mardi 14 mars 2017

«L'amour réveillait en elle des forces obscures qui se déchaînaient. Le sexe semblait avoir moins pour but d'atteindre la volupté que de libérer des délires, d'ouvrir la voie à de violents tumultes, de faire surgir des profondeurs de son corps un cri tragique. Avec elle j’hésitais entre la fascination et la peur. Était-ce vraiment moi l'instrument qui produisait cet ébranlement de tout son être ou n'étais-je que le prétexte à l'explosion d'une folie ? Jamais je n'avais été le spectateur de semblables transes tout en ayant conscience de n'y être pour rien. Jamais je n'avais ressenti à ce point l'ivresse de participer à une telle frénésie sensuelle en même temps que mon impuissance à la maîtriser.»

Une Jeunesse perdue. Jean-Marie Rouart. Gallimard (2017)

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