mercredi 31 janvier 2024

PBF 2024.03 : Hypothèses sur l'avenir de la musique

Mercredi 31 janvier 2023 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque qui étudie l'avenir de la musique dite classique à partir des positions polémiques de Jérôme Ducros lors de sa conférence au Collège de France le 20 décembre 2012. Cela aboutit à deux hypothèses sur l'avenir de la musique.

Cette émission a été enregistrée et montée au studio de RadioRadioToulouse et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.


Programmation musicale :
(1) Sonate n°1 piano violon (Anton Webern) Daniel Hope / Simon Crawford-Phillips
(2) Sonate n°2 piano violon (Anton Webern) Daniel Hope / Simon Crawford-Phillips
(3) 12e prélude (André Jolivet) Prodomos Symeonidis
(4) 22e prélude (André Jolivet) Prodomos Symeonidis
(5) Automne à Varsovie (Georg Ligeti) Pierre-Laurent Aimard
(6) Klavierstück VII (Karlheinz Stockhausen) Vanessa Benelli Mosell
(7) Extrait de HPSCHD (John Cage)


+ l'analyse de Guillaume sur les hypothèses de l'avenir de la musique lue par Perlette
+ lecture d'un extrait du Discours musical de Nikolaus Harnoncort lu par Stéphane
+ lecture d'un extrait de Musique expérimentale : à la suite de John Cage de Michael Nyman par Jean-Christophe


Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/propositions-sur-lévolution-de-la-musique-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Philistins !


mardi 23 janvier 2024

dimanche 21 janvier 2024

«Déjà, au moment où je l'avais couchée sur mon lit et où j'avais commencé à la caresser, Albertine avait pris un air que je ne lui connaissais pas, de bonne volonté docile, de simplicité presque puérile. 
Effaçant d'elle toutes préoccupations, toutes prétentions habituelles, le moment qui précède le plaisir, pareil en cela à celui qui suit la mort, avait rendu à ses traits rajeunis comme l'innocence du premier âge.»

Le côté de Guermantes. Marcel Proust. GF Flammarion (1987)

PBF 2024.02 : Le naufrage dans l'indifférence du Vespuce

 

Mercredi 24 janvier 2023 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque sur une catastrophe maritime, le naufrage du Vespuce. il nous est raconté par Armand Silvestre dans un nouvelle éponyme. Les amateurs éclairés de Laurel et Hardy reconnaîtront dans cette histoire la trame de Sons of the desert.
Cette émission a été enregistrée et montée au studio de RadioRadioToulouse et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
(1) Indifférence (Compagnie Lubat de Gasconha)
(2) L'enlévement au sérail : ouverture  (W. A. Mozart) Mozart orchestra der operhauses de Zurich / Nikolaus  Harnoncourt
(3) Caprice basque (Pablo de Sarasate) Maxim Vengerow
(4) Gambade (Erik Satie) Alexandre Tharaud
(5) Picadilly (Erik Satie) Alexandre Tharaud
(6) Le bonheur quotidien (Anne Sylvestre) 
(7) Lullaby (Ariane Moffat)
(8) Espana (Emanuel Chabrier) Orchestre de la Suisse Romande / Ernest Ansermet 
(9) Depending on you (Rolling Stones)
(10) Dis mon amour (Martine Baujoud)

+ Le naufrage du Vespuce d'Armand Silvestre lu par Elodie et Dominique Silvestre

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/le-naufrage-dans-lindifférence-du-vespuce-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Philistins !

«Dignité perdue. La méditation a perdu toute sa dignité extérieure ; on a tourné en ridicule le cérémonial et l'attitude solennelle de celui qui réfléchit ; on ne pourrait plus supporter un sage de la vieille école. Nous pensons trop vite, et en chemin, en pleine marche, au milieu d'affaires de toutes sortes, même quand c'est aux choses les plus graves ; nous n'avons besoin que de peu de préparation, et même de peu de silence : tout se passe comme si nous avions dans la tête une machine qui tournât incessamment et qui poursuivit son travail dans les pires circonstances.»

Le gai savoir. Nietzsche. Gallimard Idées (1950)

Visionnage toulousain en salle (67) à l'ABC avec Louloute

Bonnard, Pierre et Marthe. Martin Provost (2024)

samedi 20 janvier 2024

«La nature vulgaire se reconnaît à ce qu'elle ne perd jamais de vue son avantage, à ce que cette obsession du but, du bénéfice, est plus forte chez elle que l'instinct le plus violent ; ne pas se laisser entraîner par l'impulsion irraisonnée à des actions intempestives : voilà ce qui lui sert de sagesse et de dignité.
La nature supérieure est plus déraisonnable ; car l'homme noble, généreux, l'être qui se sacrifie succombe à ses instincts ; dans les meilleurs moments sa raison fait une pause.»

Le gai savoir. Nietzsche. Gallimard Idées (1950)

lundi 15 janvier 2024

Visionnage toulousain (66) à l'American cosmograph avec Louloute

Making of. Cédric Kahn (2024)

photographie David Koskas

Film sur l'incompréhension : les personnages parlent et ne se comprennent pas.

samedi 13 janvier 2024

PBF 2024.01 : Les malheurs de l'amour et du loup

Mercredi 17 janvier 2023 à 19H, nouvelle émission de la Petite Boutique Fantasque avec une nouvelle chronique de Monique Calinon, Fières de lettres sur une autrice un peu oubliée Claudine Alexandrine Sophie Guérin de Tencin, baronne de Saint-Martin de l’isle de Ré (1682-1749)

Cette émission a été enregistrée et montée au studio de RadioRadioToulouse et diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
(1) Souffle en l'air (Isabelle Mayereau)
(2) Antoinette a peur du loup (Anne Sylvestre)
(3) Ce soir je n'entends rien (Michèle Bernard)
(4) Vol de nuit (Les Rita Mitsuko)
(5) At sea (Electrolane)
(6) I never will marry (Linda Ronstadt)
(7) Voodoo (Rachel Sweet)
(8) Il me semble que je ne vis que depuis que je vous aime (Aurore Lerat)
(9) L'épine (Juliette Armanet)
(10) Comme avant (Jorane)

+ Chronique Fières de lettres n°3  : Madame de Tencin par Monique Calinon

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/les-malheurs-de-lamour-et-du-loup-la-petite-boutique-fantasque/


Sus aux Philistins !

Visionnage toulousain en salle (65) au Cratère avec Caroline

Le Testament. Denys Arcand (2024)

Visionnage toulousain en salle (64) au Cratère

La chimèreAlice Rohrwacher (2024)

"Chacun cherche sa chimère"

Carte de voeux 2014 sous forme de fable


 

dimanche 7 janvier 2024

Visionnage toulousain en salle (63) à l'ABC avec Caroline

Iris et les hommes. Caroline Vignal (2024)

«Car Andrée pouvait me dire plus de choses sur Albertine que ne m’en aurait dit Albertine elle-même. Or les problèmes relatifs à Albertine restaient encore dans mon esprit alors que ma tendresse pour elle, tant physique que morale, avait déjà disparu. Et mon désir de connaître sa vie, parce qu’il avait moins diminué, était maintenant comparativement plus grand que le besoin de sa présence. D’autre part, l’idée qu’une femme avait peut-être eu des relations avec Albertine ne me causait plus que le désir d’en avoir moi aussi avec cette femme. Je le dis à Andrée tout en la caressant. Alors sans chercher le moins du monde à mettre ses paroles d’accord avec celles d’il y avait quelques mois, Andrée me dit en souriant à demi : "Ah ! oui, mais vous êtes un homme. Aussi nous ne pouvons pas faire ensemble tout à fait les mêmes choses que je faisais avec Albertine." Et soit qu’elle pensât que cela accroissait mon désir (dans l’espoir de confidences je lui avais dit que j’aimerais avoir des relations avec une femme en ayant eu avec Albertine) ou mon chagrin, ou peut-être détruisait un sentiment de supériorité sur elle qu’elle pouvait croire que j’éprouvais d’avoir été le seul à entretenir des relations avec Albertine : "Ah ! nous avons passé toutes les deux de bonnes heures, elle était si caressante, si passionnée. Du reste ce n’était pas seulement avec moi qu’elle aimait prendre du plaisir. Elle avait rencontré chez Mme Verdurin un joli garçon, Morel. Tout de suite ils s’étaient compris. Il se chargeait, ayant d’elle la permission d’y prendre aussi son plaisir, car il aimait les petites novices, de lui en procurer. Sitôt qu’il les avait mises sur le mauvais chemin, il les laissait. Il se chargeait ainsi de plaire à de petites pêcheuses d’une plage éloignée, à de petites blanchisseuses, qui s’amourachaient d’un garçon mais n’eussent pas répondu aux avances d’une jeune fille. Aussitôt que la petite était bien sous sa domination, il la faisait venir dans un endroit tout à fait sûr, où il la livrait à Albertine. Par peur de perdre Morel, qui s’y mêlait du reste, la petite obéissait toujours, et d’ailleurs elle le perdait tout de même, car, par peur des conséquences et aussi parce qu’une ou deux fois lui suffisaient, il filait en laissant une fausse adresse. Il eut une fois l’audace d’en mener une, ainsi qu’Albertine, dans une maison de femmes à Corliville, où quatre ou cinq la prirent ensemble ou successivement. C’était sa passion, comme c’était aussi celle d’Albertine."»

La Fugitive. Marcel Proust. GF Flammarion (1987)

«En présentant la société rurale, nous avons souligné, surtout pour les manouvriers, l'incessante recherche de revenus supplémentaires, à l'aide de maints petits travaux. Cette recherche, absolument nécessaire pour nourrir la famille, payer la taille, survivre en somme, prenait la forme d'une chasse aux petits fermages vacants, à la laine à filer, à la dentelle à confectionner, au bois à couper, travailler ou vendre, aux haies à couper, aux fossés à curer, à toutes sortes de petits travaux dans les grandes fermes. Si besoin était, quand la besogne habituelle manquait, ils recouraient à toutes sortes de petits délits : cueillir dans les bois des feuilles, des herbes, des baies, des glands, voire piéger des lapins, ce qu'interdisaient formellement tous les possesseurs de forêts, roi, nobles, Église. Le résultat était une considérable atteinte aux lois forestières, et spécialement toutes celles qui concernaient la pêche et la chasse. (Il est frappant de constater que beaucoup de paysans détenaient des armes.)»

Le siècle de Louis XIVPierre Goubert. Éditions de Fallois (1996)

lundi 1 janvier 2024

«Je me rappelais maintenant que la levée de la cuisse y faisait le même méandre de cou de cygne avec l'angle du genou, que faisait la chute de la cuisse d'Albertine quand elle était à côté de moi sur le lit, et j'avais voulu souvent lui dire qu'elle me rappelait ces peintures. Mais je ne l'avais pas fait pour ne pas éveiller en elle l'image de corps nus de femmes. 
Maintenant je la voyais à côté de la blanchisseuse et de ses amies, recomposer le groupe que j'avais tant aimé quand j'étais assis au milieu des amies d'Albertine à Balbec. 
Et si j'avais été un amateur sensible à la seule beauté, j'aurais reconnu qu'Albertine le recomposait mille fois plus beau maintenant que les éléments en étaient les statues nues de déesses comme celles que les grands sculpteurs éparpillaient à Versailles sous les bosquets ou dans les bassins donnaient à laver et à polir aux caresses du flot. 
Maintenant, à côté de la blanchisseuse, je la voyais jeune fille au bord de la mer bien plus qu'elle n'avait été pour moi à Balbec, dans leur double nudité de marbres féminins, au milieu des touffeurs, des végétations et trempant dans l'eau comme des bas-reliefs nautiques. Me souvenant de ce qu'elle était sur mon lit, je croyais voir sa cuisse recourbée, je la voyais, c'était un col de cygne, il cherchait la bouche de l'autre jeune fille. 
Alors je ne voyais même plus une cuisse, mais le col hardi d'un cygne, comme celui qui dans une étude frémissante cherche la bouche d'une Léda qu'on voit dans toute la palpitation spécifique du plaisir féminin, parce qu'il n'y a qu'un cygne, qu'elle semble plus seule, de même qu'on découvre au téléphone les inflexions d'une voix qu'on ne distingue pas tant qu'elle n'est pas dissociée d'un visage où on objective son expression. Dans cette étude le plaisir au lieu d'aller vers la femme qui l'inspire et qui est absente, remplacée par un cygne inerte, se concentre dans celle qui le ressent. 
Par instants la communication était interrompue entre mon cœur et ma mémoire. 
Ce qu'Albertine avait fait avec la blanchisseuse ne m'était plus signifié que par des abréviations quasi algébriques qui ne me représentaient plus rien ; mais cent fois par heure le courant interrompu était rétabli et mon cœur était brûlé sans pitié par un feu d'enfer, tandis que je voyais Albertine ressuscitée par ma jalousie, vraiment vivante, se raidir sous les caresses de la petite blanchisseuse à qui elle disait : "Tu me mets aux anges".»

Albertine disparue. Marcel Proust. GF Flammarion (1987)

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (67)

«La Jeune-Fille ressemble à sa photo.»

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-FilleTiqqun. Mille et une nuit. (2001)

Photographie de Linda Ronstadt