«Le temps de grâce pour la poésie c'est l'adolescence. Les poètes qui me parlent encore, leur voix traverse les années, elle arrive du fond d'une chambre d'étudiant, elle emprunte l'inflexion étouffée et tendre des morts.
La poésie reste pour moi prisonnière de certaines formes, de certains rythmes hors lesquels ceux qu'on a inventés depuis sont comme de beaux vases poreux qui ne gardent rien. La poésie française s'est engagée chaque jour un peu plus dans un renoncement qui aboutit au silence. Pour moi, elle reste liée humblement à ce que j'ai touché et senti dans mon enfance provinciale et pastorale, à un bourdonnement d'essaim dans les lilas que je prenais à deux mains contre ma bouche. Elle est figurative, comme on dit aujourd'hui de la peinture qui ressemble à quelque chose.»
D'un bloc-notes à l'autre. François Mauriac. Bartillat (2004)
La poésie reste pour moi prisonnière de certaines formes, de certains rythmes hors lesquels ceux qu'on a inventés depuis sont comme de beaux vases poreux qui ne gardent rien. La poésie française s'est engagée chaque jour un peu plus dans un renoncement qui aboutit au silence. Pour moi, elle reste liée humblement à ce que j'ai touché et senti dans mon enfance provinciale et pastorale, à un bourdonnement d'essaim dans les lilas que je prenais à deux mains contre ma bouche. Elle est figurative, comme on dit aujourd'hui de la peinture qui ressemble à quelque chose.»
D'un bloc-notes à l'autre. François Mauriac. Bartillat (2004)
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