samedi 27 février 2021

 «Une femme qui vit de la tête, tachera d'inspirer à un mari de l'indifférence ; la femme qui vit du coeur, de la haine ; la femme passionnée, du dégoût.»

Physiologie du mariage. Balzac. Editions Gallimard (1971)

samedi 20 février 2021

«Pour le guerre, la politique, l'organisation de la société, la révolution, ce sont les hommes qui mènent la danse ! parfaitement ! La femme est toujours bête à plaisir, machine à fabriquer des gosses ou servante au grand cœur ! Un sexe, un ventre ou un bras d'esclave ! Ca dépend du bon plaisir du propriétaire ! Parfaitement !Je dis qu'il n'y aurait plus de guerres si les hommes ne restaient pas toujours entre eux, à rapprocher leurs têtes carrées, ou à s'affronter comme des bêtes d'arène ! Quand ils reviennent vers les femmes c'est pour leur faire des gosses distraitement ou les caresser comme des putains ! Vous me suivez ?»

Cela s'appelle l'auroreEmmanuel Roblès. Editions du Seuil (1952)

jeudi 18 février 2021

Éblouissement des prémisses (60)

  «Elle me disait : si tu pouvais mourir, quel débarras ! Est-ce qu'on dit des choses pareilles à un homme malade ? Elle me reproche de boire. Elle a raison. Mais si je ne bois pas je suis perdu. il faut que je boive parce que sinon j'ai envie de la tuer, de tuer tous les gosses et de me jeter à la mer. Pas à dire, mais quand on a bu on se sent mieux, tout chaud dedans, bien tranquille, hein ? Mais elle ne se rend pas compte. Elle regrette de m'avoir épousé. Elle est jalouse de ses amies qui ont eu plus de chance. Est-ce que c'est ma faute, hein ? Elle dit qu'elle a manqué sa vie, qu'elle n'a jamais été heureuse , Est-ce qu'on dit des choses pareille ?»

Cela s'appelle l'aurore. Emmanuel Roblès. Editions du Seuil (1952)

dimanche 14 février 2021

Visionnage domestique parisien (74)


 Un collier pour ma bien-aimée. Tenguiz Abouladze (1972)

 «Au temps où vous étiez plongés l'un et l'autre dans les trompeuses délices de la Lune de Miel, votre femme, en véritable amante, faisait constamment votre volonté. Heureuse de pouvoir vous prouver une bonne volonté que vous preniez, vous deux, pour de l'amour, elle aurait désiré que vous lui eussiez command de marcher sur le bord des gouttières, et, sur le champ, agile, comme un écureuil, elle eût parcouru les toits. En un mot, elle trouvait un plaisir ineffable à vous sacrifier ce je qui la rendait un être différent de vous.»

Physiologie du mariage. Balzac. Gallimard (1971)

samedi 13 février 2021

Visionnage domestique parisien (73)

 

Louis, l'enfance d'un roi. Roger Planchon (1993)

Un jour, il faudra peut être démêler l'influence de ce film sur la création des Muses galantes...

Visionnage domestique parisien (72)

Georges Dandin. Roger Planchon (1988)
 

«Les femmes sont obstinément naïves quand elles parlent des “besoins” des hommes. Elles se sont laissé persuader que ce sont des puissances irrésistibles, une sorte de souffrance malpropre et néanmoins grandiose ; elles paraissent ignorer qu’elles-mêmes, après une continence assez prolongée, deviennent aussi folles que les hommes, et que les hommes, après un certain temps de transition, s’habituent aussi aisément qu’elles au renoncement. La différence est plus morale que physiologique, elle tient à l’habitude qu’on a de s’accorder ou se refuser la satisfaction de ses désirs. Mais, pour beaucoup de femmes qui pensent avoir des raisons de ne pas obéir à leur convoitise, l’idée que l’homme ne peut se dominer sans danger pour lui-même est un prétexte bienvenu pour prendre dans leurs bras l’homme-enfant éprouvé. À son tour Ag[athe] -à qui l’interdiction d’obéir, vis-à-vis de son frère, à la voix pourtant sans équivoque de son coeur imposait le rôle d’une femme un peu frigide- utilisait inconsciemment cette ruse.»

 L'homme sans qualitésRobert Musil. Editions du Seuil (1956)

«Enfin vint un jour de pluie. Le vent claquait. Le temps, fraîchement, devint plus long. Ils se redressèrent comme les plantes.
Ils s’embrassèrent. Les paroles qu’ils se dirent les restaurèrent. Ils furent heureux de nouveau. Attendre à tout instant l’instant suivant n’est qu’une habitude ; si on établit un barrage, le temps déborde comme un lac artificiel. Les heures s’écoulaient sans doute, mais en largeur plutôt qu’en longueur. Le soir vient, mais le temps n’a pas passé.»

L'homme sans qualités. Robert Musil. Editions du Seuil (1956)

Retour prodigue du Foyer de Notre dame de Garaison dans la Petite Boutique Fantasque (3)

Montréal

C’pas facile d’être amoureux à Montréal
Le ciel est bas, la terre est grise, le fleuve est sale
Le Mont-Royal est mal à l’aise, y’a l’air de trop
Westmount le tient serré dans un étau

Y’a des quartiers où le monde veille sur le perron
Y’a un bonhomme qui en a fait une belle chanson
Dans ces bouts-là les jeunes se tiennent au fond des cours
Y prennent un coke, y prennent une bière, y font l’amour

Où chus né y avait un arbre tous les vingt pieds
Ça fait vingt ans depuis c’temps-là y’es zont coupés
Ma première blonde j’l’ai rencontrée dans un hangar
On jouait à guerre, elle était espionne, moi j’étais mort

Assis su’é marches de l’escalier du restaurant
J’ai dépensé une bonne partie de mes quinze ans
Avec mon chum Ti-Gilles, avec le grand Paquette
On agaçait les filles pis on s’appelait tapettes

Quand j’tais jeune j’ai eu de la peine, j’ai ben braillé
J’ai cru mourir quand ma Mireille a m’a laissé
A m’avait dit qu’un jour peut-être a m’appellerait
Quand ses parents seraient partis pour le chalet

Pis c’t’arrivé, y fallait ben qu’un jour ça vienne
Un soir de pluie, au coin d’Beaubien pis d’la neuvième
Des fois j’y r’pense, je r’vois la fille pis là j’me dis
C’était sans doute le plus beau jour de toute ma vie

Aujourd’hui à Montréal chus en amour
J’t’aime comme un fou pis j’vas t’aimer, t’aimer toujours
J’te conte tout ça, écoute-moi ben pendant qu’ça m’pogne
Assis au pied des arbres du Bois-de-Boulogne

 Beau dommage

 «Deux personnes se marient-elles, les sbires du Minotaure, jeunes et vieux, ont tous ordinairement la politesse de laisser entièrement les époux à eux-mêmes. Ils regardent un mari comme un ouvrier chargé de dégrossir, polir, tailler à facettes et monter le diamant qui passera de main en main, pour être un jour admiré à la ronde. Aussi, l'aspect d'un jeune ménage fortement épris réjouit-il toujours ceux d'entre les célibataires qu'on a nommés les Roués, ils se gardent bien de troubler le travail dont doit profiter la société ; ils savent aussi que les grosses pluies durent peu ; ils se tiennent alors à l'écart, en faisant le guet, en épiant, avec une extraordinaire finesse, le moment où les deux époux commenceront à se lasser du septième ciel.»

Physiologie du mariage. Balzac. Gallimard (1971)

jeudi 11 février 2021

«Comment ai-je fait pour vivre sans toi ? murmura-t-il. Mais je ne vivais pas, j’étais pareil à une bête ensommeillée… et te voilà à moi, maintenant ! Et tu n’es autre que moi-même ! Ecoute, il faut ne jamais me quitter ; car tu es mon souffle, tu emporterais ma vie. Nous resterons en nous. Tu seras dans ma chair comme je serai dans la tienne. Si je t’abandonnais un jour, que je sois maudit, que mon corps se sèche ainsi qu’un herbe inutile et mauvaise !»

La faute de l'abbé Mouret. Zola. Le livre de poche (1974)
«Je sais que tu es mon amour, tu viens de ma chair, tu attends que je te prenne entre mes bras pour que nous ne fassions plus qu’un… Je rêvais de toi. Tu étais dans ma poitrine et je te donnais mon sang, mes muscles, mes os. Je ne souffrais pas. Tu me prenais la moitié de mon coeur, si doucement que c’était en moi une volupté de me partager ainsi. Je cherchais ce que j’avais de meilleur, ce que j’avais de plus beau pour te l’abandonner. Tu aurais tout emporté que je t’aurais dit merci… Et je me suis réveillé quand tu es sortie de moi. Tu es sortie par mes yeux et par ma bouche, je l'ai bien senti. tu étais toute tiède, toute parfumée, si caressante que c'est le frisson même de ton corps qui m'a mis sur son séant.»

La faute de l'abbé Mouret. Zola. Le livre de poche (1974)

mercredi 10 février 2021

PBF 2021.05 : Une extraordinaire envie d'aimer

Mercredi 10 février 2021 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque ayant comme titre : Une extraordinaire envie d'aimer qui va nous plonger dans l'atmosphère des années 1970 avec à la fois musicalement et par la lecture d'une correspondance amoureuse de cette époque. Elle a été réalisée à la maison sur Garageband et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.


Programmation musicale :
1) Le feu (Hélène Martin) sur un poème de Louis Aragon
2) C'era una volta (The Pussy warmers)
3) Diamond head (Phil Manzanera)
4) Tea bird shuffle (François Jeanneau) 
5) Let it loose (Rolling stones)
6) La Vénus mathématique (Guy Béart)
7) Lettre pour Anna (Daniel Guichard)
8) Jeannette  (Anne Sylvestre)
9) A saucerful of secrets (Pink Floyd
+ Correspondance des années 1970 : prologue à l'amour (lu par Juliette)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/pbf-202105-une-extraordinaire-envie-daimer/

Allons-y gaiement et sans mollir !

 «Beauzée qui revenant chez lui après une séance de l'Académie, surprend sa femme avec un Allemand. 
- Quand je vous avertissais, madame, qu'il fallait que je m'en aille..., s'écrie l'étranger. 
- Eh ! monsieur, dites au moins : Que je m'en allasse ! reprit l'académicien.»

Physiologie du mariage. Balzac. Editions Gallimard (1971)

dimanche 7 février 2021

«À sa droite, flanquée de la chapelle des princes, joyau de l'art baroque,  se dressait la silhouette majestueuse de la cathédrale Sainte-Gudule, surmontée de ses six dômes à pommeaux en forme de grenades peintes en vermillon, pourpre, orange, bleu, jaune et vert respectueusement (les six couleurs fondamentales du spectre selon la science poldève) en l'honneur des six cultes qui y sont abrités. Dans le jardin de La Chapelle, les escargots gambadaient joyeusement parmi les laitues.»

L'exil d'Hortense. Jacques Roubaud. Seghers (1990)

mercredi 3 février 2021

PBF 2021.04 : Quatre archers dans la couche du laboureur

Mercredi 3 février 2021 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque ayant comme titre : Quatre archers dans la couche du laboureur. Elle a été réalisée à la maison sur Garageband et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Cauliflowers (Nora Keyes)
2) Sanza (Gwendoline Absalon)
3) Rebonds A (Iannis Xenakis) par Adelaïde Ferrière
4) Morronga la milonga (Luciano Biondini / Javier Girotto) 
5) A night in Tunisia (Art Blakey and the Jazz messengers)
6) Love lasts forever (Virgin prunes)
7) Big blue sun (Adrian Belew)
8) The damned (Plasmatics)
+ Chronique de l'univers, Place Pinel N° 29 : Place Pinel, véritable OVQ

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/pbf-202104-quatre-archers-dans-la-couche-du-laboureur/

Allons-y gaiement et sans mollir !

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (32)


«Entre la Jeune-Fille et le monde, il y a une vitrine. Rien ne touche la Jeune-Fille, la Jeune-Fille ne touche à rien.»

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-Fille. Tiqqun. Mille et une nuit. (2001)