mardi 31 décembre 2019

PBF 2019.31T : Le froissement de coeur de sarcelle



Mercredi 1er janvier 2020 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) première émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque de l'année 2020 avec une liste de lecture adaptée à la période suivant les excès...


Liste de lecture 
1) Hot dog (Led Zeppelin)
2) Il était une fois dans le Sud-Ouest / Cacao Jim turbo (Monsieur Ferraille)
3) Voyage de Gurdjieff (Therion) 
4) Chanson d'un jour (Betty Boop) 
5) Bright side of the life (Monty Python) 
6) Mamayuto (extrait de Porco Rosso de Miyazaki)
7) Hallucination (Carlos Alomar)
8) Zwizz (extrait des Têtes à claques)
9) La Guidouille (Chanson plus)
10) La Fontaine profonde (Les Frères Jacques)
11) Down the river to pray (John Paul Jones)
12) La nuit je mens (Alain Bashung)

Allons-y gaiement et sans mollir !

samedi 28 décembre 2019

Éblouissement des prémisses (48) / Projet Poubelle (32)

«Formentor, comme la plage Saint-Vincent, était une belle caleta, une calanque comme on dit en Provence, avec un peu plus de sable fin qu'ailleurs, mêlé d'humus, mais aussi nue et aussi sauvage. Seuls quelques pêcheurs s'y abritaient, parfois, les nuits de grande pêche, ou bien les enfants y venaient, après un longue marche, se baigner, lorsqu'ils voulaient changer d'horizons, et quitter le port de Pollensa.»

Comme le temps passe... Robert Brasillach. Le Livre de poche (1963)

samedi 14 décembre 2019

Éblouissement des prémisses (48) : Pulchérie

«C'est une danseuse en eau dans un diamant d'air froid parmi tous les vieillards assemblés d'un sénat décrépit, c'est une blonde princesse en dentelles déchirées ivre des mûres bleues d'un roncier chevelu, c'est une langue de chair rouge dardée fièrement vers le corsage opulent des automnes, c'est un canon printanier qui tonne sous les fougères pour des jeux hilares de sèves crues et de graines au vent, c'est la reine de la prochaine saison. Déjà crépitent les fougères de l'an passé parmi le vert nouveau des jeunes pousses, et les vieillards s'effeuillent comme des renards pris dans la tempête, et les lois sont fanées, et les jeunes yeux s'ouvrent au soleil qui dore pour leur éblouissement la promise à qui je pense ; car il y a des visages tellement libres qu'ils sont comme des signaux joyeux au premier clairon du matin qui va naître.»

Les Heptamérides. André-Pieyre de Mandiargues. Gallimard (2009)
«Je me promène dans le parc, le parc est grand, il y a des biches dans le parc, il y a des arbres hauts, des chemins forestiers, il y a des bois, je marche dans les bois, le parc est grand, on peut traverser le parc en une seule fois, il y a une chèvre dans le parc, le parc n'a pas de limite, la limite du parc est à l'intérieur du parc, on n'a pas à aller dehors, on reste dans le parc, dehors est le parc, tout dehors se trouve dans le parc avec ses bois hauts, ses oiseaux, ses écureuils, des écureuils qui descendent des hauts troncs pour marcher quelques instants dans l'herbe puis qui remontent sur un tronc plus haut encore, je passe les bancs sur ma gauche je continue, je rentre dans les arbres, j'avance parmi les arbres, je suis dans le bois, je ne rencontrerai plus de bancs, j'irai voir les biches et la chèvre, j'irai voir les arbres qui recouvrent tout le sous-bois, qui se trouvent en hauteur, qui n'ont pas le temps d'encas, qui ont elle temps d'en haut, le temps de pousser, le temps de s'élever jusque dans les hauteurs, je me suis laissé sur un banc, puis je me suis relevé, j'ai laissé les bancs, je suis parti droit devant, comme pour traverser tout le parc d'un bout à l'autre, je n'ai pas vu la fin, le parc n'a pas de fin, on n'arrive jamais à la fin aux portes du parc, le parc n'a pas de portes, je vais toujours tout droit, je me promène, je me retrouverai à côté des bancs tout à l'heure quand j'aurai fini mon tour de promenade dans le parc, quand j'aurai fait un tour circulaire, en menant mon chemin en ligne droite, j'aurai fait un grand tour, je repasserai devant les bancs blancs qui 'attendent à mon passage, je reviendrai.»

Anachronismes. Christophe Tarkos. P.O.L. (2001)

vendredi 13 décembre 2019

«Tout acte matrimonial doit rester ouvert à la transmission de la vie.
Un acte conjugal, rendu volontairement infécond est intrinsèquement déshonnête.»

Humanae vitae. Encyclique de Saint-Paul VI (25 juillet 1968)
«Nous crevons d'asphyxie et d'intoxication rhétorique : il faut faire retour à un cinéma d'écriture simple. Inscrire sur le film les manifestations le mode de vie et d'être, le comportement du cosmos ; filmer froidement, documentairement, la caméra réduite au rôle de témoin, d'oeil. Et Cocteau a justement introduit la notion d'indiscrétion. Il faut se faire voyeur.»

Nous ne sommes plus innocents In Bulletin du ciné-club du Quartier latin (mars 1950) Jacques Rivette
«Le masque inexpressif que la musique se donne volontiers aujourd'hui recouvrait donc, sans doute le propos d'exprimer l'inexprimable à l'infini. La musique disait Debussy est faite pour l'inexprimable. Précisons toutefois : le mystère que la musique nous transmet n'est pas l'inexprimable fécond de la vie, de la liberté et de l'amour ; plus brièvement : le mystère musical n'est pas l'indicible, mais l'ineffable. C'est la nuit noire de la mort qui est l'indicible, mais parce qu'elle est ténèbres impénétrable et désespérant non-être, et parce qu'un mur infranchissable nous barre de son mystère : est indicible, à cet égard, ce dont il n'y a absolument rien à dire, et qui rend l'homme muet en accablant sa raison et en médusant son discours. Et l'ineffable, tout à l'inverse, est inexprimable parce qu'il y a sur lui infiniment, interminablement à dire [...]»

La Musique et l'ineffable. Vladimir Jankélévitch. Éditions du Seuil (1983)
«Je vis, ou, pour mieux dire, je subsiste douloureusement et miraculeusement ici, au Danemark, sans moyen de fuir, parmi des protestants incurables qu’aucune lumière n’a visité depuis bientôt quatre cent ans que leur nation s’est levée en masse et sans hésiter une seconde à la voix d’un sale moine, pour renier Jésus-Christ. L’affaiblissement de la raison, chez ces pauvres êtres, est un des prodiges les plus effrayants de la Justice. Pour ce qui est de leur ignorance, elle passe tout ce qu’on peut imaginer. Ils en sont à ne pouvoir former une idée générale et à vivre exclusivement sur des lieux communs séculaires qu’ils lèguent à leurs enfants comme des nouveautés. Des ténèbres sur des sépulcres.»

Belluaires et porchers. In Essais et pamphlets. Léon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017) p434

270 : Ne point condamner tout seul ce qui plaît à plusieurs

«Car il faut qu'il y ait quelque chose de bon, puisque tant de gens en sont contents ; et bien que cela ne s'explique point, on ne laisse pas d'en jouir. La singularité est toujours odieuse, et lorsqu'elle est mal fondée, elle est ridicule. Elle décriera plutôt la personne que l'objet, et par conséquent, on restera seul avec son mauvais goût. Que celui qui ne sait pas discerner le bon, cache son peu d'esprit, et ne se mêle pas de condamner à la volée ; car le mauvais goût naît ordinairement de l'ignorance. Ce que tout le monde dit est, ou veut être.»

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)
«Mon esprit, occupé de certains sujets qu'il s'était donnés et dont il n'était pas aisé de se défaire en les épuisant, se trouvait s'être construit des cercles infernaux ; il repassait indéfiniment par les mêmes états de lumière et de ténèbres, de puissance et d'impuissances complémentaires.»

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)

mardi 10 décembre 2019

PBF 2019.30P : Anne Cayssac en Irlande... ou en Asie



Mercredi 11 décembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque autour d'un entretien de Paul Léautaud par Robert Mallet (1950-1951). Il parle d'Appolinaire, Romain Rolland, la guerre de 1914, du Fléau, de son antipathie de la mer...
Liste de lecture 2019.30P : Anne Cayssac en Irlande... ou en Asie

1) Dolca acqua (Delirium)
2) Adagio tiré des trios sur des mélodies populaires irlandaises (Franck Martin) par le Schweizer klaviertrio
3) On va tous crever (Morice Benin) 
4) Josy (Henri Tachan) 
5) Chinese rocks (Johnny Thunders and the Heartbreakers) 
6) The Legend of mother swan (The Hu)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-petite-boutique-fantasque-anne-cayssac-en-irlande-ou-en-asie/

Allons-y gaiement et sans mollir !

image : Willy Ronis, Marché au Luberon

dimanche 8 décembre 2019

«Elle ne les écoutait plus. Elle s'écoutait... Quelque chose d'encore jamais éprouvé...la sensation d'être arrivée à la limite de sa vie. Non pas qu'elle se sentît mourir, mais au-delà de cette limite tout ne pouvait être que répétition. Courir après les mêmes choses, avoir les mêmes difficultés, espérer comme avant, et comme avant rester au même point. Bête comme un automate, dirait Christo. On tire un trait, total futur, conclusion : ce n'était pas possible de remettre ça, de continuer... Il n'y avait plus qu'à attendre comme chez le dentiste. On y passerait sur la chaise, c'est certain. Il n'y avait même rien de plus absolument certain.»

L'Âme. Elsa Triolet. Gallimard (1963)

Visionnage parisien en salle (17) : Gloria mundi à l'Escurial

Gloria mundi. Robert Guédiguian (2019)

samedi 7 décembre 2019

Cartel exposition Miró 2019

Peint dans l'atelier de la rue Blomet à un moment où Miró essaie de capter les hallucinations que la faim lui provoque, le carnaval d'Arlequin résume admirablement l'inventivité dont fait preuve l'artiste en 1924. Sur sa toile, Miró déploie des éléments qui vont faire partie de son vocabulaire : l'échelle -"celle de la fuite, de l'évasion, mais aussi de l'élévation", les insectes qui l'ayant toujours beaucoup intéressé, la sphère "représentation du globe terrestre", le chat qui ne quitte jamais l'atelier et le triangle noir, symbole de la Tour Eiffel.
«La nuit se fit comme un navire où Dieu renferme les homme sans capitaine.»

Citadelle. Antoine de Saint-Éxupéry. Gallimard (1959)
«Il n'y a rien de plus faux que cette opinion reçue aujourd'hui comme un article de foi que la psychanalyse a enrichi le roman, et que, grâce à Freud, il n'a cessé d'approfondir. Ce matin encore, mon jeune confrère Guy Dumur le répète après tant d'autres : "La psychanalyse a ouvert des portes nouvelles et permis des éclairages nouveaux qui ont agrandi le champ de la connaissance." Cela est vrai dans une certaine mesure et d'une certaine manière. Cela peut paraître évident, mais non au lecteur de Guerre et pax que je suis.»

D'un bloc-notes à l'autre. François Mauriac. Bartillat (2004) 

vendredi 6 décembre 2019

«Je veux, dit-il [Maurice Barrès], que l’on me considère comme un maître ou rien.
Mon choix est fait, je m’arrête volontiers à la seconde considération. En tant que rien, je ne lui marchanderai pas la louange. Il est difficile d’être rien du tout avec plus de perfection ou de profondeur, et de débobiner le néant avec plus de verve de pétulance.»

Belluaires et porchers. In Essais et pamphlets. Léon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017)

mardi 26 novembre 2019

Visionnage domestique parisien (27)

Le château des Carpathes. Oldrich Lipsky (1981)

Visionnage domestique parisien (26)

Les Vierges. Jean-Pierre Mocky (1962)
«Dans la rue familière, les voitures étaient énormes et assourdissantes, les lumières éclataient comme des salves d'artillerie, la tête du cheval doré au-dessus de la boucherie chevaline hennissait dans le ciel, se multipliait, quadrige emmenant derrière lui tout ce carrelage blanc, le marbre et les garçons bouchers aux tabliers ensanglantés.»

L'Âme. Elsa Triolet. Gallimard (1963)
«Pierrot poursuivait sa route et ne pensait à rien, ce à quoi il parvenait avec assez de facilité, même sans le vouloir ; c'est ainsi qu'il arriva jusque sur le quai.»

Pierrot mon ami. Raymond Queneau. Gallimard (1945)

Portrait de Félix Fénéon

«On le sait, durant toute sa vie Félix Fénéon cultiva l'effacement. Lui qui traversa en dandy le monde des arts, qui fut le témoin attentif des différences révolutions picturales et qui fut en relation avec tout ce qui compta dans le monde des arts, s'ingénia à ne laisser aucun témoignage. Nous en sommes réduits à reconstruire l'histoire d'une découverte, une histoire en pointillé reposant le plus souvent sur des hypothèses.»

Les Arts lointains. Philippe Peltier. In Félix Fénéon : critique, collectionneur, anarchiste. Musée d'Orsay (2019)

Visionnage domestique parisien (25)

La Marseillaise. Jean Renoir (1938)

Visionnage domestique parisien (24)

Le charme discret de la bourgeoisie. Luis Buñuel (1972)

mercredi 20 novembre 2019

«Et puis, je ne sais ni comment, ni quand ça s'est fait, mais il n'y avait plus de courant. Il n'y avait plus rien entre le monde et moi. Je me sens une ombre parmi les êtres vivants. Pas encore un revenant, une ombre. Je peux déjà regarder les gens, sans qu'ils me voient les regarder. Mais avant de revenir il faut partir, moi je ne suis qu'en partance, je vais partir, je pars.»

Mille regrets. Elsa Triolet. Denoël (1942)

mardi 19 novembre 2019

PBF 2019.27 P : : Vladimir Jankélévitch, La musique et l'ineffable (seconde partie)



Mercredi 20 novembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque. Cette émission est la suite du projet ambitieux de lecture et d'illustration d'extrait de La musique et l'ineffable de Vladimir Jankélévitch. Aujourd'hui nous pourrons écouter le chapitre 4, L'inexpressif et l'objectivité.

llustrations musicales PBF 2019.27P

1) Valse noble et sentimentale n°1 : modéré, très franc (Maurice Ravel) Jean Efflam Bavouzet, piano
2) Le marché de Limoges extrait des Tableaux d’une exposition (Modest Moussorsky) David Kadouch, piano
3) Chant du rossignol (Igor Stravinsky) The Cleveland orchestra, direction Pierre Boulez
4) Rossignol mon mignon, extrait de deux poèmes de Ronsard (Albert Roussel) Orchestre philharmonique de Luxembourg, direction Jean-Yves Ossonce
5) Ballet des poussins dans leur coque extrait des Tableaux d’une exposition (Modest Moussorsky) David Kadouch, piano
6) L’alouette calandrelle extrait du 5e livre du Catalogue d’oiseaux (Olivier Messiaen) Hakon Austbo, piano
7) Forêt (Viteslav Novak) Patrick Hemmerlé, piano
8) Klänge der Nacht, extrait de Im Freien (Bela Bartok) David Kadouch, piano
9) Melas delat podliva mne extrait de La petite renarde rusée, Libuse Marova, Gertrude Jahn, Ivana Mixova, Wiener philarmoniker, direction Charles Mackeras
10) Musique d’insectes de rainettes, etc extrait de L’enfant et les sortilèges (Maurice Ravel) London Symphony orchestra direction André Prévin
11) Le bruissement de la mer, la nuit (Gabriel Dupont) extrait de La maison dans les dunes. Stéphane Lemelin, piano

12) Klänge der Nacht, extrait de Im Freien (Bela Bartok) David Kadouch, piano (2ème extrait)
13) Saint François d’Assise, la prédication aux oiseaux. Pierre-Laurent Aimard, piano
14) Rondes de printemps extrait des Images pour orchestre. (Claude Debussy) Singapore Symphony orchestra, direction Lan Shui
15) Les jeux d'eau à la villa d'Este (Franz Liszt); Pierre-Laurent Aimard, piano
16) La Mer, 3ème mouvement : Dialogue du vent et de la mer (Claude Debussy) Lucerne festival orchestra, Claudio Abbado, direction (2 extraits)
17) Sirènes extrait de Nocturnes (Claude Debussy) Les Siècles, direction François-Xavier Roth
18) Journal d’une mouche, extrait de Mikrokosmos (Bela Bartok) Gyorgy Sandor, piano
19) Brouillard, prélude du 2ème livre (Claude Debussy) Jean Efflam Bavouzet, piano
20) 2ème Burlesque (Béla Bartok) Zoltan Kocsis, piano
21) "Fraülen, Fräulein, auf ein Wort !" Extrait de Jonny spielt auf (Ernst Krenek) Michel Kraus, Marita Posselt, Gewandhausorchester Leipzig, direction Lothar Zagrosek
22) "Ich will zu arbeiten versuchen" Extrait de Jonny spielt auf (Ernst Krenek) Heinz Kruse, Gewandhausorchester Leipzig, direction Lothar Zagrosek

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-petite-boutique-fantasque-jankelevitch-2/


Allons-y gaiement et sans mollir !

dimanche 17 novembre 2019

PBF 2019.29P : Le jour ne se levait toujours pas

Mercredi 13 novembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque.
Liste de lecture 2019.29P : Le jour ne se levait toujours pas
1) Voix synthétisé piétons, rue de Bussy + souffle du vent
2) Sympathy (Rare bird)
3) Continuo on B.A.C.H. (John Lord / Eberhard Schoener) 
4) Let it bleed (John Primer) 
5) Breaking in your heart (Tom Verlaine) 
6) La Gérontophile (Emeline Ayart / Manuel Peskine) 
7) 1er divertissement (Bodin de Boismortier) joué par le Clemencic consort
8) Mercredi 14 septembre, sorry for the delay (vs_price)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 

https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-petite-boutique-fantasque-le-jour-ne-se-levait-toujours-pas/


Allons-y gaiement et sans mollir !


image : Henri Cartier-Bresson, enfants jouant sue le mur de Berlin

mercredi 13 novembre 2019

Éblouissement des prémisses (47)

«-Vous comprenez, Madame, si j'étais restée sage, je serai encore bien tranquille chez moi, je tremperais encore la soupe à mon père. Mais j'ai fauté et j'ai fait moi-même mon malheur. Heureusement qu'il y des gens charitables pour le pauvre monde. C'est tout de même vrai qu'à Paris on peut toujours se débrouiller ; et comme j'ai été soulagée en arrivant ici ! Je croyais que je serais toute seule et qu'on me montrerait du doigt ; et j'ai vu qu'il y en avait beaucoup comme moi, des filles-mères ; même quelques-unes en sont fières. C'est à n'y rien comprendre...»

Madame 60 bis. Henriette Valet. L'Arbre vengeur (2019)

Visionnage parisien en salle (16) : Bleu Palebourg au Saint-André-des-Arts

Bleu Pâlebourg. Jean-Denis Bonan (2019)

lundi 11 novembre 2019

263 : Beaucoup de choses qui servent au plaisir ne se doivent pas posséder en propre

«L'on jouit davantage de ce qui est à autrui que de qui est à soi. Le premier jour est pour le maître, et tous les autres pour les étrangers. On jouit doublement de ce qui est aux autres, c'est-à-dire non seulement sans craindre de le perdre, mais encore avec le plaisir de la nouveauté. La privation fait trouver tout meilleur. L'eau de la fontaine d'autrui est aussi délicieuse que le nectar. Outre que la possession diminue le plaisir de la jouissance, elle augmente le chagrin, soit à prêter, soit à ne pas prêter ; elle ne sert qu'à conserver les choses pour autrui ; et d'ailleurs le nombre de mécontents est toujours plus grand que celui des gens reconnaissants.»

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)
« Un certain jour la vertu magique de la parole nous touche, et l'Univers du Verbe vous apparaît. Tous les mots prennent figure, et les choses changent leurs noms. Le dictionnaire le plus morne s'illumine et se fait une forêt d'idées, une présence confuse de toutes les œuvres possibles, de tous les beaux vers qui n'ont pas encore été faits, de toutes les résonances intellectuelles ou musicales encore inouïes ; et il n'est pas jusqu'à la sèche et maigre Grammaire, jusqu'à la perfide et fantasque Syntaxe qui ne paraissent tout à coup, impérieuses, mais séduisantes par leurs pièges mêmes, escortées de toutes les Parties du Discours, bien défendues par les féroces Participes, suivies dans l'ordre des préséances par l'immense armées des Propositions, les Principales, les Subordonnées, les capricieuses Complétives, les Circonstancielles, et les autres (s'il en est...) - cependant que fort loin, derrière le cortège qui défile en bougonnant en proférant une quantité d'exemples, se traîne un malheureux vieillard abandonné de tous, le très noble et infortuné : Imparfait du Subjonctif. »

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)

Sur Mystère de la Nativité, mis en vers, en quatre tableaux de Jean Richepin, Raoul Ponchon, Félix Rabbe et Amédée Pigeon

«J’allais là, je le déclare, supérieurement armé, treillissé, caparaçonné et même grillagé de scepticisme. Ma défiance est à peu près infinie de ces démarquages d’un passé brûlant de foi, au profit des ambitions marécageuses d’une esthétique de mécréant.
Je m’attendais à entendre et à contempler une de ces machines tout à fait bien que les dames peuvent applaudir sans éventail ni décrottoir et que le critique la moins débottées sait encourager du bout des doigts, sans convulsive trépidation de la caroncule.
Enfin, malgré le préalable certificat de l’ami très-sage qui m’avait embraqué dans cette galère, je me croyais à peu près certain d’avaler, trois heures durant, quelques sous pastiches des sublimes divertissements sacrés dont le moyen-Âge attisait son coeur en édulcorant sa misère, et cela conçu dans l’odieux esprit des restitutions archaïques où s’enlise depuis si longtemps la littérature française»

Belluaires et porchers. In Essais et pamphlets. Léon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017)
«Depuis qu'il avait vu Le Cabinet du docteur Caligari, Tuquedenne se payait le cinéma plusieurs fois par semaine. Il fréquentait assidûment le Ciné-Opéra qui se renommait comme salle d'art et d'avant-garde, et Parisiana qui projetait jusqu'à trois et quatre films comiques américains ; sur ce nombre, il en était toujours bien un, et c'est pour celui-là que Tuquedenne venait, un qui se passait sur une plage et que des Beauty Bathing girls animaient d'une grâce qu'on ne pouvait alors soupçonner de devenir un jour un peu désuète. Solitaire, mélancolique et candide, il contemplait s'ébattre sur les rivages de l'océan Pacifique ces incarnations du luxe et de la volupté. Et sans être chaste, il restait toujours vierge. Il aima des images et respecta des ombres.»

Les Derniers jours. Raymond Queneau. Gallimard (1963)

mercredi 6 novembre 2019

PBF 2019.25 : Vladimir Jankélévitch, La musique et l'ineffable (première partie)

Mercredi 6 novembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque. Cette émission en collaboration avec Guillaume, est la plus ambitieuse depuis bien des années. Elle porte sur La musique et l'ineffable de Vladimir Jankélévitch. Il s'agit d'une lecture de 3 chapitres de ce livre paru au Seuil en 1983, agrémentée des exemples musicaux suggérés par le texte. L'émission d'aujourd'hui comprend la lecture et les exemples de 2 chapitres. La diffusion de la deuxième partie de ce projet très excitant aura lieu dans 15 jours.


Liste de lecture 2019.25P 

llustrations musicales du chapitre 3 : Impressionnisme
1) Doux et improvisé, extrait de 12 notations pour piano. Pierre Boulez. David Frey, piano 
2) Vocalise. Albert Roussel Marie Devellereau soprano, Billy Eidi, piano 
3) Abschied, extrait des Scènes de la forêt. Christian Ihle Hadland , piano
4) Avec tambours et fifres extrait de Im Freien. Bela Bartok. David Kadouch, piano 
5) Cloches à travers le feuilles, Images 2ème livre. Claude Debussy. Jean-Efflam Bavouzet, piano
6) Vision fugitive n°18 Con una dolce lentezza. Serge Prokofiev Varduhi Yeritsyan piano 
7) Voiles, prélude du 1er livre. Claude Debussy. Jean-Efflam Bavouzet, piano 
8) Moderato du 4ème cahier des Musica-callada. Federico Mompou. Alessandro Deljavan, piano 

llustrations musicales du chapitre 5 : La divine inconsistance : Kitiège l’invisible
9) 2ème mouvement (allegretto vivace e semper scherzando) du quatuor N°7 opus 59 n° 1, "Razumovsky"; Quatuor Artemis
10 Adagio du 2ème quatuor avec piano. Gabriel Fauré. Quatuor Domus
11) Au bord de l’eau Gabriel Fauré Véronique Gens soprano, Roger Vignoles piano
12) Prélude de La légende de la ville invisible de Kitiège. Rimsky-Korsakov. Orchestre de Saint-Petersbourg, direction Valery Gegiev
13) 3ème gymnopédie. Erik Satie. Pascal Rogé, piano
14) Pas de deux (Apollon et Terpsichore) tiré d’Apollon. Igor Stravinsky. City of Birmingham symphony orchestra, direction Simon Rattle
15) Une chambre au château-La mort de Mélisande, extrait des suites de concert de Pelléas et Mélisande d’Erich Leinsdorf d’après Claude Debussy


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 

https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/191106-pbf-jankelevich-partie-1/

Allons-y gaiement et sans mollir !

mardi 5 novembre 2019

Les voyants modernes n'ont plus de Seigneur à consulter. Ils n'en ont aucun besoin. Il leur est interdit, d'ailleurs, de regarder en haut, la Révélation démocratique ne le permettant pas. Il doit suffire d'interroger l'Opinion. Ils regardent donc en bas, fixant leur attention sur le point où les ténèbres sont les plus denses.»

Essais et pamphlets : Dans les ténèbresLéon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017)

PBF 2019.28 : Pinel et l'Évadé d'Alcatraz

Mercredi 30 octobre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque avec une épine dorsale belge, une image belge, un enregistrement au café Belge et un chanteur belge (Art Sullivan)

Liste de lecture 2019.28P : Pinel et l'Évadé d'Alcatraz

1) Mongolian winds (1ère partie) (Quatuor Molinari)
2) Naissance de Kijé (Serge Prokofiev)
3) Fire (Hiromi et Edmar Castaneda)
4) Love sick blues (Evadé d'Alcatraz) 
enregistré en direct au café Belge (Toulouse) en 1985
5) Improvisation au téremin (Macoto Kikuchi)
6) Adieu soit heureuse (Art Sullivan)
7) Sermon (Lubos Fiser)
+ Chronique de l'univers, Place Pinel : Faire l'amour Place Pinel deuxième partie par Marius Pinel
Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/191030-pbf-kije-et-pinel-a-alcatraz/

Allons-y gaiement et sans mollir !

Photographie de Florence Sally Horner (s. d.)

jeudi 24 octobre 2019

PBF 2019.26 : Si le vent te fait peur ?

Mercredi 23 octobre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque avec une once d'actualité additionnée de morceaux plus anciens...


Liste de lecture 2019.26P : Si le vent te fait peur ? 

1) Dirty Sanchez (Iggy Pop) 
2) The hero with a thousand faces (Yaron Herman)
3) Ta cigarette après l'amour (Charles Dumont)
4) Geist und seele wird werwirret (Jean-Sébastien Bach
extrait de la cantate Bwv35
Le Banquet céleste / Damien Guillon
5) Animal magic (Peter Gabriel)
6) What is it ? (Derek Bailey)
7) Blue moon (Hugo Diaz)

Allons-y gaiement et sans mollir !


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :  

https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-petite-boutique-fantasque-si-le-vent-te-fait-peur/?fbclid=IwAR3jj87pPWh_OinFT9K_Xy5NFvQ3zekIFfgR7cuBLH-TliC6cNCQ6Jf8tc8


Photogramme du film d'Emile Degelin, Si le vent te fait peur ?

lundi 21 octobre 2019

Visionnage domestique parisien (21)

Le Thème. Gleb Panfilov. Potemkine (1970)
«"Mon Dieu ! Mon Dieu ! Combien me semble abject, plat, fatigant, improfitable, tout l'ordinaire. de cette vie." Ce cri de Shakespeare dans Hamlet (et nous sentons bien que c'est de Shakespeare lui-même et non de son personnage qu'il vient jusqu'à nous pour se confondre avec ce que nous ressentons nous-mêmes), ce cri a été poussé dans un temps où l'ordinaire de la vie était limité au royaume étroit dans lequel se mouvait un esprit. Notre ordinaire à nous, notre quotidien comporte tous les crimes de la veille à tous les endroits de la planète, et trop souvent, grâce à la télévision, à la radio, toute la vulgarité et toute la niaiserie d'une époque. Ce temps où nous vivons se ramène à une suite ininterrompue d'attentats contre la personne humaine, entrelardée de chansons idiotes.»

D'un bloc-notes à l'autre. François Mauriac. Bartillat (2004)
«La Révolution est un acte d'autorité de quelques uns contre quelques uns.»

Les Cloches de Bâle. Louis Aragon. Denoël (1934)

samedi 19 octobre 2019

Éblouissement des prémisses (46)

«Je racontai le rudiment d'un conte dans lequel la défaillance du langage était la source de l'action. Ce motif me paraissait le destiner, mieux que toute autre légende, à la musique. Les musiciens, comme les enfants, comme les écrivains, sont les habitants de ce défaut. Les enfants séjournent durant au moins sept années dans cette défaillance que le mot même d'enfance signifie. Les musiciens cherchent à s'en libérer dans le chant. Les écrivains s'y fixent à jamais dans l'épouvante.»

Le Nom sur le bout de la langue. Pascal Quignard. POL (1993)

mercredi 16 octobre 2019

PBF 2019.24 : Récipiendaire au pourrissoir des désespérés

Mercredi 14 octobre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque autour de la guerre franco-prussienne de 1870 avec la lecture d'une nouvelle de Léon Bloy tirés de Sueurs de sang (1893)


Liste de lecture 2019.24P : Récipiendaire au pourrissoir des désespérés 
1) Lorsque tu me liras (Léo Ferré)
2) Suicide (Suzi Quatro)
3) Improvisation with teremin (Adam Matta)
4) Prière silencieuse (Ernest Bloch)
tiré de Service sacré
interprété par le London Symphony Orchestra sous la direction du compositeur
+ Messe des Petits-Crevés de Léon Bloy

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/petite-boutique-fantasque-recipiendaire-au-pourrissoir/


Allons-y gaiement et sans mollir ! 

Photogramme du film de Theodor Dreyer, Ordet

lundi 14 octobre 2019

«L'inspiration ça n'existe pas d'ailleurs, je ne connais que le travail ; et après, brusquement, si on a bien travaillé, apparaît quelque chose, mais tard, très tard, quinze jours avant la première, apparaît ou pas d'ailleurs, quelque chose qui brusquement est le résultat du travail et de la maturation. Mais au départ, il ne faut pas essayer de trouver le résultat tout de suite. S'il doit arriver, il arrivera, il sera la somme du travail de tout le monde et de l'imprégnation de tout le monde qui fait que brusquement, on découvre des choses et on voit naître. Le seul intérêt du théâtre, c'est ça au fond : voir naître au dernier moment un spectacle qui n'est pas tout à fait celui auquel on avait pensé, mais qui est magnifié par les acteurs ou les chanteurs.»

Entretien avec Laure Adler, septembre 2013. Patrice Chéreau

samedi 12 octobre 2019

Projet poubelle (31)

«Daisy s'était retirée dans la chambre réservée à l'oncle Lointain. Elle cherchait à retrouver son calme, en classant les souvenirs du maréchal Mousquet. La tyrannie exercée par son père, l'interdiction d'aller chez les Conti, poussaient au blanc la rage de Daisy. elle valait des larmes de colère aux yeux. Petite et brune, fort bien faite, miniature humaine délicieuse et délicate, Daisy était irascible comme une vipère. La frayeur que son père lui inspirait venait de fort loin, remontant à des brimades physiques, à des séances de cabinet noir, à des pensums dosés avec une grande science de l'ennui...
Les idées de M. de Maubrun sur l'éducation des filles demeuraient plutôt sommaires ; il était naturellement tyrannique, et Daisy naturellement rétive à toute espèce de joug. Le petit bout de femme avait ainsi grandi dans une ambiance complexe de révoltait d'admiration; Elle ne mettait rien au monde au-dessus de son père. aucun homme ne lui paraissait digne d'elle, ni de lui, elle avait refusé deux ou trois beaux partis, quatre ou cinq beaux garçons, et l'on se demandait pourquoi, à vingt-cinq ans révolus, elle n'était pas encore mariée.»

Les Aristocrates. Michel de Saint-Pierre. Éditions de la Table ronde (1954)

Visionnage domestique parisien (20)

Aimer, boire et chanter. Alain Resnais (2013)

Éblouissement des prémisses (45)

«Ma foi en la valeur de l'argent était encore quelque chose de sain, comme chez les gens de la campagne. Elle trouvait sa source dans le bon sens populaire, n'était pas encore pervertie par l'esprit du temps. À coup sûr, ce n'était pas une vision cérébrale des choses, mais au contraire, une approche bien terre à terre.»

Un petit oui et un grand non : sa vie racontée par lui-même. George Grosz. Éditions Jacqueline Chambon (1990)

223 : N'être pas trop singulier, ni par affection, ni par inadvertance

«Quelques gens se font remarquer par leur singularité, c'est à dire par des actions de folie, qui sont plutôt des défauts que des différences ; et comme quelques-uns sont connus de tout le monde, à cause qu'ils ont quelque chose de très laid au visage, ceux-ci le sont par je ne sais quel excès qui paraît dans leur contenance. Il ne sert de rien de se singulariser, sinon à se faire passer pour un original impertinent ; ce qui provoque alternativement la moquerie des uns et la mauvaise humeur des autres.» 

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)

jeudi 10 octobre 2019

Visionnage parisien en salle (15) : Ne croyez surtout pas que je hurle au Reflet Médicis

Ne croyez surtout pas que je hurle. Franck Beauvois (2019)
«Notre Second Corps est celui que nous voient les autres, et qui nous est plus ou moins offert par le miroir et les portraits. Il est celui qui a une forme et que saisissent les arts ; celui sur lequel les étoffes, les parures, les armures s'ajustent. Il est celui qui voit l'Amour ou qu'il veut voir, anxieux d'y toucher. Il ignore la douleur dont il ne fait qu'une grimace.
C'est ce Corps même qui fut si cher à Narcisse, mais qui désespère bien des gens, et qui les attriste et assombrit presque tous, le temps venu, quand il nous faut bien consentir que ce vieil être dans la glace a des rapports terriblement étroits, quoique incompréhensibles, avec ce qui le regarde et ne l'accepte pas. On ne se consent pas d'être cette ruine... »

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)


mardi 1 octobre 2019

«On ne veut pas comprendre que la douleur est nécessaire. Ceux qui disent que la douleur est utile n'y comprennent rien. L'utilité suppose toujours quelque chose d'adjectif et de contingent et la douleur nécessaire. Elle est l'axe vertébral, l'essence même de la vie morale. L'amour se reconnaît à ce signe et quand ce signe lui manque, l'amour n'est qu'une prostitution de la force ou de la beauté. Je dis que quelqu'un m'aime, lorsque, ce quelqu'un accepte de souffrir par moi et pour moi. Autrement ce quelqu'un qui prétend m'aimer n'est qu'un usurier sentimental qui veut installer son vil négoce dans mon coeur.»

Essais et pamphlets : Dans les ténèbres.  Léon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017) 
«Il est des temps où l'on ne doit dépenser le mépris qu'avec économie, à cause du grand nombre des nécessiteux.»

Mémoires d'outre-tombe. François-René Chateaubriand. Librairie générale française (1982)

Visionnage domestique parisien (19) : souvenir d'une première visionnaire toulousain

Peggy Sue got married. Francis Ford Coppola (1986)

Visionnage parisien en salle (14) : Portrait de la jeune fille en feu à l'Escurial

Portrait de la jeune fille en feu. Céline Sciamma (2019)

L'amour est une donnée à priori : Ni Héloïse ni Marianne n'ont besoin d'en parler. Contrairement au XVIIIe siècle qui adorait en faire un sujet de conversation prioritaire. Elles ne parlent que de la fin de l'amour par la métaphore d'Orphie et d'Eurydice. Vivre avec le souvenir de l'amour plutôt qu'avec l'amour lui-même.
Héloïse ou la lente montée du sourire sur les lèvres.
Hiératisme des poses et des peintures. Héloïse a une carapace que seule Marianne arrive à dépasser. Cette défense très visible dans le côté posé, dur de son visage. Il ne vit que par le sourire. Sans lui, le visage est marmoréen.
Qu'a appris au couvent Héloïse à part l'amour de la musique ?
Marianne est-elle initiatrice ou se sont-elles trouvées à égalité dans l'amour ?
Y-a-t-il un coup de foudre entre elles ?
Héloïse aime-t-elle en premier ?
Beau dialogue sur la première fois où Héloïse a eu envie d'embrasser Marianne.
La mer comme protagoniste, les vagues de l'océan comme représentation de la passion amoureuse, cheveux dans le vent, préromantisme à la Chateaubriand (?)
Dune du Nord (?) clin d'oeil à Bruno Dumont (?)
Bouillotte de noyaux de cerises comme bouillotte.
Ne pas savoir si on sait nager comme on ne sait pas si tu sais aimer...

PBF 2019.23 : Sempiternel, universel, Pinel

Mercredi 2 octobre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque avec la lecture d'un extrait de la vie trépidante de Pagu, Patricia Galvao (1910-1962), romancière, poétesse, militante communiste brésilienne tiré de son autobiographie Matérialisme et zones érogènes : autobiographie précoce, paru au Temps des cerises.
Liste de lecture 2019.23P : Sempiternel, universel, Pinel

1) L'Amazone (François Couperin) joué par Scott Ross
2) Truffaut tcha tcha tcha (Jean Constantin)
3) Ode à la contraception (Giédré)
4) Clara (Jarvis Cocker / Chilly Gonzales)
5) Pavilions of sun (Beltane)
6) Improvisation pour voix et teremin (Carolina Eyck)
+ Chronique de l'univers de Marius Pinel : Faire l'amour Place Pinel
+ Extrait de Matérialisme et zones érogènes : autobiographie précoce, lu par Juliette

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF http://radioradiopodcast.net/.../LA_PETITE.../podcasts.php

Allons-y gaiement et sans mollir ! 

Photogramme du film de Guy Maddin, Archangel

mercredi 25 septembre 2019

PBF 2019.22P : Damp Renart, le goupil

Mercredi 25 septembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque avec la lecture d'extraits du roman de Renart, livre universel s'il en est, au moins pour ceux de langue française. La version choisie est médiane entre la volonté de restitution totale du français du Moyen-âge et la traduction en français moderne.
Liste de lecture 2019.22P : Damp Renart, le goupil

1) Bonjour Madame (Pussy warmers)
2) Jesahel (Delirium)
3) Les Punaises (Anne Sylvestre)
4) 1er mouvement moderato cantabile de la sonate K77 (Domenico Scarlatti)
transcrit pour mandoline par Anna Schivazappa
et joué par Pizzicar galante
5) La Quarantaine (Philippe Clay)
6) Personality crisis (Nex York dolls)
+ Extraits du Roman de Renart (version de Paulin Paris, 1861), Renart prêtre, Renart et les harengs, Renart et les bacons lus par Juliette

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF http://radioradiopodcast.net/.../LA_PETITE.../podcasts.php

Allons-y gaiement et sans mollir !

Extrait du tableau d'André Derain, la Chasse (Centre Georges Pompidou)


dimanche 22 septembre 2019

Opéra en chambre (1)

Lulu. Alban Berg. Glyndebourne Festival Opera (1996)
Christine Schäfer dans le rôle-titre


Visionnage domestique parisien (19)

Pas de gué dans le feu. Gleb Panfilov. (1967)
«Les peintres de premiers âges s'enfoncèrent dans les entrailles de la terre pour y tracer les cartes du ciel dont ils ne cessaient de rêver.»

Jean-Paul Marcheschi. In l'Alphabet des astres. Catalogue de l'exposition au Musée Paul-Dupuy (2018)
«Elle ajouta qu'elle ne voulait pas revoir son père parce que "ça ne sert à rien ; mieux vaut vivre avec les souvenirs !"»

Pierre-Auguste Renoir, mon père. Jean Renoir. Gallimard (1981)
«Étrange nuit, étrange nuit. Impossible de rien comprendre à ce splendide paysage sans lune où les sapins font des gestes de sorciers dans la brise chaude encore du jour.»

Les Cloches de Bâle. Louis Aragon. Denoël (1934)
«Ce ne sont pas mes ennemis qui me font peur. On est assuré de ne pas décevoir ses ennemis.»

D'un bloc-notes à l'autre. François Mauriac. Bartillat (2004)

mercredi 18 septembre 2019

Visionnage parisien en salle (13) : Jeanne de Bruno Dumont à l'Escurial

Jeanne. Bruno Dumont (2019)

Le regard sombre de Lise Leplat Prudhomme devant ses juges impressionne durablement notre mémoire...

Visionnage domestique parisien (18)

Brancaleone s'en va-t-aux croisades. Mario Monicelli. ESC éditions (1969)

Visionnage parisien en salle (12) : Liberté d'Albert Serra au 7 Parnassiens

LibertéAlbert Serra (2019)
1774. Une poignée de débauchés chassés de la cour de Louis XVI se réfugient en Prusse. Ils recherchent le soutien du duc de Walchen (Helmut Berger), tout autant pour poursuivre une entreprise de subversion radicale et le rêve d’un changement de monde que pour échapper aux persécutions. Ils sont rejoints par des jeunes femmes, novices d’un couvent qui, le temps de quelques heures, au cœur de la forêt, vont se prêter aux jeux érotiques de ces libertins en quête d’une jouissance atteinte par diverses expériences sensuelles. Ces aristocrates déclassés par leurs mœurs ne voient-ils pas, dans l’audace sexuelle de leurs compagnes, la promesse d’une libération d’ordre politique ? « Aujourd’hui ce ne sont pas les débauchés qui pourraient faire la révolution, mais ce sont bien ces femmes-là, obstinées, dures et qui connaissent le prix à payer pour que le monde puisse changer », entend-on énoncer.
D'après le Monde par Jean-François Rauger (4 septembre 2019)


Mais mon Dieu que la chair semble triste sans péché !