mercredi 1 juillet 2015

L'Éblouissement des prémisses (incipit 4)

«Notre bagne se trouvait à l'extrémité de la forteresse, au bord du rempart. Quand, à travers les fentes de la palissade, nous cherchions à entrevoir le monde, nous apercevions seulement un pan de ciel étroit et un haut remblai de terre, envahi par les grandes herbes, que, nuit et jour des sentinelles arpentaient. Et puis nous nous disions aussitôt que les années avaient beau passer, nous verrions toujours, en regardant par les fentes de la palissade, le même rempart, le même factionnaire, le même plan de ciel de la forteresse, mais un autre, un ciel plus lointain, un ciel libre.»

Souvenirs de la maison des morts. Dostoïevski. Editions Gallimard (1950)

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