dimanche 7 mars 2021

Réminiscence personnelle (47)

C’est un soir ou les fleurs du mal s’ouvrent et se pavanent 
Dans la chambre noire des peines de cœur 
Un soir où l’en vendrai son âme au diable ou à Dieu
Pour un sourire, une larme, envolée du chant d’un violon tsigane

Chambre sous les toits
Chambre sous les nues
Un amour se perd
Un autre revient sur ses pas 
Chambre sous les nues
Chambre sous les toits

Une voix dans la rue fredonne un air que je ne connais pas 
Devant le rideau de fer d’un cabaret hongrois
Deux ombres enlacées échangent un long baiser

C’est un soir éternel chagrin ou le corps se pâme 
Dans les bras d’un désespoir sans fin 
Un soir ou la beauté fatale hypnotise ses proies
Amoureuse aveuglée par l’éclat du soleil noir, les fleurs du mal

Chambre sous les toits
Chambre sous les nues 
Je n’entends plus l’appel de ta voix
Chambre sous les nues 

Chambre sous les toits
Au coin de la rue quelqu’un siffle un air que je ne connais pas 
Devant le rideau de fer d’un cabaret hongrois
Deux ombres enlacées échangent un long baiser d'adieu

Viens ma lionne, viens
Te faire les griffes sur ma peau 
Ployer ta nuque tendre, offrande au bourreau
Sous l’orage anthropophage de mes crocs.

Chambre sous les toitsJacques Higelin

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