vendredi 9 septembre 2016

«Le génie de l'augmentation qui le possède (et qui n'est évidemment pas étranger à la tonalité même de son antisémitisme), cet art de l'exagération, et même de l'exagération d'exagération, qui transforme certaines scènes de ses romans en séquences de comics (ce qu'il n'aurait sans doute pas désavoué, lui qui déclarait :"J'aurais chez moi, si je pouvais, tous les Dessins animés"... C'est vous dire que je suis bignolle, pas délicat pour un rond... je veux bien (voyez-vous ça) de tous les genres, aucun ne me semble inférieur, à condition que la matière soit organique et organisée, que le sang circule, partout, autour et dedans à partir du cœur, respire avec les poumons, tienne debout, en somme, que le truc tourne, avec un point de catalyse bien vivant, le plus vivant possible, insupportable ! au centre, bien caché, bien scellé, au tréfonds de la viande, qu'on ne se trompe pas, que cela palpite, qu'on ne me vante pas tel pauvre cadavre en froufrous babillards..."), trahissent un effort stylistique de chaque instant pour se rapprocher de l'exagération même du réel, qu'il ne semble envisager que dans la catégorie du délire.»

Céline. Philippe Muray. Gallimard (2001)

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