mardi 26 novembre 2019

Visionnage domestique parisien (27)

Le château des Carpathes. Oldrich Lipsky (1981)

Visionnage domestique parisien (26)

Les Vierges. Jean-Pierre Mocky (1962)
«Dans la rue familière, les voitures étaient énormes et assourdissantes, les lumières éclataient comme des salves d'artillerie, la tête du cheval doré au-dessus de la boucherie chevaline hennissait dans le ciel, se multipliait, quadrige emmenant derrière lui tout ce carrelage blanc, le marbre et les garçons bouchers aux tabliers ensanglantés.»

L'Âme. Elsa Triolet. Gallimard (1963)
«Pierrot poursuivait sa route et ne pensait à rien, ce à quoi il parvenait avec assez de facilité, même sans le vouloir ; c'est ainsi qu'il arriva jusque sur le quai.»

Pierrot mon ami. Raymond Queneau. Gallimard (1945)

Portrait de Félix Fénéon

«On le sait, durant toute sa vie Félix Fénéon cultiva l'effacement. Lui qui traversa en dandy le monde des arts, qui fut le témoin attentif des différences révolutions picturales et qui fut en relation avec tout ce qui compta dans le monde des arts, s'ingénia à ne laisser aucun témoignage. Nous en sommes réduits à reconstruire l'histoire d'une découverte, une histoire en pointillé reposant le plus souvent sur des hypothèses.»

Les Arts lointains. Philippe Peltier. In Félix Fénéon : critique, collectionneur, anarchiste. Musée d'Orsay (2019)

Visionnage domestique parisien (25)

La Marseillaise. Jean Renoir (1938)

Visionnage domestique parisien (24)

Le charme discret de la bourgeoisie. Luis Buñuel (1972)

mercredi 20 novembre 2019

«Et puis, je ne sais ni comment, ni quand ça s'est fait, mais il n'y avait plus de courant. Il n'y avait plus rien entre le monde et moi. Je me sens une ombre parmi les êtres vivants. Pas encore un revenant, une ombre. Je peux déjà regarder les gens, sans qu'ils me voient les regarder. Mais avant de revenir il faut partir, moi je ne suis qu'en partance, je vais partir, je pars.»

Mille regrets. Elsa Triolet. Denoël (1942)

mardi 19 novembre 2019

PBF 2019.27 P : : Vladimir Jankélévitch, La musique et l'ineffable (seconde partie)



Mercredi 20 novembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque. Cette émission est la suite du projet ambitieux de lecture et d'illustration d'extrait de La musique et l'ineffable de Vladimir Jankélévitch. Aujourd'hui nous pourrons écouter le chapitre 4, L'inexpressif et l'objectivité.

llustrations musicales PBF 2019.27P

1) Valse noble et sentimentale n°1 : modéré, très franc (Maurice Ravel) Jean Efflam Bavouzet, piano
2) Le marché de Limoges extrait des Tableaux d’une exposition (Modest Moussorsky) David Kadouch, piano
3) Chant du rossignol (Igor Stravinsky) The Cleveland orchestra, direction Pierre Boulez
4) Rossignol mon mignon, extrait de deux poèmes de Ronsard (Albert Roussel) Orchestre philharmonique de Luxembourg, direction Jean-Yves Ossonce
5) Ballet des poussins dans leur coque extrait des Tableaux d’une exposition (Modest Moussorsky) David Kadouch, piano
6) L’alouette calandrelle extrait du 5e livre du Catalogue d’oiseaux (Olivier Messiaen) Hakon Austbo, piano
7) Forêt (Viteslav Novak) Patrick Hemmerlé, piano
8) Klänge der Nacht, extrait de Im Freien (Bela Bartok) David Kadouch, piano
9) Melas delat podliva mne extrait de La petite renarde rusée, Libuse Marova, Gertrude Jahn, Ivana Mixova, Wiener philarmoniker, direction Charles Mackeras
10) Musique d’insectes de rainettes, etc extrait de L’enfant et les sortilèges (Maurice Ravel) London Symphony orchestra direction André Prévin
11) Le bruissement de la mer, la nuit (Gabriel Dupont) extrait de La maison dans les dunes. Stéphane Lemelin, piano

12) Klänge der Nacht, extrait de Im Freien (Bela Bartok) David Kadouch, piano (2ème extrait)
13) Saint François d’Assise, la prédication aux oiseaux. Pierre-Laurent Aimard, piano
14) Rondes de printemps extrait des Images pour orchestre. (Claude Debussy) Singapore Symphony orchestra, direction Lan Shui
15) Les jeux d'eau à la villa d'Este (Franz Liszt); Pierre-Laurent Aimard, piano
16) La Mer, 3ème mouvement : Dialogue du vent et de la mer (Claude Debussy) Lucerne festival orchestra, Claudio Abbado, direction (2 extraits)
17) Sirènes extrait de Nocturnes (Claude Debussy) Les Siècles, direction François-Xavier Roth
18) Journal d’une mouche, extrait de Mikrokosmos (Bela Bartok) Gyorgy Sandor, piano
19) Brouillard, prélude du 2ème livre (Claude Debussy) Jean Efflam Bavouzet, piano
20) 2ème Burlesque (Béla Bartok) Zoltan Kocsis, piano
21) "Fraülen, Fräulein, auf ein Wort !" Extrait de Jonny spielt auf (Ernst Krenek) Michel Kraus, Marita Posselt, Gewandhausorchester Leipzig, direction Lothar Zagrosek
22) "Ich will zu arbeiten versuchen" Extrait de Jonny spielt auf (Ernst Krenek) Heinz Kruse, Gewandhausorchester Leipzig, direction Lothar Zagrosek

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
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Allons-y gaiement et sans mollir !

dimanche 17 novembre 2019

PBF 2019.29P : Le jour ne se levait toujours pas

Mercredi 13 novembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque.
Liste de lecture 2019.29P : Le jour ne se levait toujours pas
1) Voix synthétisé piétons, rue de Bussy + souffle du vent
2) Sympathy (Rare bird)
3) Continuo on B.A.C.H. (John Lord / Eberhard Schoener) 
4) Let it bleed (John Primer) 
5) Breaking in your heart (Tom Verlaine) 
6) La Gérontophile (Emeline Ayart / Manuel Peskine) 
7) 1er divertissement (Bodin de Boismortier) joué par le Clemencic consort
8) Mercredi 14 septembre, sorry for the delay (vs_price)

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Allons-y gaiement et sans mollir !


image : Henri Cartier-Bresson, enfants jouant sue le mur de Berlin

mercredi 13 novembre 2019

Éblouissement des prémisses (47)

«-Vous comprenez, Madame, si j'étais restée sage, je serai encore bien tranquille chez moi, je tremperais encore la soupe à mon père. Mais j'ai fauté et j'ai fait moi-même mon malheur. Heureusement qu'il y des gens charitables pour le pauvre monde. C'est tout de même vrai qu'à Paris on peut toujours se débrouiller ; et comme j'ai été soulagée en arrivant ici ! Je croyais que je serais toute seule et qu'on me montrerait du doigt ; et j'ai vu qu'il y en avait beaucoup comme moi, des filles-mères ; même quelques-unes en sont fières. C'est à n'y rien comprendre...»

Madame 60 bis. Henriette Valet. L'Arbre vengeur (2019)

Visionnage parisien en salle (16) : Bleu Palebourg au Saint-André-des-Arts

Bleu Pâlebourg. Jean-Denis Bonan (2019)

lundi 11 novembre 2019

263 : Beaucoup de choses qui servent au plaisir ne se doivent pas posséder en propre

«L'on jouit davantage de ce qui est à autrui que de qui est à soi. Le premier jour est pour le maître, et tous les autres pour les étrangers. On jouit doublement de ce qui est aux autres, c'est-à-dire non seulement sans craindre de le perdre, mais encore avec le plaisir de la nouveauté. La privation fait trouver tout meilleur. L'eau de la fontaine d'autrui est aussi délicieuse que le nectar. Outre que la possession diminue le plaisir de la jouissance, elle augmente le chagrin, soit à prêter, soit à ne pas prêter ; elle ne sert qu'à conserver les choses pour autrui ; et d'ailleurs le nombre de mécontents est toujours plus grand que celui des gens reconnaissants.»

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)
« Un certain jour la vertu magique de la parole nous touche, et l'Univers du Verbe vous apparaît. Tous les mots prennent figure, et les choses changent leurs noms. Le dictionnaire le plus morne s'illumine et se fait une forêt d'idées, une présence confuse de toutes les œuvres possibles, de tous les beaux vers qui n'ont pas encore été faits, de toutes les résonances intellectuelles ou musicales encore inouïes ; et il n'est pas jusqu'à la sèche et maigre Grammaire, jusqu'à la perfide et fantasque Syntaxe qui ne paraissent tout à coup, impérieuses, mais séduisantes par leurs pièges mêmes, escortées de toutes les Parties du Discours, bien défendues par les féroces Participes, suivies dans l'ordre des préséances par l'immense armées des Propositions, les Principales, les Subordonnées, les capricieuses Complétives, les Circonstancielles, et les autres (s'il en est...) - cependant que fort loin, derrière le cortège qui défile en bougonnant en proférant une quantité d'exemples, se traîne un malheureux vieillard abandonné de tous, le très noble et infortuné : Imparfait du Subjonctif. »

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)

Sur Mystère de la Nativité, mis en vers, en quatre tableaux de Jean Richepin, Raoul Ponchon, Félix Rabbe et Amédée Pigeon

«J’allais là, je le déclare, supérieurement armé, treillissé, caparaçonné et même grillagé de scepticisme. Ma défiance est à peu près infinie de ces démarquages d’un passé brûlant de foi, au profit des ambitions marécageuses d’une esthétique de mécréant.
Je m’attendais à entendre et à contempler une de ces machines tout à fait bien que les dames peuvent applaudir sans éventail ni décrottoir et que le critique la moins débottées sait encourager du bout des doigts, sans convulsive trépidation de la caroncule.
Enfin, malgré le préalable certificat de l’ami très-sage qui m’avait embraqué dans cette galère, je me croyais à peu près certain d’avaler, trois heures durant, quelques sous pastiches des sublimes divertissements sacrés dont le moyen-Âge attisait son coeur en édulcorant sa misère, et cela conçu dans l’odieux esprit des restitutions archaïques où s’enlise depuis si longtemps la littérature française»

Belluaires et porchers. In Essais et pamphlets. Léon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017)
«Depuis qu'il avait vu Le Cabinet du docteur Caligari, Tuquedenne se payait le cinéma plusieurs fois par semaine. Il fréquentait assidûment le Ciné-Opéra qui se renommait comme salle d'art et d'avant-garde, et Parisiana qui projetait jusqu'à trois et quatre films comiques américains ; sur ce nombre, il en était toujours bien un, et c'est pour celui-là que Tuquedenne venait, un qui se passait sur une plage et que des Beauty Bathing girls animaient d'une grâce qu'on ne pouvait alors soupçonner de devenir un jour un peu désuète. Solitaire, mélancolique et candide, il contemplait s'ébattre sur les rivages de l'océan Pacifique ces incarnations du luxe et de la volupté. Et sans être chaste, il restait toujours vierge. Il aima des images et respecta des ombres.»

Les Derniers jours. Raymond Queneau. Gallimard (1963)

mercredi 6 novembre 2019

PBF 2019.25 : Vladimir Jankélévitch, La musique et l'ineffable (première partie)

Mercredi 6 novembre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque. Cette émission en collaboration avec Guillaume, est la plus ambitieuse depuis bien des années. Elle porte sur La musique et l'ineffable de Vladimir Jankélévitch. Il s'agit d'une lecture de 3 chapitres de ce livre paru au Seuil en 1983, agrémentée des exemples musicaux suggérés par le texte. L'émission d'aujourd'hui comprend la lecture et les exemples de 2 chapitres. La diffusion de la deuxième partie de ce projet très excitant aura lieu dans 15 jours.


Liste de lecture 2019.25P 

llustrations musicales du chapitre 3 : Impressionnisme
1) Doux et improvisé, extrait de 12 notations pour piano. Pierre Boulez. David Frey, piano 
2) Vocalise. Albert Roussel Marie Devellereau soprano, Billy Eidi, piano 
3) Abschied, extrait des Scènes de la forêt. Christian Ihle Hadland , piano
4) Avec tambours et fifres extrait de Im Freien. Bela Bartok. David Kadouch, piano 
5) Cloches à travers le feuilles, Images 2ème livre. Claude Debussy. Jean-Efflam Bavouzet, piano
6) Vision fugitive n°18 Con una dolce lentezza. Serge Prokofiev Varduhi Yeritsyan piano 
7) Voiles, prélude du 1er livre. Claude Debussy. Jean-Efflam Bavouzet, piano 
8) Moderato du 4ème cahier des Musica-callada. Federico Mompou. Alessandro Deljavan, piano 

llustrations musicales du chapitre 5 : La divine inconsistance : Kitiège l’invisible
9) 2ème mouvement (allegretto vivace e semper scherzando) du quatuor N°7 opus 59 n° 1, "Razumovsky"; Quatuor Artemis
10 Adagio du 2ème quatuor avec piano. Gabriel Fauré. Quatuor Domus
11) Au bord de l’eau Gabriel Fauré Véronique Gens soprano, Roger Vignoles piano
12) Prélude de La légende de la ville invisible de Kitiège. Rimsky-Korsakov. Orchestre de Saint-Petersbourg, direction Valery Gegiev
13) 3ème gymnopédie. Erik Satie. Pascal Rogé, piano
14) Pas de deux (Apollon et Terpsichore) tiré d’Apollon. Igor Stravinsky. City of Birmingham symphony orchestra, direction Simon Rattle
15) Une chambre au château-La mort de Mélisande, extrait des suites de concert de Pelléas et Mélisande d’Erich Leinsdorf d’après Claude Debussy


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 

https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/191106-pbf-jankelevich-partie-1/

Allons-y gaiement et sans mollir !

mardi 5 novembre 2019

Les voyants modernes n'ont plus de Seigneur à consulter. Ils n'en ont aucun besoin. Il leur est interdit, d'ailleurs, de regarder en haut, la Révélation démocratique ne le permettant pas. Il doit suffire d'interroger l'Opinion. Ils regardent donc en bas, fixant leur attention sur le point où les ténèbres sont les plus denses.»

Essais et pamphlets : Dans les ténèbresLéon Bloy. Robert Laffont Bouquins (2017)

PBF 2019.28 : Pinel et l'Évadé d'Alcatraz

Mercredi 30 octobre 2019 à 19H sur Radio-Radio, (en hertzien Toulouse : 106.8 Mhz ou sur https://www.radioradiotoulouse.net) nouvelle émission de la Petite Boutique Boutique Fantasque avec une épine dorsale belge, une image belge, un enregistrement au café Belge et un chanteur belge (Art Sullivan)

Liste de lecture 2019.28P : Pinel et l'Évadé d'Alcatraz

1) Mongolian winds (1ère partie) (Quatuor Molinari)
2) Naissance de Kijé (Serge Prokofiev)
3) Fire (Hiromi et Edmar Castaneda)
4) Love sick blues (Evadé d'Alcatraz) 
enregistré en direct au café Belge (Toulouse) en 1985
5) Improvisation au téremin (Macoto Kikuchi)
6) Adieu soit heureuse (Art Sullivan)
7) Sermon (Lubos Fiser)
+ Chronique de l'univers, Place Pinel : Faire l'amour Place Pinel deuxième partie par Marius Pinel
Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
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Allons-y gaiement et sans mollir !

Photographie de Florence Sally Horner (s. d.)