dimanche 16 octobre 2016

«[...] il accompagna partout Anaxarque, au point de le suivre chez les gymnosophistes de l'Inde et les mages, d'où il a tiré sa philosophie si remarquable, introduisant l'idée qu'on ne peut connaître aucune vérité, et qu'il faut suspendre son jugement, comme nous l'apprend Ascanios d'Abdère. Il soutenait qu'il n'y avait ni beau, ni laid, ni juste, ni injuste, que rien n'existe réellement et d'une façon vraie, mais qu'en toute chose les hommes se gouvernent selon la coutume et la loi. Car une chose n'est pas plutôt ceci que cela. Sa vie justifiait ses théories. Il n'évitait rien, ne se gardait de rien, supportait tout, au besoin d'être heurté par un char, de tomber  dans un trou, d'être mordu par des chiens, d'une façon générale ne se fiant à rien à ses sens. Toutefois, il était protégé par ses gens qui l'accompagnaient.

Vie, doctrines et sentences des philosophes illustres : PyrrhonDiogène Laërce. Garnier-Frères (1965)

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