mercredi 24 juillet 2024

«On peut être un imbécile et pratiquer tout de même l'imparfait du subjonctif, cela s'est vu. Mais la haine de l'imparfait du subjonctif ne peut exister que dans le cœur d'un imbécile.»

Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne. Léon Bloy. Mercure de France (1905)

PBF 2024.17 : A quoi sert toute cette viande creuse ?



Mercredi 24 juillet 2024 à 19H, la Petite Boutique Fantasque retrouve la carrière d'Agathe, lecture d'un extrait de Francion de Charles Sorel. Où l'on voit que l'on peut vendre le pucelage de sa nièce plusieurs fois. 
 La phrase du jour est tirée du morceau Optimise mon âme de Fernand Bernadi : "On ne devient pas quelqu'un d'important en sifflant les pin ups au passage".

Programmation musicale :
1) Optimise ton âme (Fernand Bernadi)
2) S'abreuver (Dora / Caroline Champy)
3) Musette walz (John Zorn)
4) Allégresse des vainqueurs (François Couperin) Scott Ross
5) Les Bagatelles (François Couperin) Scott Ross
5) Le voyage (Raoul Dugay)
6) Veronika (Jean Pax Mefret)

+ lecture d'un nouvel extrait de Françion de Charles Sorel, sixième partie de la carrière d'Agathe par Pascale Rémi

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 
 
Sus aux Philistins !
 
Toile de marcel Gromaire

mardi 23 juillet 2024

40

«[...]

Car les masses sont prêtes, au fond, à toute espèce d'esclavage, pourvu que le chef se prouve sans cesse supérieur et légitime son droit à commander de naissance par la noblesse de la forme.

[...]»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

dimanche 14 juillet 2024

98

«Après une nuit où l'on a peu dormi plus personne ne nous aime. Le sommeil en moins a emporté avec lui un je-ne-sais-quoi qui nous rendait humain. Il y a une irritation latente à notre égard, semble-t-il, jusque dans l'air inorganique qui nous entoure. Nous-mêmes, finalement cessons de nous soutenir, et c'est entre nous et nous qu'est blessée la diplomatie de cette bataille sourde.

J'ai aujourd'hui traîné les pieds et ma grosse fatigue par les rues. Mon âme est réduite à un écheveau en pelote, et ce que je suis, ce que j'ai été, c'est-à-dire moi, a oublié son nom Si j'ai un lendemain, je sais seulement que je n'ai pas dormi, et l'enchevêtrement de divers intermèdes installe de grands silences dans mon discours intérieur.

[...]»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

Thématique printanière Bryan Ferry 9 (These foolish things)

Oh will you never let me be?
Oh will you never set me free?
The ties that bound us, are still around us
There's no escape that I can see
And still those little things remain
That bring me happiness or pain
A cigarette that bears a lipstick's traces
An airline ticket to romantic places
And still my heart has wings
These foolish things
Remind me of you
A tinkling piano in the next apartment
Those stumbling words that told you what my heart meant
A fairground's painted swings
These foolish things
Remind me of you
You came, you saw, you conquered me
When you did that to me, I somehow knew that this had to be
The winds of March that make my heart a dancer
A telephone that rings - but who's to answer?
Oh, how the ghost of you clings
These foolish things
Remind me of you
Gardenia perfume lingring on a pillow
Wild strawberries only seven francs a kilo
And still my heart has wings
These foolish things
Remind me of you
I know that this was bound to be
These things have haunted me
For you've entirely enchanted me
The sigh of midnight trains in empty stations
Silk stockings thrown aside, dance invitations
Oh, how the ghost of you clings
These foolish things
Remind me of you
The smile of Garbo and the scent of roses
The waiters whistling as the last bar closes
The song that Crosby sings
These foolish things
Remind me of you
How strange, how sweet, to find you still
These things are dear to me
That seem to bring you so near to me
The scent of smouldering leaves, the wail of steamers
Two lovers on the street who walk like dreamers
Oh, how the ghost of you clings
These foolish things
Remind me of you, just you.

Eric Maschwitz / JackStrachey

115

«Fluide, l'abandon du jour se meurt entre les pourpres épuisées. Personne ne me dira qui je suis, ni ne saura qui j'ai été. Je suis descendu de la montagne ignorée dans la vallée que j'allais ignorer, et mes pas, dans cette lente fin d'après midi, sont des vestiges laissés les clairières de la forêt. Tous ceux que j'ai aimés m'ont oublié dans l'ombre.

[...]»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

Visionnage domestique (194)

Sonate d'automne. Ingmar Bergman (1978)

samedi 13 juillet 2024

116

«[...]

Plus je médite sur la capacité, que nous avons, de nous tromper, plus je sens que s'échappe de mes doigts las le sable invisible des certitudes évanouies.

[...]»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

Thématique printanière Bryan Ferry 8

I asked your mother for you
She told me that you was too young
I wish to the Lord I'd never seen your face
Or heard your lying tongue

Irene goodnight, Irene goodnight
Goodnight Irene, Goodnight Irene
I'll see you in my dreams

Sometimes I live in the country
Sometimes I live in the town
Sometimes I have a great notion
To jump into the river and drown

Irene goodnight, Irene goodnight
Goodnight Irene, Goodnight Irene
I'll see you in my dreams

I love Irene God knows I do
Love her till the sea run dry
And if Irene turns her back on me
I'm gonna take morphine and die

Irene goodnight, Irene goodnight
Goodnight Irene, Goodnight Irene
I'll see you in my dreams
Goodnight Irene, Goodnight Irene
I'll see you in my dreams


Huddie Ledbetter, Alan Lomax, John Sr. Lomax

Réminiscence personnelle (74)

110

«La banalité est un foyer. Le quotidien est maternel. Après une large incursion dans la grande poésie, sur les montagnes de l'aspiration sublime, les rochers du transcendant et de l'occulte, on trouve plus que délicieux et revigorant de rentrer à l'auberge où les imbéciles heureux rient aux éclats, de boire avec eux, devenu idiot pareillement, tel que Dieu nous a faits, content de l'univers qui nous a été donné, et laissant le reste à ceux qui gravissent des montagnes pour ne rien faire une fois là-haut.

[...]»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

mercredi 10 juillet 2024

 
Mercredi 10 juillet 2024 à 19H, la Petite Boutique après les terribles souvenirs équestres de Denis Podalydès nous restons dans le monde du cheval mais dans l’univers des courses hippiques et des petits escrocs qui gravitent autour, à partir du film Courte tête de Norbert Carbonnaux sorti en 1956. La Petite Boutique Fantasque le seule émission à la cuisse magnétique.

Programmation musicale :
1) Ca va ça vient (Pierre Barouh)
2) Alphaville (Bryan Ferry) Bryan Ferry jazz orchestra
3) Prélude 1 : The middle pillar (Zorn)
4) Rhiannon (Fleetwood Mac)
5) Far post (Robert Plant)
6) French cancan (Jacques Offenbach) Jules et son limonaire
7) Crazy man Michael (Fairport convention)
8) Danser dans les orties (Fernand Bernadi)

+ cinq extraits de Courte-tête (Norbert Carbonnaux)

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
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Sus aux Philistins !

Photographie : Jack Delano

dimanche 7 juillet 2024

Dictionnaire additif (7) pour poème-continuum


 

Thématique printanière Bryan Ferry 7

Tell me something I must know
The burning question why
Half a man is twice as much
When he's on the line
Happiness - hard to get
Valentine in hand
None of them will ever guess
But you understand
How many men in a world of their own
There is no end to the great unknown
Tell me something I must know
I'm outside looking in
Train of mirrors none so fair
Let the show begin
How many men in a world of their own
There is no end to the great unknown

Valentine. Bryan Ferry

85

«Toute la journée, dans toute la désolation de ses nuages légers et tièdes, a été occupée par les informations annonçant une révolution. Ces nouvelles, vraies ou fausses, m'emplissent toujours d'un malaise particulier, mélange de dédain et de nausée physique. Cela fait souffrir mon intelligence que des gens pensent changer quoi que ce soit en s'agitant. La violence, quelle qu'elle soit, a toujours été pour moi une forme exorbitée de la stupidité humaine. Par ailleurs, tous les révolutionnaires sont stupides, comme le sont, à un degré moindre, parce que moins gênant, tous les réformateurs.

Révolutionnaire ou réformateur -l'erreur est la même. Impuissant à dominer et réformer sa propre attitude à l'égard de la vie, qui est tout, ou son être, qui est presque tout, l'homme se dérobe en cherchant à modifier les autres et le monde extérieur. Tout révolutionnaire, tout réformateur est un évadé. Combattre c'est ne pas être capable de se combattre soi-même. Réformer c'est ne pas avoir amélioration possible.»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

samedi 6 juillet 2024

Complainte amoureuse

Oui, dès l’instant que je vous vis, 
Beauté féroce, vous me plûtes ; 
De l’amour qu’en vos yeux je pris, 
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ; 
Mais de quel air froid vous reçûtes 
Tous les soins que pour vous je pris ! 
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain je priai, je gémis : 
Dans votre dureté vous sûtes 
Mépriser tout ce que je fis. 
Même un jour je vous écrivis 
Un billet tendre que vous lûtes, 
Et je ne sais comment vous pûtes 
De sang-froid voir ce que j’y mis. 
Ah ! fallait-il que je vous visse, 
Fallait-il que vous me plussiez, 
Qu’ingénument je vous le disse, 
Qu’avec orgueil vous vous tussiez ! 
Fallait-il que je vous aimasse, 
Que vous me désespérassiez, 
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse, 
Et que je vous idolâtrasse 
Pour que vous m’assassinassiez !

Alphonse Allais

Et pendant ce temps inversé-là (20)


 

90

«[...] 

Un homme, même si je peux le reconnaître en pensée que c'est un être vivant comme moi, a toujours eu, pour ce qui est en moi, involontairement, est véritablement moi, moins d'importance qu'un arbre si l'arbre est plus beau. C'est pourquoi j'ai toujours considéré les mouvements humains -les grandes tragédies collectives de l'histoire ou de ce qu'on fait d'elle- comme des frises de vives couleurs, vides de l'âme de ceux qui les parcourent. Jamais ne m'a pesé ce qui avait pu arriver de tragique en Chine. C'est un décor lointain, même à sang et à peste.

Je me rappelle, avec une tristesse ironique, une manifestation d'ouvriers, sous l'égide de je ne sais quelle sincérité (j'ai toujours du mal à admettre la sincérité dans les mouvements collectifs, dans la mesure où l'individu, seul avec lui-même, est l'unique être qui sent). C'était un groupe compact et désordonné de crétins animés, qui avait défilé en criant des choses diverses face à mon indifférence hors-jeu. J'ai subitement eu la nausée. Ils n'étaient même pas suffisamment sales. Ceux qui souffrent vraiment ne font pas dans la plèbe, ne s'organisant pas en groupe. Quand on souffre on souffre seul

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

«Dans le charme qu'avait Albertine à Paris, au coin de mon feu, vivait encore le désir que m'avait inspiré le cortège insolent et fleuri qui se déroulait le long de la plage et, comme Rachel gardait pour Saint-Loup, même quand il le lui eut fait quitter, le prestige de la vie de théâtre, en cette Albertine cloîtrée dans ma maison, loin de Balbec, d'où je l'avais précipitamment emmenée, subsistaient l'émoi, le désarroi social, la vanité inquiète, les désirs errants de la vie de bains de mer. 
Elle était si bien encagée que certains soirs même, je ne faisais pas demander qu'elle quittât sa chambre pour la mienne, elle que jadis tout le monde suivait, que j'avais tant de peine à rattraper filant sur sa bicyclette et que le liftier même ne pouvait pas me ramener, ne me laissant guère d'espoir qu'elle vînt, et que j'attendais pourtant toute la nuit.»

La prisonnière. Marcel Proust. GF Flammarion (1987)

92

«[...] 

Mon désir est de fuir ce que connais, fuir ce qui est mien, fuir ce que j'aime. Je désire partir - non pour des Indes impossibles, ou les grandes îles du Sud de tout, mais pour l'endroit, n'importe lequel -hameau ou désert- qui ne soit intrinsèquement pas celui-ci.»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (72)

«Quand la Jeune-Fille s'abandonne à son insignifiance, elle en tire encore gloire, c'est qu'elle s'amuse

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-FilleTiqqun. Mille et une nuit. (2001)

mercredi 26 juin 2024

PBF 2024.15 : Denis et la jument hystérique

Mercredi 26 juin 2024 à 19H, la Petite Boutique Fantasque est au centre dans un manège lors d'une reprise d'équitation dans les années 1980. Il s'agit d'une lecture d'un extrait de Matamore de Denis Podalydès où il raconte ses terribles souvenirs équestres. 

Programmation musicale :
1) We shall overcome (Joan Baez)
2) Décadence d'équidé (Silver d'argent)
3) Charge de la cavalerie légère (Friedrich von Suppe) Jules et son limonaire
4) Between two worlds (John Zorn)
5) Virginia plain (Roxy music) Brian Ferry jazz orchestra
6) Grand luxe (Fernand Bernadi)

+ lecture d'un extrait de Matamore (Denis Podalydès) sur une leçon d'équitation par Jeanne.

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/denis-et-la-jument-hystérique-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Philistins !

Photographie d'Uzès (Jean Patin)

dimanche 16 juin 2024

Visionnage toulousain en salle (71) à l'ABC

C'est pas moi. Léos Carax (2024)

61

«Nous n'aimons jamais quelqu'un. Nous aimons, uniquement l'idée que nous nous faisons de quelqu'un. C'est un concept qui est le nôtre -en somme c'est nous-mêmes- que nous aimons.

C'est vrai pour toute la gamme de l'amour. Dans l'amour sexuel nous cherchons notre plaisir par l'intermédiaire d'un corps étranger. Dans l'amour autre que sexuel, nous cherchons notre plaisir par l'intermédiaire d'une idée qui est la nôtre. L'onaniste est abject, mais, pour dire l'exacte vérité, l'onanisme est la parfaite expression logique de l'amant. C'est le seul qui ne feint pas et ne se leurre pas.»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

60

«Tout homme aujourd'hui, dont la stature morale et l'envergure intellectuelle ne soient pas celles d'un pygmée ou d'un rustre, aime, quand il aime, d'un amour romantique. L'amour romantique est le produit extrême de siècles des siècles d'influence chrétienne ; et , quant à sa substance, ou aux étapes de son développement, on peut les faire entendre, à quelqu'un qui ne les comprendrait pas, en le comparant à un vêtement, un costume, que l'âme ou l'imagination confectionnerait pour en revêtir des individus rencontrés au hasard, en pensant qu'ils peuvent leur convenir. 

Mais tout vêtement, comme il n'est pas éternel, ne dure qu'autant qu'il dure ; et très vite, sous cet habit de l'idéal que nous avons taillé, qui part en guenilles, surgit le corps réel de la personne humaine que nous en avions revêtue.

L'amour romantique est donc un chemin de désillusion. Il peut ne pas l'être à condition que la désillusion, acceptée depuis le début, décide de changer constamment d'idéal, de tisser constamment dans les ateliers de l'âme, de nouveaux vêtements, grâce auxquels constamment puisse se renouveler l'aspect de la personne qui les porte.»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

vendredi 14 juin 2024

Quelques Éléments supplémentaires de la Société du Spectacle (71)

«L'amour de la Jeune-Fille n'est qu'un mot dans le dictionnaire.»

Premiers matériaux pour la théorie de la jeune-FilleTiqqun. Mille et une nuit. (2001)

samedi 8 juin 2024

Thématique printanière Bryan Ferry 6


It seems we stood and talked like this beforeWe looked at each other in the same way then
But I can't remember where or when
The clothes you're wearing are the clothes you wore
The smile you are smiling you were smiling then
But I can't remember where or when
Some things that happen for the first time
Seem to be happening again
And so it seems that we have met before
And laughed before
And loved before
But who knows where or when?

Somethings that happen for the first time
Seem to be happening again
And so it seems we have met before
And laughed before
And loved before
But who knows where or when?

Where or when

Exposition à Toulouse (2)


 

Musique à Toulouse (19) avec Caroline : Passe ton Bach d'abord, un nouveau souffle


 

Musique à Toulouse (18) avec Caroline : Passe ton Bach d'abord, un nouveau souffle


 

Musique à Toulouse (17) avec Caroline : Passe ton Bach d'abord, un nouveau souffle


 

mercredi 5 juin 2024

«Et maintenant je comprenais ce que c'était la vieillesse -la vieillesse qui de toutes les réalités est peut-être celle dont nous gardons le plus longtemps dans la vie une notion purement abstraite, regardant les calendriers, datant nos lettres, voyant se marier nos amis, les enfants de nos amis, sans comprendre, soit par peur, soit par paresse, ce que cela signifie, jusqu'au jour où nous apercevons une silhouette inconnue, comme celle de M. d'Argencourt, laquelle nous apprend que nous vivons dans un nouveau monde ; jusqu'au jour où le petit-fils d'une de nos amies, jeune homme qu'instinctivement nous traiterions en camarade, sourit comme si nous nous moquions de lui, nous qui lui sommes apparu comme un grand-père.»

Le temps retrouvé. Marcel Proust. GF Flammarion (1987)

dimanche 2 juin 2024

Visionnage domestique (192)

Louise en hiver. Jean-François Laguionie (2016)

Réminiscence personnelle (73)

«27

«J'ai beau appartenir, par l'âme, à la lignée des romantiques, je ne trouve d'apaisement que dans la lecture des classiques. Leur sobriété même, à travers laquelle exprime leur clarté, me console je ne sais de quoi. J'en retire une impression stimulante de vie ample qui contemple de vastes espaces sans les parcourir. Même les dieux païens ont besoin de ce vaste apaisement.

[...] »

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

«Je lis et je suis libéré. J'acquiers de l'objectivité. Je cesse d'être moi, et d'être éparpillé. Et ce que je lis, au lieu d'être un vêtement à moi que je ne vois pas bien et qui souvent m'incommode, c'est la grande clarté du monde extérieur, toute entière remarquable, le soleil qui voit tous les êtres, la lune qui parsème d'ombres le sol tranquille, les vastes espaces qui débouchent sur la mer, la noire densité des arbres qui agitent leur vert feuillage là-haut, la paix solide des bassins dans les parcs des grandes propriétés, les chemins dissimulés par les vignes dévalant les courtes pentes des coteaux.»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

samedi 1 juin 2024

Musique à Toulouse (16) avec Caroline et Jean-Christophe : Passe ton Bach d'abord, un nouveau souffle

Ensemble Amaryllis

Entrelacements de deux hautbois et du basson ou bien de flûte à bec, hautbois, basson sur un répertoire allemand virtuose. Et très beau violon, très belle sonorité et très belle technique.

43

«[...]

Mais il est des natures plus rares qui aiment mieux périr que travailler sans joie ; des difficiles, des gens qui ne se contentent pas de peu et qu'un gain abondant ne satisfera pas s'ils voient pas le gain des gains dans le travail même. Les artistes et les contemplatifs de toute espèce font partie de cette rare catégorie humaine, mais aussi ces oisifs qui passent leur existence à chasser ou à voyager, à s'occuper de galants commerces ou à courir les aventures.

[...]»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

mercredi 29 mai 2024

PBF 2024.14 : Le théorème de la passoire

Mercredi 29 mai 2024 à 19H, la Petite Boutique Fantasque est dans des affres mathématiques. On appelle petite boutique fantasque toute émission diffusée sur l'antenne de Radio Radio 106.8 mHz (Toulouse) le mercredi à 19H ou sur https://www.radioradiotoulouse.net pour la diffusion numérique en temps réel et la balado-diffusion. On distingue les petites boutiques fantasques de 1er ordre et de 2nd ordre. Les petites boutiques fantasques de 1er ordre ne contiennent aucune trace de terre de la place Pinel. Marius Pinel en est absent. Les PBF de 2nd ordre sont dites pinelisées car elles contiennent la chronique de l'univers place Pinel de Marius Pinel. Mais là, aujourd'hui, nous nous trouvons devant une exception. Nous avons bien Marius Pinel mais dans une interprétation d'un extrait des Shadocks de Jacques Rouxel et Jean-Paul Couturier. 

Programmation musicale :
1) Samba miaou (Full moon ensemble)
2) Oreilles de veau (Siver d'argent)
3) Presque dans la cuisine (Julien Louvet / Damien Schultz) 
4) lambeth walk (Wizex)
5) Les maisons toutes pareilles (Les cowboys fringants)
6) Duo des dindons (Edmond Audran) Juliette / François Morel
7) Improvisation sur le Barbier de Séville (Giacomo Rossini) Farah Fersi
8) Désuétude (Charlie Schlingo) 
9) Exit music (Brad Mehldau)
10) Les gens qu'on aime (Philippe Brach)
11) Garden of love (Dora  / Caroline Champy)
12) L'arbre (Arthur H.)
+ lecture d'un extrait des Shadocks (Jacques Rouxel et Jean-Paul Couturier) par Marius Pinel capté lors du festival des Bruissonnantes 2024 au théâtre du Hangar

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF :
https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/théorème-de-la-passoire-la-petite-boutique-fantasque/

Sus aux Philistins !

Photographie de Martha Norelius par Underwood & Underwood 1925

dimanche 26 mai 2024

«Savoir qu'elle sera mauvaise, l'oeuvre que l'on ne fera jamais. Pire encore, cependant, sera celle qui jamais ne pourra se faire. Celle que l'on fait, est-elle faite. Sans doute pauvrette, mais elle existe, comme la plante chétive dans l'unique pot de fleurs de ma voisine infirme. Cette plante est sa joie, et aussi parfois la mienne. Ce que j'écris, ce que je considère mauvais, peut aussi, peut aussi un moment distraire du pire tel ou tel esprit meurt ou triste. Ça me suffit, ou ça ne me suffit pas, mais c'est utile d'une certaine façon, et la vie toute entière est comme ça.»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

samedi 25 mai 2024

Visionnage domestique (190)

Coeurs. Alain Resnais (2006)



IL EST SIX CŒURS, PARIS S'ENDORT

Ils ont trente, quarante, cinquante ans ou plus. Ils vivent dans le XIIIe arrondissement, près de la BNF, s’y terrent, entre deux chutes de neige. Alain Resnais compose encore ses films comme ses troupes d’acteurs : il y a les anciennes et les nouvelles recrues, les auto-références et la passion d’un cinéaste qui s’intéresse toujours aux films contemporains. Cœurs est un de ces films admirables dont la virtuosité ne gâche ni l’émotion ni le mystère.

C’est l’histoire de quelques cœurs, brisés, déçus, fatigués, pleins d’espoir. Ils sont petits, presque morts, comme nous le suggère la neige qui tombe en permanence sur des décors millimétrés. On pense évidemment à L’Amour à mort, à l’idée de spiritualité oscillant entre une supériorité de la vie et un passage vers la mort. Alain Resnais se souvient de sa propre œuvre et la remodèle dans Cœurs : André Dussollier était le même agent immobilier timide et renfermé que celui d’On connaît la chanson, Pierre Arditi est filmé dans la même pénombre qui masquait la vérité de L’Amour à mort. On se souvient, et on découvre encore pourtant l’art de Resnais.

Le réalisateur cache bien son jeu comme ses acteurs : les six personnages, loin d’être des caractères déjà vus dans la « famille » resnaisienne, sont des créations du temps présent, non de simples déclinaisons répétées. Ils sont une sorte de concentré de la vie moderne dans ce qu’elle comporte de solitude et surtout de masques. Thierry vit avec sa sœur, Gaëlle, et ne connaît les femmes que platoniquement par sa secrétaire croyante, Charlotte. Gaëlle sort tous les soirs, faisant croire qu’elle vit de l’amour des hommes, alors qu’elle attend dans les cafés l’arrivée d’un homme hypothétique. Dan, ancien militaire, ange déchu de l’armée, boit dans les bars sans attendre qui que ce soit : il raconte sa vie à Lionel qui cache lui aussi ses peines derrière son comptoir et la souffrance de ses clients.

Les cœurs se croisent, bien entendu, mais sans créer de liens véritables comme le faisaient les personnages d’On connait la chanson : Alain Resnais a crée des hommes et des femmes opaques. Chaque discussion est prise en cours de façon à ce que la compréhension psychologique de chacun ne soit ni immédiate ni totale. Chaque personnage est caché par un rideau de perles, une fenêtre, une obscurité. Les diverses parois ne séparent pas les hommes les uns des autres mais les hommes d’un extérieur. Tout le film se situe en intérieur, en repli sur soi, derrière un écran, de télévision ou de regards figés. Quand l’un de ces êtres sort de son rôle connu et parfois apprécié, on ne le voit qu’à peine. Charlotte la catholique se filme en petites tenues pour réjouir le cœur de ses connaissances. Lionel s’occupe d’un père malade et odieux, dont on n’entendra que la voix. Comme le dit Charlotte : « Les gens âgés sont souvent agressifs, je le sais. » Alain Resnais se moquerait-il de lui-même ?

Ce n’est pas la vieillesse physique qui entre en jeu ici, mais l’immobilité des existences, et leur rapport à la mort inconsciente. Il y a quelque chose de mystique dans Cœurs : la pénombre est parsemée de rayons lumineux de temps à autres ; on répète sans cesse : « Mais, mon Dieu, qu’est-ce qui nous arrive ?» La caméra se fait parfois omnisciente. Rappelant Dogville de Lars von Trier, Resnais montre Dan et sa future ex-femme Nicole visitant des appartements : il a la bonne idée de filmer en plongée, du plafond, les différentes pièces. Le décor de théâtre se meut peu à peu en espace confiné, enfermant les âmes, mettant en relief la place de chacun, et conservant l’ouverture d’un plafond qui n’existe plus. Ils sont droits ces cœurs, ils sont froids aussi, comme le Paris blanc de neige et des nouveaux immeubles de la Bièvre, un Paris absent, sans bruits urbains, invisible. Ils attendent. Comme le dit Lionel à Dan, « tout dépend de votre propre clarté ».

Parce qu’ils résistent également, par le contact à autrui qui, sans les dévoiler réellement, les rassure sur leur capacité à survivre. Le couple, quels qu’en soient les deux participants, n’est pas amour parfait, il est nécessité dans le dialogue, même interrompu, puisque les personnages ne peuvent se toucher. Alain Resnais se dit souvent attiré par la beauté des films de Wong Kar-Wai : il en a retiré aussi l’amour du croisement, du passage de ces cœurs libres qui ne sont pas pris, par hasard, par malchance, par fatalité peut-être. La disponibilité n’est pas la liberté, elle serait plutôt synonyme de frustration sexuelle et amicale. Les images se répondent mais pas les humains.

Du début à l’extrême fin, Alain Resnais mène de main de maître la danse. Si ses personnages sont fanés, dans une attente vide d’actions et emplie de sens, son art est intact, renouvelé, passionnant. Mais l’émotion et la beauté incroyable de Cœurs tient tout autant à la grâce des acteurs, à leurs expressions teintées d’une vivacité rentrée que l’on pourrait nommer énergie du désespoir. Si tous sont pareillement entrés dans l’univers du film avec talent, Pierre Arditi est impressionnant de sensibilité, de conviction, et de beauté troublante.

Les anges de Resnais sont gardiens, déchus, soumis, au-dessus de leurs désirs et confinés à l’intérieur d’eux-mêmes et des espaces. Il leur suffirait d’un peu de cette clarté quasi divine pour retrouver l’usage de leurs ailes. Dans la quête d’un autre, on s’oublie soi-même. Lionel/Arditi a cette question au centre du film : « Après tout, qu’est-ce qu’on peut être à part soi ?»… beaucoup de choses, semble nous répondre Resnais, pourvu qu’on en ait la force et la possibilité.

Ariane Beauvillard. Kriticat

Et pendant ce temps inversé-là (19)


 

lundi 13 mai 2024

Les apéritifs de la rue du cimetière (2) : La tête haute

C'est ma fête j'ai 19 ans 
pu d'cheveux mais toutes mes dents 
et quand je r'garde en avant 
y'a comme un flou dans le temps 

tantôt le doc passera 
me donner mes résultats 
et j'saurai si oui ou non 
j'ai des chances de guérison 

mes bougies d'anniversaire 
s'ront peut-être bien les dernières 
Mais je n'suis même pas fébril 
j'ai en moi cette force tranquille 
des gens qui sont habitués à voir la mort roder 

J'ai tout surmonté 
la tête baissée 
si j'redescends la côte 
ce s'ra La Tête Haute 

Si je suis au bout d'la route 
de ma vie beaucoup trop courte 
je partirai quand même en paix 
sans éprouver de regret 

Car même si j'ai encore la flamme 
j'ai en moi cette vieille âme 
de ceux pour qui la sagesse 
a remplacé la jeunesse 

Et qui m'a fait garder espoir 
dans le moments les plus noirs 
Mais qui a aussi tempéré 
les victoires à l'arrachée 

J'me s'rai tenu comme un roi 
Face à ce cheval de Troie 
Sans me plaindre de la douleur 
Et sans pleurer sur mon malheur 

Que je survivre ou que je meure 
Maintenant je n'ai plus peur 

J'ai tout surmonté 
la tête baissée 
si j'redescends la côte 
ce s'ra La Tête Haute 

C'est ma fête j'ai 19 ans 
pu d'cheveux mais toutes mes dents 
Je soufflerai mes bougies 
les dernières de ma vie 

Le doc me l'a confirmé 
le mal a trop progressé 
une affaire de quelques s'maines 
peut-être deux mois à peine 

Les yeux qui flottent dans l'eau 
Dans un dernier soubresaut 
De colère et d'impuissance 
Il faut accepter l'évidence 

Ce n'est plus le temps pour les larmes 
je dois rendre les armes 
J'ai tout surmonté 
la tête baissée
maintenant je redescends la côte
et j'ai la tête haute
et j'ai la tête haute

Les cowboys fringants

samedi 11 mai 2024

47 

«De la répression des passions.- Si l'on s'interdit constamment l'expression des passions comme une chose vulgaire qu'il faut laisser aux natures grossières, aux bourgeois, aux rustres, si l'on veut donc, non réfréner les passions mêmes, mais seulement leur langage et leur geste, on n 'en atteint pas moins, du même coup, ce qu'on ne veut pas : on réfrène les passions elles-mêmes, ou tout au moins on les affaiblit et les transforme ; et ce fut ainsi qu'il en advint, exemple instructif entre tous, à la cour de Louis XIV et à tout ce qui en dépendait. L'époque suivante, élevée dans l'habitude de réfréner l'expression des passions, perdit jusqu'à la passion elle-même ; elle fut remplacée par la grâce, la frivolité, le badinage ; ce fut une époque frappée par l'incapacité de se montrer discourtoise : au point qu'on n'y lançait et n'y rendait l'offense qu'avec des propos obligeants.

[...]»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

«Aucune idée brillante ne parvient à circuler si ce n'est en s'agrégeant quelque élément de stupidité. La pensée collective est stupide parce qu'elle est collective : rien ne franchit les barrières du collectif sans y laisser, à l'instar d'une gabelle, la majeure partie de l'intelligence véhiculée.

Dans notre jeunesse nous sommes deux : coexistent en nous notre propre intelligence, qui peut être grande, et la stupidité de notre inexpérience, qui constitue une seconde intelligence inférieure. C'est seulement quand nous atteignons le deuxième âge que se produit en nous l'unification. D'où le comportement toujours frustre de la jeunesse -dû, non à son inexpérience, mais à sa non-unité»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

Visionnage domestique (188)

L'homme n'est pas un oiseau. Dusan Makavejev (1965)

vendredi 10 mai 2024

Il en a toujours été ainsi !

«L’époque et le monde, l’argent et le pouvoir, appartiennent aux êtres médiocres et fades. Quant aux autres, aux êtres véritables, ils ne possèdent rien, si ce n’est la liberté de mourir. Il en fut ainsi de tout temps et il en sera ainsi pour toujours.»

Le Loup des steppes. Hermann Hesse. Le Livre de Poche, (2021)

«Votre regard a quelque chose d'une musique jouée à bord d'un bateau, au milieu d'un fleuve mystérieux avec des forêts sur l'autre rive..

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

52 

«Ce que les autres savent de nous.- Ce que nous savons de nous-mêmes, ce que notre mémoire en a retenu, est moins décisif qu'on ne pense pour le bonheur de notre vie. Vient un jour où surgit en elle ce que savent (ou croient savoir) les autres de ce nous ; nous nous apercevons alors que leur opinion est plus puissante. On s'arrange mieux de sa mauvaise conscience que de sa mauvaise réputation.»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

«Personne n'est plus entraîné à la souffrance ni physique ni morale, nul ne voit plus que rarement quelqu'un souffrir ; il en résulte une conséquence fort importante : c'est qu'on hait la souffrance maintenant plus qu'autrefois, qu'on parle d'elle plus que jamais et qu'on va même jusqu'à ne pouvoir en supporter la simple idée : on en fait une question de conscience et un reproche à l'existence toute entière.»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

mercredi 8 mai 2024

PBF 2024.13 : Fière d'être Olympe de Gouges

Mercredi 8 mai 2024 à 19H, la Petite Boutique Fantasque accueille Monique Calinon pour sa chronique Fière de lettres. Aujourd'hui, elle nous dresse le portrait d'une vraie révolutionnaire, Olympe de Gouges. Nous l'avons intitulé : Fière d'être Olympe de Gouges. Cette chronique est précédemment parue dans la version numérique de Libération.

Cette émission de RadioRadioToulouse est diffusée en hertzien, Toulouse : 106.8 Mhz ou en streaming https://www.radioradiotoulouse.net/ et pour tout le reste du temps et du monde sur les podcasts de mixcloud.

Programmation musicale :
1) Qui est homo extrait du Stabat mater (Antonio Vivaldi) Caroline Champy-Tursun / Ensemble baroque de Toulouse / Michel Brun
2) L'escalier (Imago)
3) L'innocence (Arthur H.) 
4) les petites filles (Michèle Bernard)
5) Le lac Saint-Sébastien (Anne Sylvestre)
6) Boys and girls (Bryan Ferry) Brian Ferry jazz orchestra
7) Elevation pour la paix (Marc-Antoine Charpentier) Les Passions / Jean-Marc Andrieu
8) Hotel California (The Eagles) Jake Shimabukuro / Earl Klugh

+ Chronique Fières de lettres de Monique Calinon : Olympe de Gouges, le courage tout azimut

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : https://www.mixcloud.com/RadioRadioToulouse/fière-dêtre-olympe-de-gouges-la-petite-boutique-fantasque

Sus aux Philistins !

Photographie de Mrs Stewart sur une moto Rudge (Gallica)
 

Dictionnaire additif (6) pour poème-continuum


 

«Don de soi-même. Il est de nobles femmes qui, manquant de certaine ressources d'esprit, ne savent pas trouver d'autre moyen pour exprimer leur plus grand abandon que d'offrir leur vertu, leur pudeur : c'est leur trésor le plus précieux. Et il n'est pas rare que ce don soit accepté sans que le bénéficiaire s'en trouve aussi fort obligé que le supposait la donatrice ;... une bien mélancolique histoire !»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

Musique à Toulouse 12 avec Caroline

Tisane et kro télé. Merle moqueur

«- Le genre de l'homme est la volonté, celui de la femme la soumission,... telle est la loi des sexes, eh oui ! une dure loi pour la femme ! Tous les humains sont innocents de leur existence, mais les femmes le sont en seconde puissance : qui donc saurait avoir pour elle assez de douceur, assez d'huile ?

- Que nous chaut l'huile ? Que nous chaut la douceur ? répondit quelqu'un de la foule : Il faut mieux élever les femmes ! 

- Il faut mieux élever les hommes dit le sage et il fit signe au jeune homme de le suivre.. 

Mais le jeune homme ne le suivit pas.»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

Musique à Toulouse 11 : Cantates sans filet

 

Cantate Bwv 12 Jean-Sébastien Bach. Ensemble baroque de Toulouse. Michel Brun

«Ce qui manque à le femme doit être expié par l'homme et corrigé en lui... car c'est l'homme qui se crée l'image de la femme et la femme qui se modèle ensuite sur cette image

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

dimanche 5 mai 2024

Réminiscence personnelle (72)

«105

«En tous lieux de ma vie, en toutes situations et rapports avec autres, j'ai toujours été, pour tous un intrus. A tout le moins, toujours un étranger. Au milieu de parents, comme de connaissances, j'ai toujours été ressenti comme quelqu'un d'extérieur. Je ne dis pas que j'ai été tenu pour tel, même une seule fois, après réflexion. Mais je l'ai toujours été spontanément pour la majeure partie des gens.

J'ai toujours été, partout et par tous, traité avec sympathie. Peu de gens je crois, auront aussi peu eu droit à un haussement de ton, un sourcil froncé, un éclat de voix ou un sous entendu. Mais la sympathie avec laquelle j'ai été traité a toujours été exempte d'affection. Pour les plus naturellement intimes, j'ai toujours été un hôte, qui donc, en tant qu'hôte, est bien traité, mais avec cette attention que l'on doit à un étranger, et l'absence d'affection que mérite un intrus.

[...] »

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)