PBF 2023.06 : Potatorum et alii

Mercredi 29 mars 2023 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque autour du retour de Jean Patin à Toulouse après un exil parisien de quatre ans. Il s'agit des derniers documents, bandes annonces de films, textes choisis par des collaborateurs parisiens sur le départ, et musiques importantes de cette période.

Cette émission a été enregistrée et montée au studio de RadioRadioToulouse et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :

1) Bacche, bene venies tiré de Carmina glutatorum et potatorum par le Clemencic consort

2) Barcelone d'Yves Simon par Juliette Armanet

3) Brandeburg gate (Lou Reed avec Metallica)

4) Die junge nonne (Franz Schubert transcrit par Franz Liszt) Muza Rubackyté

5) Suite n°2 de l'Arlésienne (Georges Bizet) 

Orchestre symphonique de Montréal / Charles Dutoit

6) Marouchka (Arthur H.)

7) On the level (Léonard Cohen)

+ les bandes annonces de Family romance de Werner Herzog, Gloria mundi de Robert Guédiguian, Le lion est mort ce soir de Nobuhiro Suwa, Le sel des larmes de Philippe Garrel, Portrait d'une jeune fille en feu de Céline Sciamma, Petite maman de Céline Sciamma, Si c'était de l'amour de Patrick Chiha et Reine d'un été de Joya Thome

+ deux lectures, Instructions de montage et Le bon endroit au bon moment tiré de Peregrins d'Olga Tokarczuk, lues par Juliette

+ lecture de Toulouse de Big Flo et Olli toujours par Juliette

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/potatorum-et-alii-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Béotiens !

«"Quoi ! Pendant cent ans et sous le règne le plus admiré pour le goût et pour les arts, on auroit été charmé de cette grande musique de Lully et il arriveroit qu'à l'arrivée de quelques bouffons venus d'Italie on découvriroit tout à coup qu'on s'étoit trompé généralement" écrit-il [le marquis d'Argenson] en 1753 dans ses pensées et maximes. Ainsi a dégénéré et dégénère tous les jours notre musique céleste. de Lully, disait-il déjà en 1739. L'artiste l'emporte sur l'homme de goût, le mérite de la difficulté surmontée donne la vogue aux productions étrangères, et nous cédons sottement le pas dans les arts dont nous sommes si hautement en possession.» 

La musique dans la ville : de Lully à Rameau. Jean Marie Duhamel. Presses universitaires de Lille (1994)

«Dans son livre, La musique en France à l'époque baroque, James R. Anthony dresse une liste de qualificatifs utilisés entre 1636 et 1746 dans les ouvrages pour caractériser l'une et l'autre musiques. Voilà pour la France : beauté, calme, charme, délicate, douceur, élégant, grâce, intelligent, naturel, netteté, noble, régularité, simplicité (la belle), tendresse, touchant ; pour l'Italie : baroque, bizarre, brillant, bruit, chargé, colère, défiguré, dépit, détourné, diversité, excès, extravagance, fureur, gaieté, licence, peu naturel, rage, recherché, savant, singulier, variété, vif, violence, vivacité.» 

La musique dans la ville : de Lully à Rameau. Jean Marie Duhamel. Presses universitaires de Lille (1994)

Créativité à l'honneur au ministère

 

La kermesse-tristesse

 

PBF 2023.05 : La manifestation place Pinel

Mercredi 22 mars 2023 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque autour de la chronique de l'univers place Pinel. Y sont examinés les rapports entre le mot de cinq lettres et la place Pinel.

Cette émission a été enregistrée et montée au studio de RadioRadioToulouse et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :

1) Hichestân (Shadi Fathi / Bijan Chemirani / Sohrad Sepehri)

2) Strip it down (Brian Eno / Karl Hyde)

3) Rollin' (Birth control)

4) Anne Boleyn (Rick Wakeman)

5) Zupangu (Claude Vivier) I Musici de Montréal / Yuri Turovsky

6) La manifestation (Les Cow boys fringants)

+ Chronique de l'univers place Pinel : le mot de cinq lettres par Marius Pinel

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/la-manifestation-place-pinel-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Béotiens ! 

 

«Dès les premières représentations de comédie en musique par les troupes italiennes venues en France à l'invitation de Mazarin, au milieu de 1640, les esprits s'étaient rapidement enflammés, l'enthousiasme des uns n'ayant d'égal que la farouche et violente opposition des autres. Le contexte politique, il est vrai, portait aux polémiques : les problèmes s'accumulaient dans le royaume, l'agitation gagnait de multiples milieux -Grands, parlementaires, officiers royaux, membres du parti dévot- contre la politique de Mazarin. A n'en pas douter, une partie des oppositions à l'opéra fut alimentée par un virulent anti-italianisme dirigé en priorité contre son Eminence.» 

La musique dans la ville : de Lully à Rameau. Jean Marie Duhamel. Presses universitaires de Lille (1994)

«A l'époque d'Henri IV et Louis XIII, il n'est de gentilshommes bien nés comme de dames de bonne éducation n'ayant sous la main un luth ou un clavecin. Si le cas d'une Ninon de Lenclos, courtisane de haut-vol et luthiste d'exception est peut-être extrême, il est néanmoins révélateur de l'intérêt que l'époque porte à la pratique instrumentale. Ninon a certes bâti sa carrière et sa réputation sur ses charmes et son esprit, mais aussi sur ses innombrables talents, parmi lesquels la musique...» 

La musique dans la ville : de Lully à Rameau. Jean Marie Duhamel. Presses universitaires de Lille (1994)

Historiette brouillette

 

«Si la séparation musique savante - musique populaire est effective, dans les esprits comme dans les comportements, des passages se font, des passerelles sont établies. Lully, Rameau, les musiciens de Versailles, tous ceux qu'on joue habituellement dans les petits cénacles éclairés sont connus dans les faubourgs les banlieues parfois les plus reculées. Les airs les plus célèbres restent dans les têtes, on les chantonne dans les rues et les cabarets, ils quittent ainsi le cercle clos et l'intimité des salles de concert pour gagner la ville.» 

La musique dans la ville : de Lully à Rameau. Jean Marie Duhamel. Presses universitaires de Lille (1994)

Historiette chambrette fillette

 

PBF 2023.04 : Tout ce que tu voudras !

Mercredi 8 mars 2023 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque. Lecture d'une nouvelle de Léon Bloy tirée des Nouvelles désobligeantes qui s'intitule Tout ce que tu voudras !. Elle met en scène une prostituée et son client mais avec une petite touche d'horreur...

Cette émission a été enregistrée et montée au studio de RadioRadioToulouse et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :

1) La complainte de la Butte (Cora Vaucaire)

2) Morning show (Iggy Pop)

3) Beginning (Dominique Gaumont)

4) Lascia ch'io pianga (Georg Frederic Haendel) Cécilia Bartoli

5) Mlada, danse ukrainienne (Bjarke Mogensen)

6) Le mauvais sujet repenti (Georges Brassens)

7) La reine (Les cow-boys fringants)

8) Wandering in a milky way (Jean-Luc Ponty)

9) Thème du film Love story (Francis Lai)

+ Lecture de Tout ce que tu voudras ! de Léon Bloy (1894) par Stéphane

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/tout-ce-que-tu-voudras-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Béotiens ! 

 

«La vraie réalité musicale de l'Ancien Régime, celle par laquelle le peuple accède aux réalités formelles plus élevées, c'est à l'église qu'on l'entend.»

Les Français et l'Ancien Régime. Pierre Goubert, Daniel Roche. Armand Colin (1984)

«En vérité, on n'aurait garde d'oublier que tout un axe de la culture classique s'inscrit dans l'observation scrupuleuse d'une civilité fondée sur le paraître d'une "culture des apparences" pour reprendre l'expression de l'historien Daniel Roche. "Le concept de civilité est en effet situé au coeur même de la tension entre le paraître et l'être qui définit la sensibilité et l'étiquettes baroques" écrit de son côté Roger Chartier. "La civilité du XVIIe siècle s'entend avant tout comme un paraître social"» 

La musique dans la ville : de Lully à Rameau. Jean Marie Duhamel. Presses universitaires de Lille (1994)

«L'Opéra est un séjour enchanté ; c'est païs des métamorphoses : on y voit des plus subites ; là en un clin d'oeil, les hommes s'érigent en demy-dieux & les déesses s'humanisent ; là le Voyageur n'a point la peine de courir le païs, ce sont les païs qui voyagent à ses yeux ; là sans sortir d'une place, on passe d'un bout du monde à l'autre, & des Enfers aux Champs Elisées, vous ennuyez-vous dans un affreux désert ? Un coup de sifflet vous fait retrouver dans le païs des Dieux ; un autre coup de sifflet vous fait retrouver dans le païs des Fées.»

Charles Dufresny cité in La musique dans la ville : de Lully à Rameau. Jean Marie Duhamel. Presses universitaires de Lille (1994)

«Ce Réalisme à la mode de 1850 distinguait fort mal entre l'observation précise à la manière des savants et la conservation brute et sans choix des choses, selon la vision commune ; il les confondait, et sa politique les opposait identiquement à la passion d'embellie et d'exagérer qu'il dénonçait et condamnait dans le Romantisme.»

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)

«Cet amour sans métaphysique est celui que décrit ou que suppose la littérature des époques où quelque âme ne paraissait guère que dans des spéculations de philosophes, où l'on ne voyait point des amants invoquer l'univers et s'inquiéter du « Monde comme volonté et représentation » sur le bord de leur couche, entre un baiser et l'autre.»

Variété III, IV et V. Paul Valéry. Gallimard (1936-1944)

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (57)

«Souvent, avant de se décomposer trop visiblement, la Jeune-Fille se marie.»

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-Fille. Tiqqun. Mille et une nuit. (2001)

photographie : Jan Smithers

«Lully trouva la musique française très défectueuse et souvent même barbare. Avec tout cela, instruit de l'honneur de ses compatriotes du génie de leur langue, et des mauvais tons auxquels leurs oreilles étaient accoutumées, il ne prétendit pas anéantir la musique française et mettre l'italienne à sa place, mais il s'attacha uniquement à la polir et à l'orner d'un nombre infini de graves et de modulations qu'il emprunta à la dernière. La musique française est devenue ainsi parfaite en son genre.»

Le Spectateur. Londres (1765)