«- J'avais tellement plus besoin de maman qu'Aurore n'a besoin de moi... A son âge, je me séparais d'elle parce qu'il le fallait, parce que nous étions d'accord sur quelques points : mon indépendance de jeune fille, etc. Mais d'une certaine façon, je la laissais la mort dans l'âme...
Elle s'interrompit rêveuse.
- La mort dans l'âme, quelle drôle d'expression.
Elle servait Catherine et Annie se servait. Elle resta quelques secondes la cuillère dans la bouche.
- Pas tout à fait crème à la vanille, pas tout à fait crème brûlée... C'est vraiment la crème de maman ! Je suis contente de l'avoir aussi bien réussie. Toutes mes tentatives, auparavant, ont été approximatives. Et ici, je la réussis du premier coup ! C'est à cause de ta maison, Cathie !»
Marimé. Anne Wiazemsky. Gallimard (1991)
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