Le fichu menteur : conte
Près d’une ci-devant beauté,
Dorval fatiguant sa visière,
Cherchoit si le double hémisphère
Apparoîtroit à son œil enchanté.
Vains efforts ! la recherche avide
Que trompe un gros fichu menteur,
N’offre à ses regards que du vide
Dont enrage l’observateur.
Bref, il n’étoit resté le moindre atôme
A la dame de ses appas.
Pour se venger que fait notre homme ?
Où fut logé ce qu’il ne trouve pas,
Adroitement une carte est glissée ;
De l’action la dame embarrassée
Lui dit : Dorval, que faites-vous ?...
- Ah ! de grâce, point de courroux !
Il ne faut pas que ceci vous étonne,
Je voulois voir un mien ami,
Mais, hélas, n’y trouvant personne,
Ainsi que l’usage ordonne,
Je laisse ma carte chez lui.
Mercier de Compiègne
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