vendredi 3 octobre 2014

«- De tels hommes, repris-je, seront avides de richesses, à l'instar de ceux des constitutions oligarchiques. Ils développeront une adoration passionnée pour l'or et l'argent, encore qu'il s'agisse d'une adoration occulte, puisqu'ils posséderont des voûtes et des trésors cachés personnels, où ils les garderont secrètement ; ils auront également des maisons, dont l'enceinte leur servira de retranchement à la manière de niches privées, au sein desquelles ils consentiront des dépenses extravagantes pour leurs femmes et la foule de ceux qu'ils choisiront.
- Très juste, dit-il.
- Ils seront donc avares de leurs richesses, parce qu'ils les vénèrent et les possèdent en secret, tout en se montrant prodigues des richesses des autres, qu'ils convoitent. Ils jouissent en cachette de leurs plaisirs et cherchent à échapper aux lois comme des enfants cherchent à échapper à leur père, parce qu'il sont été éduqués sous la contrainte, et non par la persuasion, et cela en raison d'une part de leur négligence de la Muse véritable, la muse qui s'accompagne de discours argumentés et de la philosophie et d'autre part de la priorité qu'ils ont accordée à la gymnastique plutôt qu'à la musique.
- Tu décris une constitution politique, dit-il, qui est un mélange complet de bien et de mal.»

La République. Platon. Flammarion (2002)

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