dimanche 3 juillet 2016

«Il serait difficile, en tout cas, de composer à partir d'une telle inexistence l'équivalent actuel d'un roman comme le Sursis, où s'entremêlaient des aventures de personnages imaginaires et d'hommes politiques réels durant les quelque jours précédant la signature des accords de Munich. C'est à ce genre de comparaison que peuvent se mesurer les difficultés du romancier d'aujourd'hui, contraint, à l'inverse de ses prédécesseurs, de tailler ses intrigues dans une matière première qui a la consistance des nuages, en même temps qu'il est obligé de tâtonner dans le labyrinthe sans lumière des bonnes intentions les plus comminatoires, et de faire semblant de rendre sans cesse hommage à ces dieux tout-puissants.»

Après l'Histoire. Philippe Muray. Les Belles Lettres (2000)

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