dimanche 5 octobre 2014

Réminiscence personnelle (1)

«Plus il envoyait de vannes sales plus elles frétillaient, gloussaient ! Moi-même il me bluffait ce qu'il trouvait comme saloperies crues !
- Elles reviendront pas !
Mais si elles revenaient ! enchantées !
Il pouvait me reprocher mes yeux ! mes mains branleuses... Ah le bandit !... des pucelles plein son divan, parfaitement aimables et à poil... et pas des petites gredines morveuses pouilleuses ! Ah pas du tout !... Instruites ! Bonnes manières ! Avec femmes de chambre, autos, chevaux !... et en temps de guerre ! Au fou rire des sottises du Jules ! tortillantes ! pâmées ! et de ces tailles longues, souples nerveuses !... de ces détentes !... j'appréciais n'est-ce pas en médecin !... Des dermes impeccables ! des plans de chairs roses ou mats !... ces jeunesses !... Poser pour Jules à seize ans ! Je crois que tous les lycées y passaient... l'attirance de l'antre... Raspoutin ! Il les punissait ! Qu'elles étaient pas sages !»

Féerie pour une autre fois. Louis-Ferdinand Céline. Editions Gallimard (1995)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire