dimanche 20 mars 2016

«Van se promit d'être fort et de souffrir en silence. Son amour propre était satisfait : le duelliste mourant meurt plus heureux que ne le sera l'adversaire qu'il abandonne à la vie. Pourtant, abstenons-nous de blâmer notre ami, s'il ne sut persévérer dans sa résolution ; il n'est que trop aisé de comprendre pourquoi la septième lettre qu'Ada lui fit remettre par leur commune sœur, à Kingston, en 1892, triompha de son obstination. C'est qu'il savait que la série était close. C'est qu'elle avait été écrite à l'ombre des érables rouge sang d'Ardis. C'est qu'elle marquait la fin d'une période sacramentelle de quatre ans, égale à celle de leur première séparation. C'est que Lucette, contre toute raison, contre tout vouloir, se trouva être la paranymphe impeccable.»

Ada ou l'ardeurVladimir Nabokov. Librairie Arthème Fayard (1975)

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