«Il y a, entre autres, Ctésias de Cnide, fils de Ctésiochos, qui écrivit sur le pays des Indiens et sur ce qui s'y trouve, des choses qu'il n'avait ni vues ni entendues de la bouche d'un tiers véridique. Jamboulos aussi fit quantité de récits extraordinaires à propos de la Grande Mer ; tous virent bien qu'il avait forgé un récit mensonger, sans que le sujet traité fût déplaisant pour autant. Beaucoup d'autres prirent le même parti et consignèrent comme ayant été vécues personnellement des courses errantes et lointaines, en décrivant des bêtes énormes, des hommes cruels, des genres de vie singuliers. Le chef de file et le maître en fariboles de ce genre fut l'Ulysse homérique qui, dans ses récits à la cour d'Alcinoos, parlait de vent réduit en esclavage, de créatures à l’œil unique, d'hommes mangeurs de chair crue et sauvages, d'animaux à plusieurs têtes, et des métamorphoses de ses compagnons sous l'effet de philtres : tels furent les nombreux contes prodigieux qu'il fit aux Phéaciens, qui n'y connaissaient rien.»
Voyages extraordinaires. Lucien. Les Belles lettres (2009)
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