dimanche 26 mai 2019


«Un tableau (au départ une surface vide toute bête) est recouvert, au cours de son élaboration, par un réseau rythmé de couleurs, de lignes et de points qui évoque sous sa forme définitive une somme de mouvements vivant. L'oeil saute d'un bleu au rouge, au vert (même un simple changement de forme), à une ligne noire, tombe sur une arête blanche surgie à l'improviste, la suit, se fond dans une tache délicate d'où s'échappent de petites taches rouges, les petites taches rouges se métamorphosent en vertes et soudain le regard croise à nouveau le bleu, rouge, vert, cette fois distrait par d'autres formes, recommençant nouveau cycle. Des parties entières apparaissent chaudes, orange, cinabre, d'autres froides, noir, bleu, blanc, gris. Il est impossible de percevoir ça d'un seul coup. Le temps est indissociable du plan.»

Lettre à Eberhard Grisebach. August Macke (20 mars 1913)

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