“Je me souviens”
Paul aime Esther...
Esther aime Paul...
Mais ils ne sont pas en phase. Leur amour est sables mouvants, il n'a
pas de base solide. Que partagent-t-ils ? Paul se débat dans des sphères
intellectuelles anthropologiques et Esther semble plus évaporée -lors
de la première rencontre, on croit se trouver dans un exercice de
travaux pratiques de la Théorie de la jeune fille-. Mais pourtant elle
l'aime ! Lui aussi l'aime “plus que sa vie”. Et on le croit.
Pourtant une grande distance existe entre eux, doublée de la distance
physique des deux cent kilomètres qui séparent, la distance entre
Roubaix et Paris, qui multiplie les séparations et qui la crucifie.
Paul aime Esther...
Esther aime Paul...
Comme une métaphore du passage de l'enfance à l'âge adulte. En tant
qu'enfants, ils jouent avec des amants, des cousins, des amis. Leur
amour d’“adultes” la rend la première seule, et ensuite, c'est lui, en
particulier après leur rupture, qui se retrouve seul au bout du monde.
On imagine Esther avec un mari des enfants, sans la passion qui
l'unissait à Paul, mais plus apaisée.
Mais un amour de cette force laisse des traces et Paul adulte n'a rien
oublié de son amour et en veut encore à son ami d'enfance qui profitait
des séparations pour coucher avec Esther. C'est une plaie ouverte chez
lui.
Il y aurait aussi à se pencher sur les rapports qu'il entretient avec sa
tante et son directeur de thèse. Cela nous rapprocherait du rôle de la
mère qu'il détestait comme la scène d'ouverture le montre violemment,et
par là-même l'effacement du père. Il n'y a d'amour dans cette famille
que fraternel. Est-ce que cela n'handicape pas ces relations avec Esther
?
Peut être tout pourrait s'expliquer si on sait que Paul aime admirer les autres…
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