mercredi 1 mai 2019

Suite au Dernier amour de Benoît Jacquot

«La Charpillon que tout Londres a connue, et qui, je crois vit encore, était une beauté à laquelle il était difficile de trouver un défaut. Ses cheveux étaient châtains clairs, ses yeux bleus, sa peau de la plus pure blancheur, et sa taille presque égale à celle de Pauline, comptant les deux pouces qu'elle devait gagner parvenant à l'âge de vingt ans, car elle n'en avait alors que dix sept. Sa gorge était petite, mais parfaite, ses mains potelées, minces, et un peu plus longues que les ordinaires, ses pieds mignons, et sa démarche sûre et noble. Sa physionomie douve et ouverte indiquait une âme que la délicatesse des sentiments distinguait, et cet air de noblesse qui ordinairement dépend de la naissance. Dans ces deux seuls points la nature s'était plue à mentir sur sa figure. Elle aurait dû plutôt n'être vraie que là, et mentir dans tout le reste. Cette fille avait préméditée le dessin de me rendre malheureux même avant d'avoir appris à me connaître ; et elle me l'a dit.»

Histoire de ma vie. Jacques Casanova de Seingalt. Robert Laffont (2006)

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