«Il sentit dans sa bouche le goût amer, le goût de la rouille de la mort qui est au fond de l'été. Il fonça l'allure pour rejoindre la petite fille. Il ne la voyait pas vraiment. Ce qui remplissait ses yeux, c'était la longue file brisée, chaotique, bousculée, de toutes les images de Jos, de tous les étés où on s'est cherché, puis déchiré ; c'était aussi la secousse, à chaque pas, quand le sol vole à votre rencontre, et le grésillement blanc des pailles, comme un million de petites flammes dures, et le foudroiement du soleil, rythmé par le tambour des tempes.»
Mano l'archange. Jacques Serguine. Editions Gallimard (1962)
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