samedi 17 décembre 2016

«A présent seulement je prends tout à fait conscience de la manière combien pauvre et coupée de faveurs extérieures ma vie s'est déroulée depuis bien des années - maintenant que le silencieux espoir m'a quitté, que ces allègements et ces faveurs me viendraient nécessairement. Je ne cesse d'enrager aussitôt que j'y songe de ce que je n'aie personne avec qui je puisse réfléchir à l'avenir de l'homme - en fait je suis intérieurement tout à fait malade et blessé de la longue privation d'une compagnie qui soit faite pour moi. Rien ne me vient en aide, personne n'invente quelque chose qui pourrait me rasséréner et m'élever, rien ne se présente entre-temps qui me libère de toutes les impressions outrageantes dont les dernières années m'ont accablé. Mes yeux sont beaucoup plus affaiblis que jamais, si souvent la solitude me pèse.»

Lettre à Overbeck du 11 novembre 1883Friedrich Nietzsche

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire