samedi 27 juillet 2024

194

«Le peuple est bon garçon.
Le peuple n'est jamais humanitaire. Ce qu'il y a de plus fondamental chez l'homme du peuple, c'est l'attention étroitement portée à ses propres intérêts, et l'exclusion soigneuse, pratiquée autant que faire se peut, des intérêts d'autrui.
Quand le peuple perd ses traditions, cela veut dire que le lien social s'est brisé ; et quand le lien social se brise, il en résulte que c'est le lien social entre la minorité et
 le peuple qui se brise. Et quand le lien social entre la minorité et le peuple se brise, c'est la fin de l'art et de la véritable science, la cessation d'activité des principaux  agents de l'existence de la civilisation.

[...]»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

mercredi 24 juillet 2024

«On peut être un imbécile et pratiquer tout de même l'imparfait du subjonctif, cela s'est vu. Mais la haine de l'imparfait du subjonctif ne peut exister que dans le cœur d'un imbécile.»

Quatre ans de captivité à Cochons-sur-Marne. Léon Bloy. Mercure de France (1905)

PBF 2024.17 : A quoi sert toute cette viande creuse ?



Mercredi 24 juillet 2024 à 19H, la Petite Boutique Fantasque retrouve la carrière d'Agathe, lecture d'un extrait de Francion de Charles Sorel. Où l'on voit que l'on peut vendre le pucelage de sa nièce plusieurs fois. 
 La phrase du jour est tirée du morceau Optimise mon âme de Fernand Bernadi : "On ne devient pas quelqu'un d'important en sifflant les pin ups au passage".

Programmation musicale :
1) Optimise ton âme (Fernand Bernadi)
2) S'abreuver (Dora / Caroline Champy)
3) Musette walz (John Zorn)
4) Allégresse des vainqueurs (François Couperin) Scott Ross
5) Les Bagatelles (François Couperin) Scott Ross
5) Le voyage (Raoul Dugay)
6) Veronika (Jean Pax Mefret)

+ lecture d'un nouvel extrait de Françion de Charles Sorel, sixième partie de la carrière d'Agathe par Pascale Rémi

Pour ceux qui auraient piscine indienne, ou toute autre obligation, il y a une possibilité de rattrapage avec les podcasts de la PBF : 
 
Sus aux Philistins !
 
Toile de marcel Gromaire

mardi 23 juillet 2024

40

«[...]

Car les masses sont prêtes, au fond, à toute espèce d'esclavage, pourvu que le chef se prouve sans cesse supérieur et légitime son droit à commander de naissance par la noblesse de la forme.

[...]»

Le gai savoirNietzsche. Gallimard Idées (1950) 

dimanche 14 juillet 2024

98

«Après une nuit où l'on a peu dormi plus personne ne nous aime. Le sommeil en moins a emporté avec lui un je-ne-sais-quoi qui nous rendait humain. Il y a une irritation latente à notre égard, semble-t-il, jusque dans l'air inorganique qui nous entoure. Nous-mêmes, finalement cessons de nous soutenir, et c'est entre nous et nous qu'est blessée la diplomatie de cette bataille sourde.

J'ai aujourd'hui traîné les pieds et ma grosse fatigue par les rues. Mon âme est réduite à un écheveau en pelote, et ce que je suis, ce que j'ai été, c'est-à-dire moi, a oublié son nom Si j'ai un lendemain, je sais seulement que je n'ai pas dormi, et l'enchevêtrement de divers intermèdes installe de grands silences dans mon discours intérieur.

[...]»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)

Thématique printanière Bryan Ferry 9 (These foolish things)

Oh will you never let me be?
Oh will you never set me free?
The ties that bound us, are still around us
There's no escape that I can see
And still those little things remain
That bring me happiness or pain
A cigarette that bears a lipstick's traces
An airline ticket to romantic places
And still my heart has wings
These foolish things
Remind me of you
A tinkling piano in the next apartment
Those stumbling words that told you what my heart meant
A fairground's painted swings
These foolish things
Remind me of you
You came, you saw, you conquered me
When you did that to me, I somehow knew that this had to be
The winds of March that make my heart a dancer
A telephone that rings - but who's to answer?
Oh, how the ghost of you clings
These foolish things
Remind me of you
Gardenia perfume lingring on a pillow
Wild strawberries only seven francs a kilo
And still my heart has wings
These foolish things
Remind me of you
I know that this was bound to be
These things have haunted me
For you've entirely enchanted me
The sigh of midnight trains in empty stations
Silk stockings thrown aside, dance invitations
Oh, how the ghost of you clings
These foolish things
Remind me of you
The smile of Garbo and the scent of roses
The waiters whistling as the last bar closes
The song that Crosby sings
These foolish things
Remind me of you
How strange, how sweet, to find you still
These things are dear to me
That seem to bring you so near to me
The scent of smouldering leaves, the wail of steamers
Two lovers on the street who walk like dreamers
Oh, how the ghost of you clings
These foolish things
Remind me of you, just you.

Eric Maschwitz / JackStrachey

115

«Fluide, l'abandon du jour se meurt entre les pourpres épuisées. Personne ne me dira qui je suis, ni ne saura qui j'ai été. Je suis descendu de la montagne ignorée dans la vallée que j'allais ignorer, et mes pas, dans cette lente fin d'après midi, sont des vestiges laissés les clairières de la forêt. Tous ceux que j'ai aimés m'ont oublié dans l'ombre.

[...]»

Livre(s) de l'inquiétude : Vicente Guedes, Baron de Teive, Bernardo SoaresFernando Pessoa. Christian Bourgeois éditeur (2018)