« À Paris, nos parents nous attendaient dans une gaieté un peu factice. Ils n'avaient pas l'air reposé de gens qui rentrent de vacances. Ils étaient fatigués, tendus et, malgré leurs efforts, vite agressifs l'un envers l'autre. Surtout mon père. il regrettait ensuite ses mouvements d'humeur, demandait pardon, accusait cette convalescence qui n'en finissait pas, les douleurs qui reprenaient et dont il ignorait la cause.
Maman l'avait installé dans la salle à manger. Ma chambre se trouvait juste au-dessus. Le plancher était si mince qu'il m'arrivait de l'entendre gémir la nuit ou encore le jour, lorsqu'il se croyait seul dans l'appartement. Et plus tard crier quand les souffrances devinrent telles que le palfium même ne suffisait plus à le calmer.»
Hymnes à l'amour. Anne Wiazemsky. Gallimard (1996)
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