mercredi 1 mai 2019

270 : Ne pas condamner tout seul ce qui plaît à plusieurs

«Car il faut qu'il y ait quelque chose de bon, puisque tant de gens en sont contents ; et bien que cela ne s'explique point, on ne laisse pas d'en jouir. La singularité est toujours odieuse, et lorsqu'elle est mal fondée, elle est ridicule. Elle décriera plutôt la personne que l'objet, et par conséquent, on restera seul avec son mauvais goût. Que celui qui ne sait pas discerner le bon, cache son peu d'esprit, et ne mêle pas de condamner à la volée ; car le mauvais goût naît ordinairement de l'ignorance. Ce que tout le monde dit est, ou veut être.» 

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)

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