«Intéressante conversation avec un certain Renard (?) sur l'art de la vannerie. Il doit se ronger les ongles atrocement, ses doigts m'ont paru raccourcis d'une phalange.
Va pour de l'osier. Mais comment nouer les brins ? S'ils tiennent par leur propre entrelacement, ce qui me semble possible, d'après les informations de ce gitan (il boit comme un trou), il faut supposer que la carapace de la conscience est rigidifiée par une tension. Intéressant. (On m'assure que cet homme frustre joue admirablement de la guitare.)
Au Petit Saint-Benoît, poétique bouillon sis rue Saint-Benoît, j'ai dévoré un salé aux lentilles qui m'a laissé rêveur. On ne dira jamais combien l'art de la charcuterie constitue, avec la construction des cathédrales, la signature même du génie propre de la chrétienté. S'est-on jamais demandé comment s'était forgé le concept de pâté de tête ? Car une charcuterie de cette complexité ne peut simplement résulter d'un concours d'expériences ou d'un jeu d'intérêts. Le pâté de tête, c'est la réfutation radicale du pragmatisme anglais. Il relève de l'Esprit, un point, c'est tout. Et même du Saint-Esprit, sans qui personne n'aurait eu l'idée de lier le museau avec de la gelée.»
La Métaphysique du mou. Jean-Baptiste Botul. Mille et une nuits (2007)
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