mercredi 31 octobre 2018

Éblouissement des prémisses (41)

«Catherine et Pierre marchaient dans les rues de la ville centrale, généralement sans parler. L'été adoucissait les pierres mais n'était par eux. Comme deux oiseaux étrangers ils avaient les yeux vagues, et même deux oiseaux de tourmente, étrangers au reste et égarés en eux-mêmes. Ils faisaient des pas ensemble. Car ils étaient de la même taille. Car ils se trouvaient dehors pour être ensemble. Ils n'étaient essentiellement ensemble que quand ils se taisaient. Comme au début de leurs relations, jadis, de longs silences s'établissaient. Ils ne pouvaient (ni ne voulaient) en sortir.»

Hécate. Pierre Jean Jouve. Mercure de France (1963)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire