lundi 26 mars 2018

PBF 2018.11 : Sept verres au Schachiapang

Mercredi 28 mars 2018 à 19H sur Radio-Radio (Toulouse 106.8 Mhz) et sur http://62.210.215.26:8000/xstream , nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque appelé Sept verres au Shachiapang

Programme musical : 
1. Sept verres (Dahk daughters)
2. Spinning wheel blues (Status quo)
3. Extrait de Cadavre exquis volume 4 Ghosts in the voice face B (Soundcloud)
4. Musique du Shachiapang extrait de la base Rosalis (Bibliothèque du Patrimoine de Toulouse)
5. Extrait de "The man who mistook his wife for a hat" (Michael Nyman)
6. Cloudbusting (Kate Bush)
+ bande annonce de "Chien" de Samuel Benchetritt avec Vincent Macaigne


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y aura possibilité de rattrapage, un jour, avec les podcasts : http://www.radioradiotoulouse.net/#!baca
«Le lendemain fut, pour Emma, une journée funèbre. Tout lui paru enveloppé par une atmosphère noire qui flottait confusément sur l'extérieur des choses, et le chagrin s'engouffrait dans son âme avec des hurlements doux, comme fait le vent d'hiver dans les châteaux abandonnés. C'était cette rêverie que l'on a sur ce qui ne reviendra plus, la lassitude qui vous prend après chaque fait accompli, cette douleur, enfin, que vous apportent l'interruption de tout mouvement accoutumé, la cessation brusque d'une vibration prolongée.»

Madame Bovary : mœurs de province. Gustave Flaubert. Gallimard (1972)

samedi 24 mars 2018

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (21)

«La première compétence de la Jeune-Fille : organiser sa propre rareté»

Premiers matériaux pour une théorie de la jeune filleTiqqun. Mille et une nuits (2001)
«A ce moment précis -comme me l'expliqua, après des investigations "psycho-physico-astrologiques" minutieuses, une occultiste bien connue en Europe -les vibrations entrechoquées d'un phonographe Edison dans la maison voisine firent irruption chez nous par un trou qui avait percé dans la vitre notre folâtre petite chèvre boiteuse, tandis que la sage femme qui me recevait avait dans la bouche, une tablette à la cocaïne, de fabrication allemande (non ersatz, s'il vous plaît) qu'elle suçait au son de la musique, sans en ressentir le plaisir voulu.»

Récits de Belzébuth à son petit-fils : critique objectivement impartiale de la vie des hommes. Georges Ivanovitch Gurdjieff. Stock + plus (1976)
«Ce fanatique des nuages
A le pouvoir surnaturel
De déplacer sur des distances considérables
Les paysages habituels.»

René Char. Gallimard
«Les Nabis se sont libérés du carcan de la ressemblance au profit de la subjectivité, du symbole et du rêve. Sous l'influence des estampes japonaises, ils adoptent une stylisation synthétique, caractérisée par des aplats, des taches de couleur et des lignes sinueuses.»

Révélation. Edouard Vuillard. « Autoportrait octogonal »
«La sexualité ne s'est inventée que comme représentation de l'échec.»

Scilicet 6/7. Jacques Lacan.
« Peut être la faiblesse des avant-gardes est-elle d'avoir lié leurs volontés de transgression à la lutte contre l'obscurantisme et pour les Lumières, c'est à dire d'avoir fini par se trouver prisonnières du militantisme du progrès.»

Ultima necat I : journal intime 1978-1985. Philippe Muray. Les Belles Lettres (2015)
«De même qu'on rejette des vêtements usés
De même, ce qui est vêtu d'un corps rejette
Les corps usés...

La voix des fidèles qui venaient de se purifier n'eût pas été moins pénétrante sans temples, sans palais, sans amulettes, sans ville -à, la courbe peuplée de bûchers, d'un fleuve vaste et lent d'Afrique... […]
Ici une ménagère se penchait à sa fenêtre dans la fumée des cadavres, que la foules regardant passer comme les premiers habitants de Bénarès regardèrent passer ce vol calme des oiseaux, migrateurs.
"Un habit que l'on quitte..."»

Antimémoires. André Malraux. Gallimard (1972)

Lettre de Camille Claudel au docteur Truelle envoyée le 25 octobre 1913

5 octobre 1913

                                                                                   A l’asile psychiatrique de Ville-Evard

                    Monsieur le Docteur,


Je vous prie de conserver cette lettre pour vous seul car je vous l’écris uniquement pour vous mettre au courant de choses que vous n’avez pas devinées jusqu’à présent. Vous ne savez pas ce que me coûte mon internement ici, aussi vous ne pouvez vous faire une idée de ma colère et de mon désespoir.

Je vais vous raconter ce que contenait mon atelier sur lequel R.* et ses amis ont mis la main. Mon atelier contenait grosso-modo : [...] 1 560 000 francs.

De plus, tous ces modèles procèdent d’un art absolument nouveau que j’avais découvert, un art qui n’a jamais été connu sur la terre et qui est d’une valeur inappréciable.

C’est le résultat du travail de toute ma vie depuis l’âge de 14 ans jusqu’à maintenant.

Pendant que je suis ici, clouée, immobilisée, on a mis la main sur tout. Le sieur Rodin et toute sa bande vont faire une fortune immense à mes dépens et en même temps me couvrir de calomnies et d’insultes.

Ils n’ont qu’une peur maintenant, c’est que je ne réclame et pour m’en empêcher, ils vont me faire tenir éternellement enfermée ou même me faire tuer.

Il n’y a pas que Rodin qui a pris mon atelier ; il y en a d’autres aussi car il s’est arrangé pour se faire des complices pour les mettre dans ses intérêts. Il y en a d’autres aussi ! ! ! ! !

Je vous les nommerai bien si je voulais ! ! Si je ne suis pas sortie d’ici quelques temps, je vous les nommerai !

Ceux qui m’ont pris mon atelier ! Ceux qui me tiennent bouclée ici ! ! ! Je vous les nommerai !

Je vous prie de faire votre possible pour faire venir quelqu’un de ma famille, je m’ennuie trop ici. On a même supprimé les promenades au parc depuis trois mois. Je vous écrirai encore une autre lettre pour achever mes explications, mais n’en parlez à personne du tout je vous en prie.

Agréez mes civilités.

*R pour Rodin.

C. Claudel

«Gauguin le sauvage a quelque chose du Titan qui, jaloux du créateur fait sa propre créature, l'enfant qui démonte ses joujoux pour en refaire d'autres, celui qui tente et qui brave.»

August Strinberg in l'exposition : "Gauguin l'alchimiste" au Grand Palais (automne 2017)
«Aujourd'hui lorsque je regarde ma vie, derrière moi, je la compare à un de ces bouchons, jetés à la rivière. Il file, puis est pris dans un remous, revient en arrière, plonge, remonte, est accroché à une herbe, fait des efforts désespérés pour se détacher et finit par aller se perdre, je ne sais où...»

Renoir cité par Lawrence Gowing « Le sentiment et l'esprit de Renoir » dans le catalogue d'exposition Renoir 1985

«Le sport n'est qu'un des pires mauvais moment à passer parmi d'autres. Je n'en sais pas grand chose, sinon que je l'abomine allègrement. Tous les sports en vrac, et depuis toujours, du foot au saut à l'élastique et de la planche à voile aux courses automobiles. C'est une sorte de répugnance instinctive, chez moi, qui remonte à la loin. Il y a peu de choses dont je me détourne depuis plus longtemps et avec une telle assiduité. «Sportif » a été très tôt, à mes yeux, une espèce d'insulte. Une journée de lycée qui commençait par la gymnastique ne pouvait pas se terminer bien.»


Désaccord parfait. Philippe Muray. Gallimard (2000)
«Ainsi de celui qui écrit ses poèmes et tire des effets efficaces de ce qu'il triche avec les règles acceptées car l'effet de scandale est aussi une opération.Mais celui-là est un malfaiteur car pour l'usage d'un avantage personnel il brise le vase d'un trésor commun. Pour s'exprimer, il ruine des possibilités d'expression de tous, comme celui-là qui pour s'éclairer incendierait la forêt. Et ensuite il n'est plus que cendre à la disposition des autres. Et quand je me suis habitué aux erreurs de syntaxe, je ne puis même plus provoquer de scandale et saisir par l'inattendu. Mais je ne puis non plus, m'exprimer dans la beauté du style ancien, car j'ai rendu vaines les conventions, tous ces signes, ces clignements d'yeux ; toute cette entente, tout ce côté si lentement élaboré et qui me permettait de transmettre de moi jusqu’au plus subtil. Je me suis exprimé en consommant mon instrument et l'instrument des autres.»

Citadelle. Antoine de Saint-Éxupéry. Éditions Gallimard (1959)
«Nous n'avons pas fait marché en nous mariant, de nous tenir continuellement accoués, l'un à l'autre, comme je ne sais quels petits animaux que nous voyons, ou comme les ensorcellés de Karenty d'une manière chiennine. Et ne doit une femme avoir les yeux si gourmandement fichés sur le devant de son mari, qu'elle n'en puisse voir le derrière, où le besoin est.»

Les Essais : De la Vanité. Michel de Montaigne. Librairie Générale Française (2002)
"En passant par le quartier de Gion
Pour aller au temple Kiyomizu,
Dans la nuit, sur les cerisiers, la lune luit.
A mes yeux, 
Tous les passants sont beaux."

Cheveux emmêlés. Yosano Akiko. Les Belles Lettres (2010)

PBF 2018.10 : Poésie de nuit comme oiseau de nuit

Mercredi 14 mars 2018 à 19H sur Radio-Radio (Toulouse 106.8 Mhz) et sur http://62.210.215.26:8000/xstream , nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque intitulée : Poésie de nuit comme oiseau de nuit

1. Vol de nuit (Rita Mitsuko)
2. Luxe, calme, volupté (Jacques Higelin)
3. Abîme des oiseaux, 3ème mouvement du quatuor pour la fin des temps (Olivier Messian) par l'ensemble Walter Boeykens
4. Mauvais sang (Rimbaud / Ferré)
5. Soldier of fortune (Brian Ferry)
6. Constantine's dream (Patti Smith)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y aura possibilité de rattrapage, un jour, avec les podcasts :http://www.radioradiotoulouse.net/#!baca

Allons-y gaiement et sans mollir !

2018.09 : Les boulistes d'Arcadie

Mercredi 7 mars 2018 à 19H sur Radio-Radio (Toulouse 106.8 Mhz) et sur http://62.210.215.26:8000/xstream , nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque intitulée : Les boulistes d'Arcadie avec la participation de Marius Pinel pour une nouvelle chronique de l'univers.

1. In the evening (Big Bill Broonzy)
2. Arcadie VII (Mikis Theodorakis)
3. Marche nuptiale (Didier Pauvert)
4. Helen of Troy (John Cale)
5. Only the lonely (Iggy Pop)
6. Geliebster badnerland (Carlo Tesche / René Brossi) par Dominique Rabold et son orchestre
7. Poor boy (Brian Eno / David Byrne)
8. Density 21.5 (Edgar Varèse) par Lawrence Beauregard

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y aura possibilité de rattrapage, un jour, avec les podcasts :http://www.radioradiotoulouse.net/#!baca


Allons-y gaiement et sans mollir !