dimanche 2 décembre 2018

151 : Penser aujourd'hui pour demain, et pour longtemps

«La plus grande prévoyance est d'avoir des heures pour elle. Il n'y a point de cas fortuits pour ceux qui prévoient ; ni de pas dangereux pour ce qui s'y attendent. Il ne faut pas attendre qu'on se noie pour penser au danger, il faut aller au-devant, et prévenir par une mûre considération tout ce qui peut arriver de pis. L'oreiller est une Sibylle muette. Dormir sur une chose à faire vaut mieux que d'être réveillé par une chose faite. Quelques-uns font, et puis pensent ; ce qui est plutôt chercher des excuses que des expédients. D'autres pensent ni devant, ni après. Toute la vie doit être à penser, pour ne se point égarer. La réflexion et la prévoyance donnent la commodité d'anticiper la vie.»

L'art de la prudence. Balthasar Graciàn. Rivages poche, petite bibliothèque (1994)

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