mercredi 26 septembre 2018

PBF 2018.29T : La Môme qui rit aux éclats

Mercredi 26 septembre à 19H sur Radio-Radio (Toulouse, 106.8 Mhz) ou sur http://62.210.215.26:8000/xstream, nouvelle émission toulousaine de la Petite Boutique Fantasque autour de la jeunesse et de ses films appelée : La Môme qui rit aux éclats (PBF 2018.29T)

Liste des morceaux diffusés :

1) When worlds collide (Neil Young)
2) Orly (Jacques Brel)
3) Trois pièces pour orchestre (Arnold Schoenberg) par l'Ensemble Intercontemporain dirigé par Pierre Boulez
4) Crest (Nusrath Fateh Ali Khan / Michaël Brook)
5) Olympus mons (Franck Dadure)
6)La Môme à boutons (Émile Doryphore et sa coopérative agricole)
7) A Night in summer long ago (Mark Knopfler)
8) Quand elle rit aux éclats (Vaya con dios)
9) Paris-chansons (Jacqueline Danno)
10) Guiding lights (Television)
11) Moonlight lady (Iggy Pop)

+ les bandes annonces de La Belle (1969) d'Ariunas Zebriunas dont est tiré l'image ci-dessous et La Reine d'un été (2018) de Joya Thome
Pour ceux qui auraient piscine indienne ou tout autre obligation, il y a possibilité de rattrapage avec les podcasts : :http://radioradiopodcast.net/…/LA_PETITE_BOUTI…/podcasts.php

lundi 17 septembre 2018

PBF 2018.28 P : Le stylophone d'Êrotas

Mercredi 19 septembre 2018 à 19H sur Radio-Radio, hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou surhttp://62.210.215.26:8000/xstream , nouvelle émission parisienne de la Petite Boutique Fantasque, une émission à mi-chemin entre Toulouse et Paris

Liste des morceaux diffusés :

1) Polaroïd (Génération H)
2) Stylophone (vs_price)
3) Ô Erotas (Angélique Ionatos)
4) Quel temps fait-il à Paris ? (Aimé Barelli)
5) Te souviens-tu de la Seine ? (Anne Sylvestre)
6) Gel (vs_price)
7) Art du son (Vienna art orchestra)
8) Katioucha / Otchi tchornye (Sirba octet)
9) Ragtime (Érik Satie) par Sébastien Llinares
10) Emploi du temps (Jacques Higelin)


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y aura possibilité de rattrapage avec les podcasts :http://radioradiopodcast.net/podcasts/LA_PETITE_BOUTIQUE_FANTASQUE/podcasts.php

dimanche 16 septembre 2018


«A Rodez et à Ivry , Artaud parsème cahiers et dessins de glossolalies, groupe de syllabes sans rapport avec le lexique et la grammaire des langues connues. D'une façon générale, Artaud les dispose ostensiblement sur la page du cahier et du dessin, ou selon une typographie particulière sur l'imprimé. Proférées à haute voix, elles constituent un cas de création verbale  oralisée dont certains enregistrements originaux restituent la performance. Cet usage manifestement poétique des glossolalies par Artaud s'ajoute à la stricte dimension délirante de leur production, étudiée par les psychiatres. Expression, ou plutôt expulsion, d'une force de subversion du langage par le corps, on songe encore à leur sujet à l'explosion sonore du théâtre de la Cruauté pensé par Artaud sur le modèle de "l'athlétisme affectif" de l'acteur sommé de travailler le souffle et la voix : "Le secret est d'exacerber ces appuis comme une musculature que l'on écorche. Le reste est achevé par des cris."»

Antonin Artaud. Guillaume Fau. Bibliothèque Nationale de France / Gallimard (2006) 

«BBC : Vous avez attaqué ce que vous appelez la peinture "rétinienne". Pouvez-vous définir cela ?

Marcel Duchamp : Oui naturellement. Depuis Courbet tout a été rétinien, c'est à dire que vous regardez un tableau pour ce que vous voyez ce qui parvient à votre rétine, vous comprenez ? Vous n'y ajoutez rien d'intellectuel, rien d'autre que le visuel n'est en jeu... je veux dire le côté visuel de la peinture. C'aurait été un anathème de dire : "Bon c'est une analyse psychanalytique de la peinture", c'aurait été absolument tabou à ce moment-là. Vous devez regarder et enregistrer ce que vos yeux vont voir ; c'est pourquoi j'appelle cela "rétinien". Depuis Courbet, tous les impressionnistes ont été rétiniens, tous les fauvistes ont été rétiniens, les cubistes ont été rétiniens. D'accord, les surréalistes ont un peu changé ça et Dada aussi en disant : "Pourquoi devrions-nous seulement nous intéresser au côté visuel de la peinture ? Il pourrait y avoir quelque chose d'autre..."»

Marcel Duchamp : l'art de l'ère de la reproduction mécanisée. Francis M. Naumann. Hazan (1999)

Éblouissement des prémisses (38)

«C'est dans ceux [les livres] des folkloristes russes qu'il découvre que les Ossètes parlent d'un peuple, appelé les Nartes, véritables projection mythique d'eux-mêmes, divisé en trois familles -les intelligents, les forts, les riches.»

Loki. Georges Dumézil. Flammarion (2010)

Projet Poubelle-bis (29)

«L'écriture est un incendie qui embrase un grand remue-ménage d'idées et qui fait flamboyer des associations d'images avant de les réduire en braises crépitantes et en cendres retombantes.»

L'Homme foudroyé. Blaise Cendrars. Éditions Denoël (1945)

Projet Poubelle-bis (28)

«Narcense et Potice suivent une femme. C'est là d'ailleurs la principale activité de Potice qui multiplie les conquêtes. Conformiste et bienveillant, il ne méprise pas ses semblables et s'en occupe le moins possible. Il a horreur des grands événements qui troublent ses agissements. Le jour d'aujourd'hui lui paraît aussi bon, ou meilleur, que le jour d'hier ; il ne sait pas au juste, il n'y songe guère. Mais il ne pleure pas après demain. Il collectionne les femmes.
Narcense, lui, est artiste ; ni peintre, ni poète, ni architecte, ni acteur, ni sculpteur, il joue de la musique, plus exactement du saxophone ; et cela dans les boîtes de nuit. En ce moment, il est d'ailleurs sur le pavé et cherche à gagner son pain à la force de ses capacités, mais il n'y parvient pas. Il commence à s'inquiéter. Ce jour-là, vers les quatre heures, il a rencontré son vieil ami Potice qui l'a entraîné derrière une femme qu'il a choisie au milieu de milliers d'autres ; il ne l'a vue que de dos ; le visage est incertain. Un risque. Cinq heures. Narcense et Potice sont très parisiens. Ils suivent les femmes à cinq heures.»

Le Chiendent. Raymond Queneau. Gallimard (1933)

Projet Poubelle-bis (27)

«Après avoir longuement hésité, il entra et se mêla aux mécaniciens.
Il paraissait si jeune que son uniforme lui donnait un air d'enfant de troupe. Mais ce qui rendait sa jeunesse incroyable, c'était un mince galon de sous-officier, sur la manche de sa petite vareuse bleue. Sa figure, fraîche, animale, bien faite, l'introduisait plus vite que n'importe quel certificat.»

Thomas l'imposteur : histoire. Jean Cocteau. Gallimard (1923)

La Dérive

«La dérive, par exemple, prend place au centre d'une tentative de bouleversement de l'usage de la ville. Les promenades aléatoires, d'où sont exclus la nécessité pratique et le conditionnement par l'habitude, doivent permettre de se libérer des sens de circulation imposés par le souci de rentabilité des déplacements. Il s'agit de reconquérir l'espace. Loin d'être une simple lubie artistique, ou un passe-temps pour désœuvrés, la dérive est à l'image de l'ensemble du projet de Guy Debord au sein de l'Internationale situationniste : elle est la fusion même du jeu et de la philosophie.»


Guy Debord : un art de la guerre. Bibliothèque Nationale de France / Gallimard (2013)

Éblouissement des prémisses (37)

«De ne se pas déclarer incontinent, c'est le moyen de tenir les esprits en suspens, surtout dans les choses importantes, qui font l'objet de l'attente universelle. Cela fait croire qu'il y a du mystère en tout, et le secret excite la vénération.»

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)

«Et contrairement au peintre bourgeois qui s'efforce de complaire au goût de la foule, le peintre prolétaire ne cesse de lutter contre la routine et entraîne la foule derrière lui.»

Marc Chagall in Chagal Lissitzky Malevitch, l'avant garde russe à Vitebsk, 1918-1922. Centre Georges Pompidou (2018)

Éblouissement des prémisses (36)

«Tout a commencé avec une idée qui me travaillait sans répit et que je voulais parvenir à exprimer sur scène. Il me semblait que la plupart des gens avaient accepté de se laisser traiter comme des chiens, renonçant à leur dignité d'homme pour se contenter d'une considération tiède d'eux-mêmes, prisonniers des clichés véhiculés par les modèles de la société de consommation. Ils se laissaient en fait mépriser par un modèle qui exerçait sur eux une  autorité pernicieuse, s'infiltrait dans l'inconscient comportemental et social. Ils se présentaient au monde, courbés, passifs, englués, dans une médiocrité croulante et confortable, qui les rassurait. Profondément ringards, enfants perdus des années glorieuses et trop accommodantes pour stimuler toute férocité de vie.»

Foie de morue et café au lait. Jérôme Deschamps. Presses de la Renaissance (2013)

Projet Poubelle-bis (26)

«Je n'ai pas de haine. J'ai de la compassion. Tout chez moi est ou bien adoration, passion, ou bien compassion, compréhension. Je hais rarement.»

Journal 1931-1934. Anaïs Nin. Le Livre de poche Biblio (1992)

Projet Poubelle-bis (25)

«Mais il ne renoncera pas à la lutte. Jamais il n'acceptera le silence. Un seul silence accepté serait un germe de mort, aussitôt développé, ramifié, étouffant. Qu'une seule pensée, qu'une seule image, soit volontairement séquestrée dans cette réserve inexpugnable des yeux, et c'en est fini. Seule Suzanne en a la clef, que d'une souveraine liberté, elle peut livrer ou non : la clef que sont les mots. Qu'elle dise quelques mots et cela suffira.»

Les reins et les coeurs. Paul-André Lesort. Éditions du Seuil (1964)

Sofian

«Gardien de musée, c'est le pire boulot que je n'ai jamais fait. Huit heures par jour assis à côté d'une vidéo de chien qui aboie. J'en rêvais la nuit. Ensuite j'ai fait serveur, ça c'était pas mal, surtout à cause des pourboires, mais le patron était un con, je ne suis pas resté. Ensuite je me suis flingué le dos en bossant pour une société de déménagement. C'est pas que je suis flemmard, c'est que j'ai pas la carrure. Mais le mieux de tout c'est quand je bossais pour l'hôpital, comme transporteur d'organes pour les transplantations. On me payait pour faire ce que j'aime le plus au monde, rouler vite, et c'était légal. Ils appellent ça "la conduite d'urgence". J'arrivais sur place, on chargeait, je mettais le gyrophare et en voiture Simone, pied au plancher.»

Sinon j'oublie. Clémentine Mélois. Bernard Grasset (2017)
«Si quelqu'un goûte véritablement tel poème, on le connaît à ceci qu'il en parle comme d'une affection personnelle, -si toutefois il en parle. J'ai connu des hommes si jaloux de ce qu'ils admiraient éperdument qu'ils souffraient mal que d'autres en fussent épris et même en eussent connaissance, estimant leur amour gâtée par le partage. Ils aimaient mieux cacher que répandre leur livres préférés, et les traitaient, (au détriment de la gloire générale des auteurs, et à l'avantage de leur culte), comme les sages maris d'Orient leurs épouses, qu'ils environnent de secret.»

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)
«Se présentant généralement comme des assemblages d'éléments disparates, elles affichent même un aspect souvent baroque qui invite à lire la métamorphose de l’œuvre de l'artiste à l'aune de la théorie de van Doesburg sur la transition du classique au moderne en passant par le baroque.»

Esthétique de la machine et leçons du machinisme. Pierre Brullé in Kupka, pionnier de l'abstraction, RMN (2018)
«L'individu dispose d'un petit nombre de moyens, chaque jour réduit, de résister à la pression de la masse, comme un sous-marin en plongée, à celle de l'eau.»

La France contre les robots. Georges Bernanos. Le Castor astral (2017)
«Aussi, une fois parvenus à "l'âge responsable", ces jeunes êtres, au lieu de la "raison objective" qu'ils devraient posséder dans le "centre  de gravité de leur essence", ne disposent-ils que de cet étrange ensemble d'impressions artificielles et même truquées, automatiquement perçues, et qui, tout en n'ayant rien de commun avec les localisations de leurs parties êtriques spiritualisées, acquièrent pourtant un lien avec les fonctionnements distincts de leur présence générale.
De la sorte, non seulement le processus général de leur existence s'écoule de manière automatique, mais presque tout le processus du fonctionnement de leur corps planétaire dépend bientôt uniquement d'impressions extérieures fortuites, elles-mêmes perçues de manière automatique.
Dans de très rares cas,certains de tes favoris, quand ils atteignent l'âge responsable, possèdent la vraie « raison pure », propre aux êtres tri-cérébraux responsables.»

Récits de Belzébuth à son petit-fils : critique objectivement impartiale de la vie des hommes. Georges Ivanovitch Gurdjieff. Stock + plus (1976)
«Ma tête n'est pas très solide ; elle est faite, comme celles des autres, pour recevoir sa vie entière cinq ou six informations, ainsi que cela se passait autrefois et depuis toujours. Mais voilà qu'elle est bombardée de milliers de messages, chaque jour et qu'elle ne s'y adapte pas. Elle est comme ces monuments, ces ruines arrêtées, qui se sont dressées pendant des siècles au milieu des terrains vagues, et qui, aujourd'hui, sont coincées entre divers assauts, fer, béton, asphalte, manifestations variées de la technique, tenailles de l'oubli (Colisée in tableau de Corot p. ex.)»

Ultima necat I : journal intime 1978-1985. Philippe Muray. Les Belles Lettres (2015)
«Après tout, la réunion devant la télévision succède à la veillée... Mais il me semble que l'imaginaire du Râmâyana comme celui  de notre Légende dorée, est orienté : ses valeurs sont les plus hautes de  valeurs  de l'Inde. C'est déjà moins vrai des mille et une nuits, malgré la référence constante à Allah. Ce ne serait plus vrai du tout de l'imaginaire actuel des masses occidentales.»

Antimémoires. André Malraux. Gallimard (1972)
«Et personne, bien entendu, pour rappeler d'entrée de jeu que le "harcèlement sexuel" (sexual harassment en version originale) était une notion venue toute crue des États-Unis, ce pays où il est préférable d'éviter, par exemple, de regarder une fille dans les yeux, si l'on ne veut pas être accusé d'exploiter vilainement ses intimes faiblesses. Il faut toujours se méfier des peuples qui n'ont pas eu leur Marivaux ou leur Sade...»

Désaccord parfait. Philippe Muray. Gallimard (2000)
«Seule compte la démarche. Car c'est elle qui dure et non le but qui n'est qu'illusion du voyageur quand il marche de crête en crête comme si le but atteint avait un sens.»

Citadelle. Antoine de Saint-Éxupery. Éditions Gallimard (1959)
«Il faut apprendre à souffrir, ce qu'on ne peut éviter. Notre vie est composée comme l'harmonie du monde, de choses contraires, aussi de divers tons doux et âpres, aigus et plats, mols et graves : le musicien qui n'en aimerait que les uns, que voudrait-il dire ? Il faut qu'il s'en sache servir en commun, et les mêler. Et nous aussi, les biens et les maux, qui sont consubstantiels à notre vie »

Les Essais : De l'expérience. Michel de Montaigne. Librairie Générale Française (2002)

lundi 10 septembre 2018

Les Petites amoureuses allemandes (2018)


Reine d'un été (Joya Thome)
Regard juste sur la pré-adolescence avec ses refus des mondes formatés...

jeudi 6 septembre 2018

PBF 2018.27 P : Les sabouleux volontaires


Mercredi 5 septembre 2018 à 19H sur Radio-Radio, hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou surhttp://62.210.215.26:8000/xstream , nouvelle émission parisienne de la Petite Boutique Fantasque 

Liste des morceaux diffusés :

1) L'amour anarchiste (Gaston Couté / Pierron et Robine)
2) Je te veux (Érik Satie) Juliette accompagnée par Alexandre Tharaud
3) Kaddish (Darius Milhaud)
4) You want it darker (Léonard Cohen)
5) Les rondes (Gribouille)
6) La piscine (Camille + Pascal Comelade)
7) Le baiser (François Morel)
8) extrait d'Appolon (Nicolas Clérambault) par Reinoud van Mechelen et A nocte temporis
9) Perds pas le Nord (Raoul de Godewarsvelde)
10) Les tarots (Elli et Jacno)
11) Ritte, ritte ross 

+ extrait de Le jour où mon père s'est tu de Virginie Linhart par Juliette

Sabouler : tourmenter, tirailler, bousculer. Dictionnaire Académie Française 



Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y aura possibilité de rattrapage avec les podcasts :http://radioradiopodcast.net/podcasts/LA_PETITE_BOUTIQUE_FANTASQUE/podcasts.php