963)

Visionnage domestique parisien (5)

1ère partie : Le Rendez-vous de sept heures
2ème partie : Les Bancs de Paris
3ème partie :  Mère et Enfant

Les Rendez-vous de Paris. Éric Rohmer. Les Films du Losange (1995)

«Giacometti [...] se moque de la Culture et ne croit pas au Progrès, du moins au Progrès dans les Beaux-Arts. Il ne se juge pas plus avancé que ses contemporains d'élection, l'homme des Eyzies, l'homme d'Altamira.»

La recherche de l'absolu. Jean Paul Sartre. Préface du catalogue d'exposition New York (1948)

samedi 13 avril 2019

Convergence avec Maurice Schérer

«Et certes la volonté de l'inédit pour l'inédit, l'escroquerie du scandale formel, une rage d'originalité à tout prix, sans fondement réel, soit idéologique, soit affectif, aboutissent aux pires calembredaines. Il y a surenchère et non point trouvaille. [...] Il importe de savoir aller à rebours, à condition que cet  aller à rebours ne devienne jamais aller à reculons»

René Crevel In Giacometi entre tradition et avant garde. Cultures espaces (2019)

Véritable périple flasque (pour un chien) : documentation 1


«À deux pas d'ici, il y a encore la maison d'Erik Satie qui n'a pas beaucoup changé. Le quartier est en train d'être modifié mais la maison y est toujours. Je sais peu de choses sur la vie d'Erik Satie, je sais qu'il avait beaucoup de pudeur à montrer l'endroit où il demeurait, qui était très misérable. Alors, on l'accompagnait et arrivé à la porte d'Orléans, il disait :"Arrêtez votre automobile, je vais faire quelques mètres à pied, cela me fera du bien". Il se payait trois ou quatre kilomètres pour rejoindre sa maison. [...] J'ai rencontré un jour à Arcueil un monsieur qui m'a dit :"Si cela vous amuse de voir un jour l'appartement d'Erik Satie, les choses sont encore en tas, il y a des piles de partitions musicales, il faut se glisser entre les piles". Et malheureusement, comme un imbécile, j'ai dit non, je ne me refais pas compte de l'importance de la chose... le maître d'Accueil" !»

Robert Doisneau In Doisneau et la musique. Clémentine Deroudille. Flammarion (2019)

vendredi 12 avril 2019

Parvathy Bâul


«Dans cette cage terrestre,
L'oiseau va et vient le jour et la nuit.
Si j'avais pu le tenir, ne serait-ce qu'une fois
Je l'aurais alors gardé dans mon coeur avec amour.
Hélas ! ni la cage ni l'oiseau
Ne durent toujours.
La cage se désagrège avec le temps,
Et l'oiseau s'envole. sera-t-il un jour mien ?»

Lalan fakir.

lundi 8 avril 2019

 «On voit à quel point une lecture strictement documentaire de la production de Focus pendant son séjour aux Petites Maisons serait réductrice jusqu'au malentendu, sinon au contresens. Christian Michel souligne le risque de tautologie qu'il y aurait à tenter de "reconstituer sa vie à l'aide de ses écritures dessinées [...] puis les expliquer ou les commenter à l'aide de données biographiques qu'elles auraient fait connaître." le risque faut-il le préciser n'a que peu à voir avec la pathologie du dessinateur et l'incohérence de sa production qui en résulterait. Il tient bien plutôt au fait que cet ensemble constitue un tout, caractérisé par sa cohérence -osons le mot- narrative et thématique, par le style de Focus, par la manière qu'il adopte, apparentée à celles des paysages du début de sa carrière, mais spécifique à ce groupe. Sa richesse, sa complexité, le dessein ambitieux qui le sous-tend, son unité saisissante, nous contraignent à le considérer comme un objet d’attention et d'intérêt autonome, nous anent irrésistiblement à l'estimer comme une œuvre à proprement parler

Georges Focus : la folie d'un peintre de Louis XIV. Beaux-arts de Paris éditions (2018)
 «Contre la corruption de la civilisation occidentale et de l'enseignement académique jugé décadent, il s'agit de retrouver les sources d'un art originel, vecteur de culture antibourgeoise

 William Rubin.
 «[...] avant les gens s'aimaient, faisaient l'amour et vivaient l'orgasme ; maintenant ils veulent l'orgasme et oublient l'amour

Propos recueillis par A. Tournès et B. Nave. Jiri Menzel.

dimanche 7 avril 2019

Réminiscence personnelle (31) : orientation vers Caroline

«Lorsqu'elles se lèvent en toi, que tu leur parles, tu vois s'avancer à leur suite, la cohorte des baillonnés, des mutiques, des exilés des mots 
ceux et celles qui ne sont jamais remis de leur enfance
ceux et celles qui s'acharnent à se punir de n'avoir jamais été aimés
ceux et celles qui crèvent de se mépriser et de se haïr
ceux et celles qu'i n'ont jamais pu parler parce qu'ils n'ont jamais été écoutés
ceux et celles qui ont été gravement humiliés et portent au flanc une plaie ouverte
ceux et celles qui étouffent de ces mots rentrés pourrissant dans leur gorge
ceix et celles qui n'ont jamais pu surmonter une fondamentale détresse.»

Lambeaux. Charles Juliet. P.O.L. (1995)
 
«Le temps s'approche.
Le soleil s'est éteint
Il n'y a plus d'air.
La conscience est déchirée.
Mais c'est la mort sereine.
Il récidive la jouissance
de ces amants de Pompei
trouvés enlacés sous la lave.

Il fait l'amour, le dernier homme.

L'homme sans race.

L'homme hors du temps
dont voici le dernier amour.

L'homme de Miró»

Hans Arp (1933)
«Le Paris que vous aimâtes n'est pas celui que nous aimons et nous nous dirigeons sans hâte vers celui que nous oublierons. »

Les derniers jours. Raymond Queneau. Éditions Gallimard (1936)

PBF 2019.10P : Rouge vignoble de l'éléphant russe

Une petite citation pour commencer la présentation de cette nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque : "La beauté et la musique, il faut deux fois pour la comprendre, la femme et la nature c'est fait en un clin d'oeil." tiré d'Ulysse de James Joyce.
  Cette nouvelle émission diffusée le mercredi 17 avril à 19H sur Radio-Radio (en hertzien pour les auditeurs toulousains 106.8 Mhz ou sur www.radioradiotoulouse.net pour tous les autres) a comme titre : Rouge vignoble de l'éléphant russe. Cette émission annoncera Pâques avec non seulement des cloches mais aussi quelques persiflages sur un livre et sur Jean d'Ormesson.

Liste des morceaux diffusés :

1) Easter (Patti Smith)
2) La Grande Pâques russe (Rimski-Korsakov) Filarmonie Brno dirigé par Oskar Danon
3) La Manche (Jean-René Caussimon)
4) The letter (Lubos Fiser)
5) L'homme éléphant (Marie Mathématique)
6) Grand hôtel (Procol Harum)

+ Le GPS des soeurs Ingalls, critique acerbe du livre de Séverine de La Croix "Là où on s'aime, il ne fait jamais nuit" par Jean-Marc Proust (Slate)
+ La canonisation de Jean d'Ormesson ou l'affront fait à la littérature par Laurent Sagalovitsch (Slate, 11-12-2017)


N'hésitez pas à m'interpeller pour tout problème concernant les podcasts sur le nouveau site www.radioradiotoulouse.net/emissions-podcasts

Maurice Schérer


vendredi 5 avril 2019

201 : Tous ceux qui paraissent fous le sont, et encore la moitié de ceux qui ne le paraissent pas

«La folie s'est emparée du monde ; et s'il y a tant soit peu de sagesse, c'est pure folie en comparaison de la Sagesse d'en haut. Mais le plus grand fou est celui qui ne croît pas l'être, et en accuse tous les autres. Pour être sage, il ne suffit pas de la paraître à soi-même. Celui-là l'est qui ne pense pas l'être ; et celui qui ne s'aperçoit pas que les autres voient, ne voit pas lui-même. Quelque plein que le monde soit de fous et de sots, il n'y a personne qui le croît être, ni même qui s'en soupçonne.» 

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)
«Comme tous les hommes, il se trouverait fort bien de vivre paisiblement auprès d'une femme sereine, qui lui confierait de petits soucis ménagers qu'il calmerait par de petits apaisements. Il se trouverait fort bien de faire de sa vie quelques parts bien tranchées, et de consacrer à sa femme -comme tous le disent dans leur vertu- un peu de loisirs.»

Les reins et les coeurs. Paul-André Lesort. Éditions du Seuil (1964) 
«Je sais bien que les jeunes filles ne sont pas en vérité si timides qu'on le prétend, et parfois qu'on le souhaiterait.»


Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)
«Ceux-là ne savent pas attendre et ne comprendrons aucun poème, car leur est ennemi le temps qui répare le désir, habille la fleur où mûrit le fruit. Ils cherchent à tirer leur plaisir des objets quand il ne se tire que de la route qui se lit au travers.»

Citadelle. Antoine de Saint-Éxupery. Gallimard (1959)