«Un éclair d'orgueil fulgura dans le ventre et dans le torse de Manuel. Il se rappela les après-midi torrides, blancs de soleil, quand on marche dans la campagne et que tout d'un coup toute la chaleur, toute la résine brûlante de l'été paraît se condenser dans le ventre, monte, oppresse, puis éclate en gerbe écarlate - et à ce moment on pense à l'aigle d'or... Mais maintenant c'était la nuit, et il ne comprit pas son orgueil. Il caressa avec ses lèvres les joues de l'enfant.
- Je ne fait pas exprès, dit-il.
Il songea à éloigner son propre corps de celui de la petite fille, mais il ne le souhaitait pas vraiment. Il ajouta :
- C'est parce que je suis un homme.»
Mano l'archange. Jacques Serguine. Editions Gallimard (1962)
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