jeudi 14 juillet 2016

«L'abîme est-il si grand qui la sépare de sa sœur murée, inaccessible dans la maison aristocratique aux escaliers parfumés, aux cuivres étincelants, aux meubles d'acajou magnifiques, aux riches tapis ? Cette dame aristocrate baille sur un livre inachevé, attend une visite mondaine qui offrira pour elle une occasion de briller, d'exprimer des pensées apprises par cœur - pensées de commande qui occupent la ville pendant une semaine, et qui ne concernent nullement la direction des maisons, de ses domaines, où règne le désordre ; mais pensées qui ont trait au bouleversement politique probable en France et au catholicisme à la mode... Passons, passons, cela n'est pas intéressant, oublions les tristesses. Continuons à rire, d'autres êtres viendront au cours de cette histoire, notre visage s'éclairera d'une autre lumière.»

Les Âmes mortes : poème. Gogol. Flammarion (1990)

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