vendredi 17 février 2017

«Il y en avait beaucoup plus que je ne l'aurais pensé. La petite mer qui investissait mes globes oculaires était agitée, comme en quête de nouveaux territoires à conquérir.
Je remarquai plus de spermatozoïdes anormaux que de normaux. Les anormaux étaient plus complexes et plus élégants, agrémentés d'une bonne dizaine de flagelles.
- Ce n'est pas drôle, lui objectais-je. Les spermatozoïdes normaux n'ont qu'une ficelle et leur forme est trop discrète, on ne les remarque pas.
- Je te l'ai déjà dit, non ? Les choses correctes n'ont rien en trop. Plus on a de superflu, plus on s'affaiblit rapidement.»

Le musée du silence. Yôko Ogawa. Actes Sud (2005)

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