lundi 30 novembre 2020

Projet de couverture pour Polymères et concatémères


 

Visionnage domestique parisien (63)

 

Domicile conjugal. François Truffaut (1970)

PBF 2020.27 : J'ai toujours eu peur de la vie



Mercredi 2 décembre 2020 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque avec comme titre : J'AI TOUJOURS EU PEUR DE LA VIE. Le fil conducteur comme pour les deux émissions précédentes est un long morceau musical, une improvisation sur No Quarter de Led Zeppelin dont l'atmosphère réflexive me paraît en phase avec la situation actuelle. Il s'agit de la troisième émission du deuxième confinement réalisée à la maison sur Garageband et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud. 

Programmation musicale :
1) Les Berceaux (Gabriel Fauré) par Laurent Naouri et Frédéric Loiseau
2) Infant eyes (Wayne Shorter)
3) No quarter (Led Zeppelin) Earls count, Londres 1975
4) Three coins in the fountain (Andy McKay and the Metaphors)
5) Tasnif morgue Khoskan (Mohammadeza Shajarian)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/pbf-202027-jai-toujours-eu-peur-de-la-vie/

dimanche 29 novembre 2020

«Ce qui est à portée lasse. Les plaies premiers élus dégoûtent en devenant réguliers et maniaques. Les parties du corps dédaignées réclament un regard que l’accoutumance des gestes et l’enracinement de la gêne ont peu à peu interdit. Une rêverie exagérée en naît et s’impatiente. On tombe dans une nostalgie vaine à l’endroit des réjouissances refusées. On éprouve une incoercible honte à faire état d’envies qu’on avait mises de côté avec réprobation autrefois. On est mécontent de la vie qu’on s’est faite, qu’on s’est mal faite. On tombe dans une sensualité de pulsent plus frustre dans les faits et de plus en plus imaginaire tant elle vient obséder en silence et en secret. Un corps qui n’est pas là vient protéger le désir, commande son accroissement, accompagne sa fin, survit à son épanchement. On s’endort dans son rêve.» 

L’occupation américaine. Pascal Quignard. Éditions du Seuil (1994)

samedi 28 novembre 2020

 «Mon Dieu ! se disait-il à lui-même, comme c'était singulier. Comme c'est atroce. C'est comme si j'étais guéri de l'amour. Plus rien ne se passionnera moi. Plus rien ne me bouleversera. Je sens que la souffrance en moi n'est plus près de me faire pousser un cri. J'ai l'impression que plus jamais je ne rencontrerai le don à l'état pur, l'émerveillement épouvanté quand on débouche du sexe d'une femme dans le premier instant de l'enfance. Je n'ai plus devant moi que le bonheur et le beauté. Comme c'est triste ! Plus jamais je n'aurai devant moi les quelques centimètres carrés du premier visage qu'on découvre.»

Les escaliers de Chambord. Pascal Quignard. Gallimard (1989)

Véritable périple flasque (pour un chien) : documentation 3

 «[...] il n'est pas d'oeuvre de Satie qui ne cherche à engendrer une illusion auditive : illusion de la répétition, illusion de la citation, illusion du faux et du vrai, illusion du figuratisme, illusion de la parole, illusion du geste ou du regard, illusion de la musique "peinte", illusion du hors-temps et de l'éternité.»

Erik Satie. Jean-Pierre Armengaud. Fayard (2009)

Visionnage domestique parisien (62)

Y-a-t-il un Français dans la salle ? Jean-Pierre Mocky (1982) 


Dialogue d'un père et sa fille, de monsieur Réglisson avec sa fille Noëlle :

- Oh ma fille. Ma petite fille. Tu étais encore un bébé hier. Tu criais dans la nuit. Je me levais. Je te changeais. Je talcais ton petit derrière et tout ça pour préparer ton cul à ce vieux saligaud. Dis ma fille, tu l’as pas laissé frotter son ventre contre le tien ? Hein ? Tu comprends ? Ça offense la nature mais les filles ça ne les intéresse pas que leur Papa les aime. Elles préfèrent les autres, les voleurs du dehors prêts à venir les prendre dans leur nid comme les bohémiens qui pillaient les poulaillers quand j’étais petit. Tu sais je le tuerais si je savais que tu ne le pleurais pas. Dis moi pourtant ça ne manque pas de jeunes autour de toi. 
- Papa il a besoin de moi. Un jeune ça n’a besoin que de lui. 
-Et moi ? Et moi Noëlle ? Je n’ai pas besoin de toi ? Je n’ai pas besoin de toi Noëlle ?

lundi 23 novembre 2020

PBF 2020.26 : L'écraseur à l'Hispano




Mercredi 25 novembre 2020 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque avec comme titre : L'ECRASEUR A L'HISPANO. Le fil conducteur serait la première leçon des ténèbres de François Couperin  dont l'atmosphère réflexive me paraît en phase avec la situation actuelle. Il s'agit de la deuxième émission du deuxième confinement réalisée à la maison sur Garageband et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Parallels (Yes)
2) Elle était belle (Albert Marcoeur)
3) Counterfeit (Tal Wilkenfeld)
4) 1ère leçon des ténéèbres (François Couperin) par le Concerto vocale et René Jacobs
5) Hallelujah (Léonard Cohen)
6) Seasons in the sun (Terry Jacks)
7) Stationnary traveller (Camel)


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/pbf-202026-l%C3%A9craseur-%C3%A0-lhispano/

samedi 21 novembre 2020

59-Larmes continues

  «Quoi qu'il arrive désormais, la dernière étape de ma vie ne m'aura pas plus déçu que les autres. N'ayant jamais attendu de l'expérience qu'elle m'apportât la sagesse, je ne lui demande qu'un approfondissement de ma pitié, qu'elle creuse en moi assez avant pour que ne risque plus de se tarir la source des larmes.»

Les Grands cimetières sous la luneGeorges Bernanos. Le castor astral (2008)

jeudi 19 novembre 2020

 «Une part de cette beauté était dans les cheveux de Laurence, dans ses sourcils si enfantins, si minces, si doux -si soyeux plutôt que laineux- et si blonds. Dans la finesse de ses traits, la taille, la forme et la douceur de ses seins.»

Les escaliers de Chambord. Pascal Quignard. Gallimard (1989)

Hypocondrie : pour le grand R

 «Ce mal déploie tout particulièrement un souffle mélancolique autour du siège de l'âme, de sorte que le patient croit sentir en lui-même l'hallucination de presque toutes les maladies dont il entend seulement parler. Son sujet de conversation favori est son indisposition, il aime lire des livres médicaux, trouve partout son propre malheur. Pourtant en société sa bonne humeur revient insensiblement et dès lors il rit à plaisir, mange bien et a généralement l'apparence d'un homme en bonne santé.»

La vie sexuelle d'Emmanuel Kant. Jean-Baptiste Botul. Mille et une nuits (2000)

mercredi 18 novembre 2020

PBF 2020.25 : Deux artichauds de fer me regardent

Mercredi 18 novembre 2020 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque avec comme titre : DEUX ARTICHAUDS DE FER ME REGARDENT d'après un poème de De Chirico. Le fil conducteur pourrait être l'adagio du quintette à cordes de Franz Schubert qui me semblait dégager une atmosphère en phase avec la situation actuelle. Il s'agit de la première émission du deuxième confinement réalisée à la maison sur Garageband et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud. 

Programmation musicale :
1) Oh toi l'amour (France Darnell)
2) Histoire de roses (Robert Lamoureux)
3) Anos de soledad (Gerry Mulligan / Astor Piazzola)
4) Adagio du quintette à cordes (Franz Schubert) par le Quatuor Bela et Noémi Boutin
5) Tes yeux pour pleurer (Dominique Gaumont)
6) Hello spaceboy (David Bowie)
7) La Marizza (Therion)
8) Mu Je Tta (Uz Isme Doma)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :https://www.mixcloud.com/.../pbf-202025-deux-artichauds.../


samedi 14 novembre 2020

 «[...] il advint à Ivan Andréevitch une aventure encore décrite nulle part. Il reçut sur la tête -en bonne voie de dégarniture, comme nous l'avons déjà dit- bien autre chose qu'une affichette. J'avoue que j(ai honte de dire ce qu'il reçût sur le crâne, parce que, réellement, il est un peu honteux de dire que le chef respectable et dénudé -car en partie privé de ses cheveux- de l'homme jaloux et excédé qu'était Ivan Andréevitch fut le terrain de chute d'un objet aussi peu moral, par exemple qu'un billet doux tout parfumé. Du moins l'infortuné Ivan Andréevitch, absolument impréparé à cette circonstance aussi scandaleuse qu'imprévue, en fut-il pris d'un soubresaut si fort qu'on pouvait croire qu'il avait attrapé sur son chef une souris, voire quelque autre bête sauvage.»

La Femme d'un autre et le mari sous le lit. Fédor Dostoïevski. Actes sud (1994)

 «Ne se suicide pas qui veut. Je pense que la mort n'attire qu'un certain nombre de prédestinés chez qui le réflexe de l'épouvante me paraît jouer à contre-sens, par une bizarrerie vaguement analogue à certaines aberrations sexuelles. Je n'éprouve pas plus la tentation du suicide que celle du doute.»

Les Grands cimetières sous la lune. Georges Bernanos. Le castor astral (2008)

vendredi 13 novembre 2020

Charmes de la relecture (9) pour Evolution ?

 «L'amour consiste en des images qui obsèdent l'esprit. S'ajoute à ces visions irrésistibles une conversation inépuisable qui s'adresse à un seul être auquel tout ce qu'on vit est dédié. Cet être peut être vivant ou mort. Son signalement est donné dans les rêves car dans les rêves ni la volonté ni l'intérêt ne règnent. Or, les rêves, ce sont des images. Je suis un homme que les images attaquent. Je fais des images qui sortent de la nuit. J'étais voué à un amour ancien dont la chair ne s'est pas épanouie dans la réalité mais dont la vision n'a plus été possible parce que l'usage en a été accordé à un plus bel échantillon. Il n'y a pas lieu d'épiloguer davantage.»

Terrasse à Rome. Pascal Quignard. Editions Gallimard (2000)

jeudi 12 novembre 2020

Visionnage de confinement : deuxième acte (18)

 Le Grand amour. Pierre Etaix (1969)

«Hélas ! le dernier privilège du pauvre était de ne pas savoir lire ! On l'en a privé avec les autres, il n'est plus analphabète, il n'est plus maintenant qu'ignorant.»

Les Grands cimetières sous la lune. Georges Bernanos. Le castor astral (2008)

lundi 9 novembre 2020

Réminiscence personnelle (45)

«Je me délecte à l'avance de me taire.
Qui ne rêverait d'un silence retrouvé ? 
Beaucoup tournent autour de ce but dans le trouver sur les plages ou dans les sommets.
Ils se regroupent instinctivement en croyant faire de l'exercice alors que leur âme cherche le silence. Et ils ont le vague sentiment d'avoir par leur bête pratique, raté quelque chose…
Aux retours, dans les bouchons, ils sont amers comme le réveillé qui ne se souvient plus de ce rêve qu'il savait délicieux.»

Jean-Christophe Tournier (2020)

samedi 7 novembre 2020

Résonances contemporaines (24)

«Malheureusement le public aime les horreurs, et lorsqu'on veut parler à son âme, il est préférable de ne pas donner le jardin des Supplices pour cadre à cet entretien, sous peine de voir naître peu à peu, dans les yeux rêveurs, tout autre chose qu'un sentiment d'indignation, ou même qu'un sentiment tout court... Retirez les mains de vos poches, mes enfants !»

Les Grands cimetières sous la lune. Georges Bernanos. Le castor astral (2008)

mardi 3 novembre 2020

Visionnage de confinement : deuxième acte (17)

 

Une nuit très morale. Karoly Makk (1977)

«Il y a dans tout homme une énorme capacité de résignation, l'homme est naturellement résigné. C'est d'ailleurs pourquoi il dure. Car vous pensez bien qu'autrement l'animal logicien n'aurait pu supporter d'être le jouet des choses. Voilà des millénaires que le dernier d'entre eux se serait brisé la tête contre les murs de sa caverne, en reniant son âme. Les saints ne se résignent pas, du moins au sens où l'entend le monde. S'ils souffrent en silence les injustices dont s'émeuvent les médiocres, c'est pour mieux retourner contre l'Injustice, contre son visage d'airain, toutes les forces de leur grande âme.»

Les grands cimetières sous la lune. Georges Bernanos. Le castor astral (2008) 

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (29)

 

«De même que l’organisation de la misère sociale a été rendue nécessaire  après 68 pour rendre à la marchandise son honneur perdu, de même la misère sexuelle est nécessaire au maintien de la tyrannie de la Jeune-Fille, de la monnaie vivante. Mais la misère qui se révèle là n'est plus rien de conjoncturel, c'est au contraire la misère essentielle de la "sexualité" qui apparaît enfin.»

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-Fille. Tiqqun. Mille et une nuit. (2001)