samedi 18 février 2017

La Danseuse Nue

«Elle est absolument nue dans la lumière… Orchestre. La danseuse lève les bras. C’est une grande femme indifférente qui pose. Ses bras, son ventre, ses cuisses : voilà tout. On constate qu’elle est nue, qu’elle n’a ni bagues, ni sautoir pour son petit chiqué. Les attitudes qu’elle offre au public me sauvent d’un ridicule amer, puisque chacun s’éprend de l’art plastique devant cette femme dévêtue pour son rôle.

Des gens s’ennuient correctement.

…Elle avance d’un pas, se cambre pour enfler sa poitrine régulière. On la voit mieux. C’est énervant ! Des jets de lumière tiède s’écrasent sur les épaules de cette femme. Elle joint les mains derrière la tête : le ventre monte, genoux collés. Les seins tendus s’épanouissent.»

Au vent crispé du matin. Francis Carco. Nouvelle Édition nouvelle, JA Coulange et cie (1913)


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