dimanche 8 mai 2016

«Il ne me fallut pas plus d'une semaine passée  au sein du groupe surréaliste pour découvrir que Gala avait raison. On toléra dans une certaine mesure, mes éléments scatologiques. En revanche une quantité d'autres choses furent déclarées "tabous". Je reconnaissais là les mêmes interdictions qu'au sein de ma famille. Le sang m'était permis. Je pouvais y ajouter un peu de caca. Mais je n'avais pas droit au caca seul. On m'autorisait à représenter des sexes, mais pas de fantasmes anaux. Tout anus était regardé d'un très mauvais œil ! Les lesbiennes leur plaisaient assez, mais pas les pédérastes. Dans les rêves on pouvait utiliser à volonté le sadisme, les parapluies et les machines à coudre, mais, sauf pour les profanes, tout élément religieux en était banni, même à caractère mystique. Si l'on rêvait simplement d'une madone de Raphaël sans blasphèmes apparents, il était défendu d'en parler...»

Journal d'un génie. Salvador Dali. Idées Gallimard (1974)

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