lundi 16 mai 2016

«Le premier poète se leva et récita un poème où il était question d'une jeune fille qui quittait son ami parce que l'ami en question, qui travaillait à la fraiseuse voisine, était un fainéant et n'atteignait pas les objectifs du plan ; mais l'ami ne voulait pas perdre son amie et se mettait à son tour à travailler assidûment, jusqu'à ce que le drapeau rouge des travailleurs de choc fit son apparition sur sa fraiseuse. Après lui, d'autres poètes se levèrent et récitèrent des poèmes sur la paix, sur Lénine et Staline, sur les combattants antifascistes martyrisés et les ouvriers qui dépassaient les normes.»

La Vie est ailleurs. Milan Kundera. Éditions Gallimard (1987) 

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