vendredi 11 novembre 2022

Jean-Luc Godard, le Platon du cinéma

«Il aimait Manet et Griffith, Beethoven et le burlesque, le fragment et le collage. Mais aussi Raymond Chandler, Thomas Mann, « l’Equipe », le tennis, le mot « dégueulasse », les citations, le rouge, le bleu, le madison, la nuque des femmes, les travailleuses du sexe, la fausse quiétude du lac Léman où Delon se noyait avant de ressusciter dans l’élégiaque Nouvelle Vague. Et surtout… en découdre.
Créateur prolifique, hostile aux forteresses de l’académisme, en perpétuelle rupture de ban, le mage de Rolle (en Suisse) n’aura jamais suivi qu’une route : la sienne. "L’art est comme un incendie, il naît de ce qu’il brûle", professait-il dans JLG/JLG autoportrait de décembre (1994). Soufflés par son inépuisable capacité à casser les codes, ses dévots chantaient la puissance de sa vision. Las de pénétrer son œuvre au mieux par effraction, ses contempteurs le vouaient aux plumes et au goudron.»

 Sophie Grassin

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