dimanche 24 avril 2016

Charmes de la relecture (4)

«Lorsque Zarathoustra fut âgé de trente ans, il quitta son pays, et le lac de son pays, et il s'en fut dans la montagne. Là jouit de son esprit et de sa solitude et dix années n'en fut las. Mais à la fin son coeur changea, - et un matin avant l'aurore, il se leva, face au soleil s'avança, et ainsi lui parlait :
"Oh toi, grand astre ! N'aurais-tu ceux que tu éclaires, lorsque serait ton heur ?
Dix années durant jusques à ma caverne tu es monté ; sans moi, mon aigle et mon serpent, de ta lumière et de ce chemin tu te serais lassé.
Mais chaque matin nous t'attendions, de toi reçûmes ton superflu et de ce don te bénîmes.
De ma sagesse voici que j'ai satiété, telle l'abeille qui de son miel trop butina, de mains qui se tendent j'ai besoin."»

Ainsi parlait Zarathoustra : un livre qui est pour tous et qui n'est pour personne. Friedrich Nietzsche. Éditions Gallimard (1971)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire