lundi 16 mai 2016

«Aux États-Unis (l'une des provinces les plus riches et vastes de Cordicopolis), il n'est déjà plus seulement impossible de faire voir au public des films sous-titrés, mais même d'obtenir que les gens se déplacent pour des spectacles étrangers doublés. Si on veut que les salles se remplissent, il faut tout re-filmer, tout re-traduire dans des paysages américains avec des interprètes américains, des mouvements de caméra américain.
A peu près comme si vous exigiez, vous, ici, une version de Crime et châtiment se déroulant à Dijon parce que vous n'êtes jamais allé à Saint-Pétersbourg. Ou encore, comme si Faulkner devait rester inimaginable tant que l'on ne l'aura pas réécrit en transplantant ses histoires par exemple dans le marais poitevin.»

L'Empire du Bien. Philippe Muray. Les Belles Lettres (2014)

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