«Un de ces dimanches de ce printemps là, nous sommes tous au restaurant. C'est une tradition dans ma famille paternelle. il y a mon grand-père, ma grand-mère, ma tante, mon frère Pierre, ma petite soeur Clara et sa mère Ana Maria, notre belle-mère. Une personne manque : mon père. C'est un repas un peu bizarre, l'atmosphère est lourde. Au milieu du déjeuner, mon grand-père se lève brusquement et va aux toilettes. Il n'en ressort pas : infarctus. panique, cris porte enfoncée, pleurs, police secours, hôpital. C'est la fin des déjeuners dominicaux pour un long moment. Mon grand père s'en tire et part en maison de repos. Mon père est toujours absent. Ce qui est étrange c'est que je n'ai le souvenir d'aucune explication sur cette absence. pourtant on m'a forcément dit quelque chose, forcément. Un père ne disparaît pas comme ça du jour au lendemain de la vie ce ses enfants, sans que des paroles soient prononcées, des explications données. Mais rien, je me souviens de rien. Une chose est certaine : mes velléités de rébellion ont été coupées net. J'ai dû confusément sentir que ce n'était pas le moment. J'ai recommencé à avoir de bonnes notes en classe.»
Le Jour où mon père s'est tu. Virginie Linhart. Editions du Seuil (2008)
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