samedi 15 mai 2021

Et si le monde de l'Homme sans qualités (Robert Musil) s'approchait de celui du Capriccio (Richard Strauss)

«Il ne voulait pas, sans doute, analyser l'âme d'un grand musicien, ni la juger, mais ce qu'on tient d'ordinaire pour la grande musique ne lui paraissait guère différent d'une caisse bourrée de tous les contenus de l'âme, ornée de belles ciselures au-dehors, mais dont on a tiré tous les tiroirs de sorte qu'on en voit le désordre intérieur. Il n'arrivait pas comprendre que la musique fût une fusion de l'âme et de la forme, parce qu'il voyait trop bien que l'âme de la musique, excepté la très rare musique absolument pure, n'était pas autre choses que l'âme de Pierre et de Paul, donnée en prêt et privée de raison.»

 L'homme sans qualitésRobert Musil. Editions du Seuil (1956)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire