«Fiodor, pour déplacer Naï, ne s'y prit pas comme pour la femme, mais précautionneusement, en le portant sous les aisselles, pliant le corps déjà ramolli ; il le tourna pour que les jambes touchent le sol d'abord, et que le visage soit tourné vers Nikolka, puis il dit :
- Regardez. C'est bien lui ? Pour qu'il n' y ait pas erreur...
Nikolka regarda droit dans les yeux ouverts de Naï, qui lui rendirent un regard dépourvu de sens. La joue gauche était marquée d'une tache verdâtre à peine perceptible, et, sur sa poitrine et son ventre s'étaient étalées puis figées de larges taches brunes -du sang probablement.
- C'est lui, dit Nikolka.
Fiodor reprit Naï sous les aisselles et le traîna jusqu'au monte-charge, où il le déposa aux pieds de Nikolka. Les bras du mort retombèrent, et de nouveau, il dressa le menton. Fiodor entra à son tour, fit jouer la manette et l'ascenseur s'éleva.»
La Garde blanche. Mikhaïl Boulgakov. Editions Robert Laffont (1993)
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